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temps, la compreffe, & de ne la point laiffer fécher fur la partie.

Pour ce qui eft du fecond cas, fçavoir celui où cette difformité vient de l'habitude contractée par l'enfant dans fon berceau, de regader toujours en haut, it n'y a autre chofe à y faire, finon de mettre & de laiffer long-temps fur le front de l'enfant, un bandeau qui lui defcende jufques fur la paupiere, & la lui couvre totalement, enforte que l'enfant, pendant ce temps-là, ne puiffe plus regarder en haut bien entendu qu'avant que d'affu jettir ce bandeau, il faut avoir foin de sirer doucement la paupière en bas.

:

Quand les enfans font un peu grands ils ont coutume de fe divertir à jouer au volant; ce divertiflement peut leur auire, lorfqu'ils ont eu la paupiere fu périeure ainfi rebrouffée, , ou qu'ils f'ont actuellement, le volant les oblige à lever fans ceffe les yeux. On voit par à le danger qu'il y a de les laiffer alors, jouer long-temps à ce jeu.

2o. Renversement de la paupiere inférieure en dehors.

Ce renversement de la paupiere infé rieure eft plus difforme que le rebrouf

fement

fement de la paupiere fupérieure, duquel nous venons de parler. Il laiffe voir la paupiere toute pendante, & elle reffemble alors à ces portieres de vieux coches par terre, lorfqu'elles font abba

tues.

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Le mal dont il s'agit, pourvû qu'il ne foit point l'effet de quelque bleffure

la paupiere, vient pour l'ordinaire, d'un trop grand relachement de cette paupiere, produit par une humidité furabondante qui l'abbreuve & qui lui ôte fon mouvement & fon reffort; car quoiqu'on puiffe la regarder comme immobile, en comparaifon de l'autre, elle ne beft pas abfolument. Elle fe meut en même tems que la fupérieure ; toutes deux ont un même mouvement, un mouyement qui leur eft commun; j'entends, par exemple, que lorfque la fupérieure le meut pour couvrir l'oeil, ou pour le découvrir, l'inférieure en fait autant. A la verité, le mouvement de celle-ci eft moins fenfible, mais il n'en eft pas moins réel.

Pour s'en affurer on n'a qu'à pincer avec le poulce & l'indice, la paupiere inférieure, pendant qu'on remue la fupérieure, & l'on fera convaincu qu'elle fe ment, & que fon mouvement eft le

même. On n'a de plus, qu'à regarder de près & avec attention, les yeux de quelqu'un; même les fiens fi l'on veut dans un miroir; on verra qu'en remuant la paupiere fupérieure, l'inférieure remue auffi. L'Anatomie au refte apprend que ce font les mêmes muscles, les mêmes fr bres qui exécutent les mouvemens dont il s'agit. Or ces mufcles & ces fibres ne peuvent gouverner ici la paupiere inférieure, à caufe de l'humidité furabondante qui la pénétre ; il s'enfuit que pour lui rendre fon mouvement, la raffermir & l'empêcher de tomber davantage, ik faut d'abord recourir à des hydragogues. c'eft-à-dire à des remedes qui évacuent les férofités dominantes, & enfuite employer les aftringens & les fortifians.

Pour remplir la premiere indication y on purgera de tems en tems avec la pous dre cornachine, dont on proportionnera la dofe à Pâge de la perfonne. Un demi gros dins un bouillion eft la dofe ordi naire; mais aux enfans on, la diminue à proportion. Le véficatoire à la nuque conviendra auffi. Un petit morceau de racine de Thymelaea eft un très-bon véfi→ catoire dans cette occafion : il tire une très-grande quantité de férofités, fans caufer de douleur;; on le fait tenir à lat

nuque, par le moyen d'une petite bande, & on le retire lorfqu'il a produit une fuffifante évacuation, fauf à recommencer quelques jours après s'il le faut.

Quant à la feconde indication qui eft de recourir aux aftringens & aux fortifians, on la remplira en moüillant fouvent la paupiere avec de l'eau de plantain & de fenouil dans lesquelles on aura

éteint un fer chaud, tout rouge.

3°. La Chaffie.

La chaffie eft une maladie où il dé coule fans ceffe des paupieres, une humeur qui en rougit les bords, & les colle l'un contre l'autre. Lorsqu'on examine ce mal de près, on voit que c'eft une traînée de petits ulceres fuperficiels & prefque imperceptibles, rangés tout le long du bord de chaque paupiere tant en dedans qu'en dehors. Ces petits ulceres font difficiles à guérir quand on n'y apporte pas promptement remede. Ce remede c'eft d'appliquer fouvent fur les paupieres, des linges trempés dans une décoction de graines de lin, & de fenoüil, de fleurs de pas d'âne, de feuilles de mauve & de guimauve, à quoi on ajoute un peu de fucre de Saturne. Voi

ci comment fe doit faire cette décoction? Prenez une poignée de feuilles de mauve & de guimauve, demi-poignée de fleurs de pas d'âne, demi once de graines de Jin, & trois gros de graines de fénoüil; faites bouillir le tout dans une livre d'eau commune pendant un demi-quart d'heure; puis le coulez par un linge, & dans la colature, jettez un demi-gros de fucre de Saturne. Au refte, il eft bon de pur ger avec un peu de manne délayée chaudement dans de l'eau de fumeterre, & de fcabieufe; l'ufage du thé ne doit pas être oublié.

4°. Le Grain de Grêle.

Il fe produit quelquefois, entre les membranes de la paupiere fupérieure, une petite tumeur luifante, mobile, ronde, dure, & indolente, de la groffeur d'un pois, laquelle tient à une queue extrémement mince, & reffemble en quelque forte, par fa figure, à un grain. de grêle; cette tumeur ne menace d'aucun danger, pourvû qu'on ne l'irrite. point, par des remédes faits mal-à-propos. On en voit même qui après avoir duré quelques années, fe diffipent fans remêdes. Il faut éviter dans le traitement

de

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