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de cette tumeur, toute application d'emplâtres, & n'avoir recours qu'à des fomentations en forme de vapeurs. Pour cela on fera cuire enfemble dans de l'eau commune, les herbes fuivantes bien féches Méliffe, bafilic, origan, marjolaine, chardonbenit, de chacune une poignée; on y ajoutera demi-poignée de bayes de laurier, & de geniévre, concaffées, & cinq ou fix pincées de caf fé bien rôti, & bien pulvérifé. Quand Le tout fumera bien, on en fera aller par le moyen d'un entonnoir, la fu mée, à l'œuil malade , qu'on aura foin alors, de tenir bien clos.

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Ce reméde doit être réïteré plufieurs fois le jour, & continué fans intermiffion d'aucun jour, jufqu'à guérison entiere. Mais il faut bien fe garder de toucher rudement à la tumeur; ce feroit le moyen de la rendre incurable.

5°. L'Hydatide.

L'Hydatide eft une petite tumeur molle & indolente, à l'une ou à l'autre paupiere, mais plus ordinairement à la fupérieure; cette tumeur qui eft ordinairement luifanté, rouge, tranfparente, & qui empêche d'ouvrir l'oeil, eft cau

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fée par une humeur aqueufe, extravafée entre les membranes de la paupiere. Les enfans y font fort fujets, & à moins qu'on ne prenne promptement foin d'y remédier, elle peut, d'indolente qu'elle eft de fa nature, devenir très-douloureufe, & dégénerer en ulcere fiftuleux, ou laiffer fur la paupiere, une cicatrice auffi difforme qu'incommode. Le reméde à ce mal, eft d'appliquer fur la paupiere, un cataplafme fait avec l'ar moife, la fcabieufe, la fauge, le fenoüil & l'aigremoine, cuits dans du vin blanc. Si après l'ufage de ce cataplafme, la tumeur paroît difpofée à fuppuration, il en faut alors appliquer un autre, fait avec la mauve, la guimauve, les figues, la camomille le faphran & la mie de pain, cuits dans du lait; le continuer jufqu'à ce que la fuppuration s'enfuive, Puis, avec le miel rofat, & un peu de tutic, confolider la paupiere.

6°. Le Grain d'Orge, autrement dit Orgelet, on Orguilleux.

C'est une petite tumeur enflammée longue, immobile, de la figure d'un grain d'orge, laquelle vient au borddes paupieres dans les cils. Elle commence

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d'abord par une petite élévation rouge, qui groffit enfuite peu à peu, & excite de la démangeaifon, & de l'ardeur; puis au bout de quelques jours blanchit & fuppure. Elle différe du grain de grêle, en ce que le grain de grêle eft fans inflammation, ni douleur, qu'il n'eft pas dans les cils, mais au milieu de la paupiere; qu'il eft mobile, dur rond, luifant, & de la même couleur de la peau qu'il tient à une petite ra cine d'où il pend, & qu'il ne fuppure point. Le grain d'orge eft fans danger, pourvû qu'on n'y porte point trop louvent les doigts, & il guérit ordinairement de lui-même. Quelquefois il ren tre pour un temps, & fé remontre enfuite quelquefois même it durcit, & femble fe refufer à la fuppuration. Quand cela eft, il faut prendre la moëlle d'une pomme cuite, & en appliquer un peu fur le mal, c'eft le vrai moyen de faire venir Porgeler à maturité. Lorfqu'il y eft parvenu, ce qui fe reconnoît à un petit point blanc qui paroît au milieu à un des côtés, il n'y a qu'à preffer 16gérement la tumeur le > pus en fortira, & elle fera guérie. Au refte, il faut bien le garder de mettre fur l'orgelet rien de rafraichiffant, ni d'aftringent, Tome II

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on feroit rentrer l'humeur au dedans ce qui feroit dangereux pour l'oeil,

7°. Le manque de Cils.

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Ce n'eft pas une grande difformité d'avoir les paupieres dénuées de cils, mais cependant c'eft une difformité. La caufe la plus ordinaire de l'abfence de ces poils dans les enfans, font les larmes trop fréquentes qu'ils verfent. Ces lar mes font cauftiques, &arongent les ra cines des cils; elles ont même quelquefois une fi grande âcreté, qu'elles entament les joues. Ainfi, il ne faut pas s'étomer qu'elles puiffent ronger les cils. Prenez garde à cela, peres & meres, ne laiffez point trop pleurer vos enfans; mais d'un autre côté, s'ils retiennent trop leurs larmes, cette fuppreffion peut leur caufer la fistule lacrymale. D'ailleurs les larmes.ne contribuent pas peu, à déchar ger le cerveau des enfans ce qui leur fauve bien des maladies. C'eft pour cetteraifon, qu'en certains Pays des In-des, où les enfans à la mammelle ne pleu

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Voyez l'Ouvrage de Chrétien Warlitz, in titulé Scrutinium lacrymarum, imprimé à Vie senberg, vol. in. 12. année 1705

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