OEUVRES DE MR. L. RACINE De l'Académie Royale des Infcriptions TOME CINQUIE ME. QUI RENFERME LES SIX PREMIERS CHAPITRES DES REFLEXIONS SUR LA POËSIE. SIXIE ME EDITION. Revûe & Augmentée par l'Auteur. B. Picart del. 1719. A AMSTERDAM, Chez MARC MICHEL REY. M. D. C C. L CHAP. I. Défenfe de la Poëfie, S.I. Premiere accufation contre la Poëfie. Elle cor- rompt les cœurs par des peintures dangereuses, 6 S.II. Seconde accufation contre la Poëfie. Elle nour- rit l'efprit de Fables & de Fictions frivoles, ART. I. Réponse à la premiere accufation. La Poëfie peut plaire fans corrompre les cœurs par ART. II. Réponse à la feconde accufation. La 14 26 J. Si les Poëtes peuvent aujourd'hui rappeller dans les Vers les noms des Divinités Payennes, 32 CHAP. II. De l'Effence de la Poëfie. J. IV. Le Stile figuré eft néceffaire à toute ART. II. De la Langue Poëtique, TABLE DES CHAPITRES. ART. II. De l'Harmonie imitative, S. I. Si notre Langue a une véritable Harmonie, J. II. Si nous pouvons juger de l'Harmonie des Langues mortes, & fi nous devons faire ART. III. Que tout Poëte dans une Traduction en Profe n'eft rendu qu'imparfaitement, & qu'il n'y a point de Poëfie en Profe, FAUTES à corriger dans ce Volume. Pag. 10. lig. 16 & 17. les avanture lif. les avantures. Pag. 32. lig. 25. autres. lif. autre. Pag. 43. lig. 10. d'un d'un homme. lif. d'un homme. Pag. 92. lig. 1. fanglors. lif. fanglots. Pag. 101. derniere lig. par, lif. pas. Pag. 124. lig. 21 & 22. de de peine. lif. de peine. Pag. 129. lig. 7. ce. lif. ces. Pag. 151. lig. 32. Commes. lif. Comme. id. lig. 36. fait. lif. fait. Pag. 171. lig. 4 & s. d'esftime. lif. d'eftime. Id. lig. 29. de ceux. lif. de celle. Pag. 190. lig. 27. mavaife lif. mauvaise. AVANT QUAND UAND j'appris qu'on imprimoit en Hol. lande un Recueil de mes Ouvrages, j'écrivis au Libraire pour le prier de n'y point inférer mes Differtations imprimées dans les Mémoires de l'Académie des Belles-Lettres, parce que j'avois de ffein d'y faire quelques changemens. La Lettre arriva trop tard, & le Libraire avoit déja fait ufage de trois de ces Differtations: ce qui m'obli gea à donner une nouvelle attention aux au tres. T En examinant ces Piéces que j'avois oubliées depuis vingt-cinq ans, je fentis qu'après un fi long intervalle, on étoit capable d'être le cenfeur de foi-même: je remarquai tant de choses à réformer dans mes productions, que non content d'y faire des corrections confidérables, j'en ai changé la forme, & je les ai mifes dans un ordre qui compose une fuite de Réflexions générales fur la Poëfie. Je prens mes principes dans les fources qui me paroiffent les meilleures; dans Ariftote, Horace, Ciceron, Quintilien, Boi leau, &c. & je tire mes exemples, le plus qu'il m'eft poffible, des Poëtes de l'Antiquité, fur tout d'Homere, le maître de la Poësie. Je me trouve quelquefois obligé de parler, & même de citer les Vers d'un autre Poëte très-connu parmi nous: je ne crains Tom. V. A point |