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fluence et l'étendue des neuf fonctions qu'il a admises.

Il adopte la division des corps naturels en deux règnes, les corps bruts et les corps vivants.

Il donne de ces deux sortes de corps une comparaison générale qui lui appartient, et qui depuis lui a été rebattue par tous ceux qui se sont occupés de cette question. Après avoir posé les généralités, il est entré dans l'anatomie comparée de détails, et là il reconnaît deux manières de ranger les corps vivants dont on décrit la structure. « La première, qui est la plus usi tée, consiste à placer l'homme en tête, et à décrire successivement, après lui, ceux des corps vivants avec lesquels il a plus d'analogie; de sorte que, dans cette série, le nombre des organes aille toujours en décroissant, comme il suit : l'homme, les quadrupèdes vivipares, les cétacés, les oiseaux, les quadrupèdes ovipares, les serpents, les poissons, les insectes, les vers, les végétaux. J'ai suivi cette méthode. >>

La seconde méthode serait absolument l'inverse. Il croit qu'il y aurait ici plus de logique en allant du simple au composé; mais il a oublié que l'homme étant le mieux connu, il est évidemment plus logique d'aller du connu à l'inconnu.

Il a donné un exemple de la seconde méthode dans les tableaux de la seconde partie du Discours préliminaire de l'Encyclopédie méthodique. Enfin, il ne s'est pas contenté de créer l'anatomie comparée, mais il a cherché à en faire l'application aux deux grandes divisions du règne organique.

II. RÈGNE VÉGÉTAL. Il expose, en botanique, un ordre des familles, qui lui a paru propre à généraliser les

idées qui découlent des observations déjà recueillies sur l'anatomie et la physiologie des végétaux.

Il donne sur chaque famille quelques généralités. Sa classification n'est pas heureuse les détails sont tirés des phytologistes.

Mais il y a une plus grande valeur dans un tableau qu'il donne des organes des plantes, considérés: 1° dans leur structure, ou dans l'appareil de leurs parties internes; 2° dans leur organisation extérieure. Ce tableau est très-important sous le rapport de l'anatomie et de la physiologie végétale, et on a dû s'en servir avec fruit.

Il traite ensuite des principales qualités ou propriétés que les végétaux présentent dans l'étude de leur anatomie et de leur physiologie; il entre là-dessus dans des généralités détaillées avec beaucoup d'intérêt, et il finit par comparer physiologiquement la génération des végétaux avec celle des animaux.

III. REGNE ANIMAL. Il base l'animalité sur la sensibilité : « La sensibilité est le grand caractère de la vie animale'. >> C'est par là qu'il distingue les animaux des plantes. « De toutes les propriétés particulières aux animaux, la sensibilité est celle qui les distingue le mieux d'avec les corps dont ils se rapprochent le plus, tels que les plantes. » C'est elle aussi qu'il regarde comme caractère de première valeur pour la distinction des animaux entre eux ; «< ceux dans lesquels elle a le plus d'influence sont regardés comme les plus parfaits, et la pulpe nerveuse, qui en est le siége, semble être destinée à établir une liaison constante entre les corps auxquels elle appartient et tout ce qui les environne 2. »

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Après avoir défini l'animal, il détermine ce qu'on doit entendre par une classe naturelle en zoologie. « Une classe naturelle résulte de l'assemblage d'un certain nombre d'espèces qui se tiennent entre elles par un nombre de rapports plus grand qu'il n'en existe entre chacune d'elles et les espèces des autres classes'. »

Il montre ensuite d'après quelle méthode on doit choisir les caractères. « Dans l'histoire naturelle, on ne considère que les formes extérieures. L'anatomie pro-. prement dite borne son examen à la structure interne. Ni l'une ni l'autre de ces classifications n'est la véritable méthode naturelle. Je les ai fait marcher ensemble, persuadé que l'étude de l'extérieur et celle de l'intérieur d'un animal doivent appartenir à la même science 2. »

Il n'y avait donc plus qu'à appliquer la loi de la subordination des caractères d'une manière convenable, pour arriver à la méthode naturelle en zoologie. Mais il ne paraît pas que Vicq-d'Azir ait senti l'importance de cette loi, ni qu'il l'ait même connue. Cependant il a presque deviné les caractères de première valeur dans la sensibilité; vérité qui sera démontrée dans la science par M. de Blainville, en posant la sensibilité comme base, pour en déduire, comme conséquence, la locomotion.

