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les doigts pendant plufieurs femaines, les parines de l'enfant, & de recommencer vingt & trente fois le jour fans fe rebuter; prenant garde en même temps, que lorfque l'enfant tette, fon nez n'appuye trop contre la mammelle, ce qu'il eft difficile d'éviter, lorfqu'elle eft trop groffe & trop charnuë; c'eft pourquoi dans cette occafion, il faut avoir foin de choisir une nourrice qui ait le fein petit, le mammellon pointu, & fort

.en avant.

Après avoir continué cette légere preffion, non- feulement plufieurs femaines, mais même plufieurs mois, s'il le faut, on fera conftruire de petites lunettes de nez fans verre, proportionnées au nez de l'enfant & on les lui fera porter tous les jours quelques heures; enforte qu'elles ne preffent pas trop le nez, & qu'elles ne gênent point la refpiration; ce qui fe doit continuer des deux & des trois ans ; même davantage en cas que le nez n'obéïfle pas affez aifé ment. Si par ce moyen on ne vient pas à bout de corriger abfolument la diffor mité, on aura toujours leplaifir de la diminuer confidérablement, & l'enfant en fera au moins quitte pour avoir le nez un peu épaté; ce qui après tout, comme

nous

nous l'avons remarqué, eft bien moins difforme que le nez chevalin.

10°, Tic du Nez.

Le nez eft quelquefois attaqué d'un mouvement convulfif qui le fait mouvoir involontairement dans de certaines occafions. On appelle ce mouvement, Tic du nez. Le Cardinal Commendon * en avoit un dont il lui étoit impoffi ble de s'empêcher lorfqu'il rioit ou foûrioit. D'autres éprouvent cetic en se fâchant, en parlant avec chaleur, en regardant quelque chofe avec attention. D'autres l'éprouvent en tout temps indifféremment.

Le tic du nez, lorsqu'il eft invétéré, n'admet point de reméde, mais on le peut guérir quand il eft récent. Le moyen pour cela, c'eft toutes les fois qu'un enfant en eft attaqué, de lui mettre promptement au nez & autour du nez, un petit linge trempé dans de l'eau fraîche, & de réiterer diverfes fois. Il n'y a guéres de tics récens qui ne cé dent à l'application de l'eau fraîche en quelque partie du vifage qu'il arrive. 11°, Nez

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Hiftoire du Cardinal Commendon par M. Fléchier.

11°. Nez ftupide.

Je ne me ferois jamais avifé de mettre cet article avec les précédens, fi je n'avois lû quelque part, que la délicateffe, on la groffiereté d'esprit, fe montre ouvertement dans le nez. C'està-dire, qu'il n'y a point ici à deviner, & que felon une certaine forme de nez, on connoît tout d'un coup, fi la per fonne à qui il appartient, a l'efprit délicat, groffier; mais quelle eft cette forme de nez qui marque ouvertement qu'on a l'efprit groffier? L'Auteur ne le dit point, & comme felon lui, la chofe faute aux yeux, puis qu'il dit qu'elle fe montre ouvertement il a cru apparemment pour cette raifon, ne devoir pas s'expliquer. Quoiqu'il en foit, nous ne chercherons point par quel moyen, on peut déguiser, ou corriger cette malheureufe conformation de nez, qui annonce tout d'un coup, & d'une maniere fi traitreffe, qu'on a l'ef prit groffier; car nous ne fçavons point

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en

*Recherche analytique de la structure des parties du corps humain, où l'on explique leur reffort, leur jeu, leur usage, Par M. Docteur en Médecine,

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en quoi elle confifte. On dit ordinairement en parlant d'une perfonne qui a l'air fpirituel, qu'elle a des yeux d'efprit; mais on n'a point encore dit, que je fçache, qu'elle a un nez d'efprit. On dit, à la vérité, d'un homme fin & pénétrant, qu'il a bon nez, ce qui eft une comparaifon empruntée de la fagacité des chiens de chaffe, qui ont l'odorat fin, & qui fentent le gibier de loin. On étend cette comparaison encore plus loin, on dit, par exemple d'une jeune fille qui paroît aimer le monde, qu'elle n'a pas le nez tourné du côté du Couvent. Expreffion qui vient de ce que les chiens de chaffe ont toujours le nez tourné du côté où ils fentent le gibier qu'ils guettent. Mais ces manieres de parler, & autres femblables, ne conduifent ni de près ni de loin, à croire que la délicateffe on la groffiereté d'esprit, fe montrent ouvertement dans le nez.

En voilà fuffifamment fur l'article des difformités du nez; paffons aux autres parties du vifage. Nous avons fait mention du front, des fourcils & du nez, viennent à préfent les paupieres, les yeux, les jouës, les oreilles; les lévres, & le menton; à quoi il faut Tome II. ajoû

H

ajoûter, comme nous avons dit, la partie commune & générale du visage qui eft la peau qui le recouvre. Nous pafferons enfuite, felon notre projet, aux gencives, aux dents & à la langue, qui font les parties les moins apparentes du vifage.

Les Paupieres.

Les paupieres font fujettes auffi à plufieurs difformités. J'en compte neuf entre autres; la premiere, le rebroussement de la paupiere fupérieure; la feconde le renversement de celle d'en bas; la troifiéme, la chaffie; la quatriéme le grain de grêle, petite tumeur dure entre les tuniques de la pau piere fuperieure ; la cinquième, l'hydatide, tumeur molle à la même paupiere, & quelquefois, à l'inférieure la fixiéme, le grain d'orge, autrement dit orgelet, ou orguilleux; la feptiéme, le manque de cils; la huitiéme les cils trop courts, ou en trop petite quantité, la neuviéme, le hériflement des cils contre l'œil,

Nous allons examiner ces neuf articles, dans le même ordre que nous venons de les détailler.

Io. Re

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