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Popular passages

Page vi - La véritable grandeur est libre, douce, familière, populaire; elle se laisse toucher et manier, elle ne perd rien à être vue de près; plus on la connaît plus on l'admire; elle se courbe par bonté vers ses inférieurs, et revient sans effort dans son naturel; elle s'abandonne quelquefois, se néglige, se relâche de ses avantages, toujours en pouvoir de les reprendre et...
Page xii - Si monsieur votre fils n'étoit pas là , vous regarderiez cette action comme cent autres dont vous avez ouï parler, sans être émue , et vous trouveriez seulement de la hardiesse au passage du Rhin , où vous trouvez aujourd'hui de la témérité. Croyez-moi , ma chère cousine , la plupart des choses ne sont grandes ou petites qu'autant que notre esprit les fait ainsi. Le passage du Rhin à la nage est une i belle action , mais elle n'est pas si téméraire que vous pensez.
Page 106 - Guadarrama par une tour« mente affreuse; la neige, chassée par iles tourbillons de vent, « tombait avec une violence furieuse, nous enveloppait et nous « couvrait d'une couche épaisse, qui pénétrait à travers nos « manteaux. Plusieurs hommes périrent pendant ce passage, « qui dura toute une journée, et on eut des peines incroyables « à faire passer l'artillerie. « Pendant que nous montions si péniblement le Guadarrama, « nous nous trouvâmes sur le flanc de la division d'infanterie...
Page 106 - Guadarrama, nous nous trouvâmes sur le flanc de la division d'infanterie commandée par le général Lapisse, et à quelques pas en arrière de l'Empereur, qui marchait à pied comme nous, aucune précaution n'ayant été prise pour le ferrage et les chevaux tombant à chaque instant. Les soldats de la division Lapisse manifestaient tout haut les plus sinistres dispositions contre la personne de l'Empereur, s'excitant mutuellement à lui tirer un coup de fusil et s'accusant de lâcheté de ne pas...
Page lxi - ... avec justice ses principaux lieutenants. La faveur pouvait élever quelques courtisans aux postes administratifs, aux honneurs du Sénat ou du Palais, mais il respectait le commandement des troupes. Il comprenait le péril de l'incapacité à la tête des soldats. Le second empire fut loin de partager ces scrupules, et c'est ce qui causa sa perte. En effet, le sort de la guerre de 1870 dépendait d'une première victoire. Si, au début, un succès avait couronné nos efforts, l'Autriche et l'Italie...
Page 106 - Lui entendait cela tout aussi bien que nous, et n'avait pas l'air d'en tenir compte; mais, arrivé sur le point culminant où un lion colossal indique la limite des deux Castilles, il s'arrêta, fit appeler le général Lapisse, et lui dit de prendre à droite au pied de la montagne et d'aller loger avec sa division dans des villages qu'il trouverait là et qui lui offriraient des ressources.
Page xli - Le mot impossible et la manière dont il avait été prononcé mirent l'empereur dans une telle colère qu'il lança à M. de Piré un coup de cravache que celui-ci n'évita que par un brusque mouvement de retraite. » Ainsi parle le colonel de Gonneville, témoin de la scène. Rien de semblable n'avait été dit jusqu'à ce jour par les historiens de l'Empire. Ceux...
Page 94 - Nous attendîmes l'empereur à la poste, et pendant qu'il changeait de chevaux, il s'entretint avec le général d'Avenay relativement à la fatigue des hommes et des chevaux qui venaient de faire une marche de quatre cents lieues. Il eut l'air satisfait du compte rendu. Pendant que nous étions là, un colonel d'infanterie, dont la tenue datait d'une époque antérieure, s'approcha de la portière, car l'empereur n'était pas descendu de voiture, et d'une voix émue lui demanda de lui accorder l'honneur...
Page lxiii - ... au plus pour quelques membres de l'Institut. Cependant Napoléon Ier avait dit aux élèves de l'École militaire : « Travaillez sans cesse; chaque heure perdue est une chance de malheur pour l'avenir! » L'avancement était plus lent sous le premier empire que sous le second, et l'ambition ne se développa, fougueuse, aveugle, insensée, que depuis la révolution de 1830. L'ambition militaire ne fut, ù tout prendre, que le résultat des aspirations de la société.
Page xlvii - L'empereur Napoléon a abdiqué pour lui et pour son fils. La maison de Bourbon remonte sur le trône de ses ancêtres. Demain, le drapeau tricolore sera remplacé, partout où il est arboré, par le drapeau blanc aux anciennes armes de France, et salué par cent vingt et un coups de canon.

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