Vicq-d'Azir détermine donc les caractères qui doivent servir à classer les êtres. « Quoique la faculté de l'irritabilité soit très-bornée dans les végétaux, ils en sont pourtant doués, et elle ne peut servir à les distinguer des animaux; mais ce qui distingue ces derniers sans exception, c'est l'existence d'un canal destiné à la première digestion des aliments.

« Le système nerveux offre encore un caractère très1 Disc. prélim, de l'Encycl. méth.

Ibid.

frappant. On n'en trouve aucune trace dans les végé

taux . >>

Il donne ensuite un tableau des animaux dans l'ordre de leur composition anatomique; il y montre comment on peut concevoir que se fait, du simple au composé, la combinaison progressive dans les différentes classes des animaux2.

'Disc. prélim. de l'Enc. méth.

2

TABLEAU DES ANIMAUX DANS L'ORDRE DE LEUR COMPOSITION

ANATOMIQUE.

Les animaux sont composés de tissu cellulaire et de fibres musculaires.

1° Avec un estomac..

Plus 2o..des intestins....

Plus 3°..

Plus 4°..

Plus 5o..

Plus 6°..

{u

(polypes, hydra.
vers des zoophytes.
- des lithophytes.
biphores.
vibrio-paxillifer.
actinies.
méduses.
sèches.
argonautes.
béroé.

la plup. des vers infusoires.
vorticelles.
brachiones.

un organe extérieur de res-
piration aqueuse......botryles.
quelques viscères; un sys-thétis.
tème de vaisseaux lym-anomie.
phatiques; des organes néréis.

de génération (sans or les animaux des coquilles
ganes de coït); un ré-
bivalves et univalves?

seau nerveux....

un vaisseau sanguin; quelles vers intestinaux.

quefois le sens de la vue.

des organes de coït (herma

phrodites); un cœur (lim

phatique) sans oreillettes, les sangsues.
avec des pulsations dis- les limaces.
tinctes; des ganglions; l'aplysia.

le sens de la vue; un les animaux des coquilles

organe masticatoire im

parfait, intérieur ou ex

térieur

univalves.

IV. Anatomie plus spécialement appliquée aux animaux. Jusqu'ici Vicq-d'Azir a donné des principes et des caractères généraux pour la classification; il va en donner de plus spécialement propres aux quadrupèdes vivipares et à l'homme.

<< Les quadrupèdes étant ceux des animaux qui ressemblent le plus à l'homme, ce sont ceux aussi qui ont mérité le plus d'attention de notre part.... Les formes des pieds et des doigts des quadrupèdes ont de grandes liaisons avec celles de l'avant-bras et de la jambe. Nous connaîtrons, par leur examen, les rapports de l'animal avec le sol qui le soutient, avec le milieu où il vit, et avec les corps dont il est environné1.» Voilà donc posée la loi des modifications de l'organisme en rapport avec les milieux; loi dont M. de Blainville prouvera l'importance pour l'application du principe de la subordination un cerveau; des membres pour la locomotion ; des organes de la génération séparés entre les mâles et les femelles; quelquefois le sens de l'ouïe; un système osseux exté

Plus 7°..

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les insectes.

les poissons cartilagineux (branchiostéges chondroptérygiens).

un système osseux inté- les poissons proprement

rieur.....

intérieurs, un organe de l'odorat..

dits.

les amphibies.

Plus 11°. | un cœur biloculaire...... | les oiseaux. des organes parfaits de goût)

Plus 12°..

et de mastication; des les cétacés.
organes de lactation; (les mamellifères.
une matrice....

1 Disc, prélim. de l'Encycl. meth.

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