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DISPOSITIONS TYPOGRAPHIQUES

ADOPTÉES POUR LA COLLECTION

DANS LE TEXTE

Les biographies, notices et commentaires sont imprimés en
gros caractères.

Les citations et les extraits sont imprimés en petits caractères.

Les extraits qui se rapportent à un ouvrage important et qui
forment un tout, sont signalés, en haut de la page, par un double
trait qui encadre le titre courant.

DANS LA TABLE DES MATIÈRES

Les titres et les sommaires des chapitres sont imprimés en
italique.

Les titres des extraits et des citations sont imprimés en romain.

Copyright 1912 by Plon-Nourrit et Cie.

AVANT-PROPOS

Voilà un homme que l'on a appelé, en raison de sa simplicité, de ses distractions et de son humeur, bien souvent, un bonhomme. Il n'y a rien de désobligeant à cela, et le mot doit être entendu dans sa rusticité et dans sa finesse.

L'on connaît la sévérité de Mme de Sévigné à l'égard de ceux qui restent insensibles à tout ce que ce bonhomme apporte de génie dans ses Fables. « On ne fait point, ditelle, entrer certains esprits durs et farouches dans le charme et dans la facilité des Fables de La Fontaine (1).

»

Ce n'est point pour de tels esprits que ce livre a été composé; mais ce n'est pas pour eux non plus qu'écrivait La Fontaine. « Cette porte leur est fermée », disait l'épistolière; et il n'y a pas de grâce qui la leur puisse ouvrir.

Ce livre ne s'adresse pas uniquement à une élite, et ce serait méconnaître notre bonhomme que de réserver le choix de ses pages aux seuls lettrés. « Il est pour tous les esprits et pour tous les âges », pensait déjà Voltaire en son temps. Et Taine, plus près de nous, avec conviction : << C'est La Fontaine qui est notre Homère. D'abord, il est universel comme Homère. » La raison de cette universalité

(1) Mme DE SÉVIGNÉ, Lettre à Bussy (14 mai 1686).

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n'est point toute dans la malice du trait, la véracité des peintures des caractères, mais encore elle est dans un attachement constant à la nature.

Lorsque Alfred de Musset nous fait voir La Fontaine endormi « sous les arbres de Versailles, ses gros souliers pleins d'herbes (1) », dans un certain sentier où personne ne viendra plus après lui cueillir les fleurs, n'entend-il point nous montrer que c'est en se rapprochant de cette nature, en l'aimant et la comprenant que le bonhomme a conquis les cœurs?

La Fontaine n'est pas seulement de chez nous comme Rabelais, Molière, Voltaire par le fait qu'il éleva vers la perfection le beau langage. La prestesse du récit dans la prose, la limpidité du vers, la facilité du rythme dans la poésie, enfin, dans les diverses œuvres, le choix savoureux des mots, ces qualités existent bien chez lui; mais ila, en plus de ses émules, une sorte d'heureuse négligence, d'abandon exquis et naturel au moyen de quoi il les masque.« Il n'a pas l'air d'un écrivain (2).

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Le secret de sa domination n'est pas ailleurs que là; et il faut voir aussi que c'est en restant « par l'accent et l'allure le plus Français de tous nos poètes (3) » qu'il a conquis cette popularité, la seule dans toutes nos lettres qui soit sans mélange.

E. P.

(1) A. DE MUSSET, Euvres complémentaires réunies et annotées par Maurice Allem (1911).

(2) TAINE, La Fontaine et ses fables.

SULLY-PRUDHOMME, Discours prononcé à l'inauguration de la statue de La Fontaine (1891).

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