veau, & par conféquent le crâne qui en eft la boëte, à prendre plus de dimenfion.

Cet effort que fouffrent les vaiffeaux du cerveau, & qui leur donne un plus grand diamettre, peut les rendre à la fin, flafques & lâches, ce qui fera qu'ils auront moins de reffort & d'a&tion; enforte que les fonctions animales en feront plus lentes. 11 peut par conféquent, arriver de-là, que certaines perfonnes ayant la tête extrémement groffe auront par cette raison l'efprit moins vif; ce qui s'étant rencontré quelquefois, a peut être donné occaon au Proverbe, groffe tête peu de fens;. mais c'est un Proverbe très-fautif, & quantité d'exemples en font voir la fauffeté; nous nous contenterons de rapporter celui de Robert Groffe-tête, ancien Evêque de Lincoln, l'un des hommes le plus rempli d'efprit, de jugement, & de fcience, lequel ne fut furnominé ainfi, qu'à caufe de la groffeur extraordinaire de fa tête.

D'un autre côté, quand le fang fait trop peu d'effort, il gonfle moins le cerveau de l'enfant, & par conféquent en élargit moins la boëte qui eft le crâ ce qui rend la tête petite; mais

com

comme cette petitefle vient du peu d'ef-. fort du fang, il arrive que la plûpart des petites têtes, font incapables de fortes applications, & ne peuvent former que des penfées foibles & légéres. On appelle ordinairement, ces petites têtes, Têtes de linote.

Les femmes enceintes, qui, pendant leur groffefle, boivent beaucoup de vin, & vivent d'alimens d'une qualité trop chaude, rendent pendant ce temps là, le fang de leurs enfans trop actif; ce qui, par la raifon alleguée ci-deffus peut leur procurer une groffe tête ; & celles qui ne boivent que de l'eau, & ne fe nourriffent que d'alimens d'une qualité froide, rendent le fang de leurs enfans plus lent, ce qui,' par la raifon contraire, peut leur procurer une petite tête. Ainfi, à cet égard, on peut dire en quelque forte, que les femmes groffes font comme les Maîtreffes de former la tête de leurs enfans. Il faut. donc qu'elles évitent tous les alimens d'une qualité ou trop active, ou trop froide qu'elles fe gardent en même tems, de toutes les paffions qui peuvent trop agiter le fang, comme auffi d'une vie trop dépourvûë d'action; moyennant cette conduite, leurs enfans n'au

ront

ront la tête ni trop groffe ni trop petite, à moins qu'il n'y ait des caufes héréditaires accidentelles qui prévalent; mais même dans ce cas, le régime que nous venons de confeiller, peut beaucoup diminuer la force de ces caufes.

Nous finirons cet article par une ré-: flexion générale fur la conformation de la tête pour ce qui dépend de la capaci té du baffin dans les femmes groffes. Nous avons dit au commencement du Livre fecond, page 68. que l'éléva tion ou faillie des hanches; auffi-bien que celle de la partie poftérieure du ventre, ne fervoit pas feulement à donner de la grace à la taille des femmes mais qu'elle leur étoit utile & même néceffaire dans les travaux de l'enfantement. Nous ajouterons ici que cette élévation ou faillie, eft encore très-néceffaire dans la groffeffe pour l'accroiffement de l'enfant & pour fa formation parfaite mais qu'elle l'eft fur tout par rapport à Ja tête; parce que la tête étant une partie à laquelle la natute travaille avec le plus de foin; (toutes les autres, ainfi qu'il feroit facile de le prouver, n'étant faites que pour celle-là) il s'enfuit que fi une femme groffe n'a pas les hanches & la partie poftérieure du ventre (qui

eft

eft ce qui forme le baffin) affez élevées, ou qu'elle fe ferre trop le ventre, foit par des corfets, foit par des ceintures au lieu d'être véritablement enceinte felon le fens originaire de ce mot, qui veut dire fans ceinture, il eft difficile que la tête de fon enfant foit bien conformée.

?

Je paffe, fuivant l'ordre que je me fuis propofé, à ce qui concerne la che velure.

Difformités de la Tete, par rapport à la Chevelure.

On dit ordinairement d'une perfon ne qui a une belle chevelure, qu'elle a une belle tête. Tout le monde ne fçauroit avoir cette belle tête; mais il eft peu de perfonnes qui avec quelques attentions, ne puiffent, au moins, avoir la chevelure exempte de certains defauts frappans, tels que font 1°. la rouille des cheveux; 2. la chute des cheveux ; 3°. les cheveux ardents; 4. les cheveux fourchus,

3.0 Robil

1. Rouille des Cheveux.

La rouille des cheveux eft une forte de galle qui vient à la racine des cheveux, & qui les ronge à peu près comme la rouille ronge le fer, ou comme une certaine humidité corrofive qui s'attache quelquefois au pied des plantes, ronge & mine ces mêmes plantes. Comparaifon d'autant plus convenable, que les cheveux font de véritables plantes qui croiffent fur la tête, comme l'herbe croît fur un mur, ou dans un champ. Leur racine & leur tige, ont, par exemple, la même ftructure que la racine & la tige d'un chalumeau d'avoine on y voit la même cavité, les mêmes nœuds, le même jet; on y obferve la même ma❤ miere de croître...

ple

La roüille des cheveux, de laquelle il eft question, vient ordinairement aux pere! fonnes qui n'ont pas foin de fe peigner, ou de fe broffer fouvent elle tombe quelquefois par croutes ou écailles fem blables à du fon; quelquefois même elle entame par plaques, la peau de la tête.

Quand cette rouille eft bien mordante, les cheveux fe détachent par endroits, peu près comme les poils d'un manchon