Du Congrès de Vienne, Volume 2

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Popular passages

Page 195 - Une maladie nouvelle s'est répandue en Europe; elle a saisi nos princes, et leur fait entretenir un nombre désordonné de troupes. Elle a ses redoublements, et elle devient nécessairement contagieuse : car, sitôt qu'un État augmente ce qu'il appelle ses troupes, les autres soudain augmentent les leurs, de façon qu'on ne gagne rien par là que la ruine commune. Chaque monarque tient sur pied toutes les armées qu'il pourrait avoir si ses peuples étaient en danger d'être exterminés; et on...
Page 196 - ... pas de quoi vivre. Nous sommes pauvres avec les richesses et le commerce de tout l'univers ; et bientôt, à force d'avoir des soldats, nous n'aurons plus que des soldats, et nous serons comme des Tartares.
Page 105 - Jupin pour chaque état mit deux tables au monde. L'adroit, le vigilant, et le fort sont assis A la première; et les petits Mangent leur reéte à la seconde. LA PERDRIX ET LES COQS L ARMI de certains coqs incivils, peu galants, Toujours en noise et turbulents, Une perdrix était nourrie. Son sexe et l'hospitalité...
Page 38 - ... commençoient d'en savourer les douceurs. Ils se sentent soutenus par les sentimens qui vivent dans le cœur de tous leurs frères, comme dans celui des hommes généreux de tous les pays; ils se sont comptés, ils ont paru avec honneur dans les champs de la guerre, ils sentent qu'ils ont en euxmêmes tout ce qui constitue et ennoblit les nations : ils en ont fait l'expérience, et ils se trouveroient au service de maîtres avec lesquels ils ne se regardent comme inférieurs sous aucun rapport...
Page 36 - Ah ! si l'on plaint les Saxons, il faut plaindre encore plus les Italiens. Le Saxon habite un pays semblable à la Prusse ; il parle la même langue, il partage les mêmes goûts ; c'est un Allemand comme le Prussien, sous une domination différente, il est vrai, mais enfin c'est toujours un Allemand, au lieu que l'Italien n'est ni Hongrois, ni Allemand, ni Polonois. Né sous un autre ciel, frappé d'autres objets en naissant, il faut que l'Italien accoutume son oreille à la rudesse des langues...
Page 35 - ... voilà qu'on leur ravit ce bonheur naissant, leur existence personnelle, le soin de leurs propres affaires. Leur or, les fruits de leurs sueurs, de leur laborieuse ou riante industrie, devront être partagés entre eux et des étrangers. Ce ne sera pas à défendre l'accès de leurs superbes contrées que leurs bras seront exclusivement employés, il faudra encore que les enfans de l'Italie aillent défendre Téneswal et Cracovie, combattre les Russes, les Prussiens et les Turcs.
Page 70 - C'est un grand et profond mot que celui de la légitimité , mais que de nuages autour de lui! Combien peut-il y avoir de sources de légitimité"!
Page 45 - Le Pape doit être en Europe comme la tribu de Lévi dans Israël , exempt de toute atteinte de la guerre. On a commis une méprise continuelle avec le Pape : on n'a jamais vu que son territoire; c'étoit au contraire du bon ordre de l'exercice de sa puissance spirituelle dont il falloit s'occuper.
Page 147 - ... un état inférieur à l'idée qu'il s'en est formée , ainsi qu'au rang que les siècles ont assuré à sa dignité. Le Pape doit être à Rome souverain inviolable de tous ses...
Page 80 - Il ignoroit que rien n'est si difficile que de faire avec succès deux fois la même entreprise ; qu'il se trouve toujours quelque différence dans les choses qui ont l'air de se ressembler , et que c'est par ces différences qu'elles échouent. La plupart des hommes mettent de l'esprit à trouver des ressemblances : il y en a beaucoup plus , et du meilleur , à distinguer les différences.