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laiffer de garder toûjours la même con duite que nous venons de marquer.

Pour ce qui eft du troifiéme cas, fçavoir quand l'enfant eft hors de févrage, il faut tous les jours lui baffiner le nez avec du vin blanc de Champagne, dans lequel on ait fait boüillir de l'écorce de grenade, un morceau de coin & de l'alum, ce qui fe doit préparer en la maniere fuivante. On prendra une livre de vin blanc de Champagne, du plus fort & du plus pétillant, la moitié d'un coin médiocre, coupé en trois ou quatre morceaux, & deux gros d'alum de roche;: on fera boüillir le tout une minute ou deux; puis on retirera le pot du feu, on le bouchera bien, & on le laiffera repo-. fer environ une demi-heure; après quoi on trempera un petit linge dans cette décoction encore tiéde, & on en baffinera le nez. On réïterera plufieurs fois par jour pendant nombre de mois..

Quand l'exceffive groffeur du nez eft venue peu à peu, dans le cours par exemple d'un an ou de deux, il n'y a point de remede à y faire; il ne faut fonger qu'à en empecher le progrès; c'eft tout ce qu'on peut efpérer; & pour cela on retranchera l'ufage du vin, fi la perfonne en boit; on la purgera fouvent avec la

man

manne, le fenné, & les tamarins, dont on reglera la dofe felon l'âge & le tempe ramment. Faire quelque chofe de plus fera inutile..

Si la groffeur exceffive du nez eft l'èffet d'une petite vérolle, & que cette pes tite vérolle foit paffée depuis un an ou environ, il n'y a rien à y faire; mais fi la maladie n'eft pas encore terminée, ou qu'il n'y ait gueres qu'un mois qu'elle le foit, le meilleur remede pour diffiper cette groffeur du nez, c'eft de purger fouvent la perfonne avec le fyrop de chi corée compofé de rhubarbe, & celui de fleurs de pêcher, délayés enfemble dans de l'eau de fumeterre. Six gros de fyrop de chicorée & demi once de fyrop de fleurs de pêcher, fuffifent pour un enfant de fix ans; on peut juger par-là des dofes qui conviennent dans les autres âges..

86. Nex fendi

Il arrive fouvent aux perfonnes enrhu mées du cerveau, qu'il leur diftille par Je nez, une férofité âcre & mordante qui leur ronge le bord des narines, & les fait fendre vers leur extrémité. Cette fente palle quelquefois d'elle-même ; mais

quel

quelquefois auffi elle refte toute la vie, non à la verité avec écorchure, mais cicatrisée de maniere, qu'on voit toûjours la 'trace de l'ancienne fente, se qui eft fort défagréable; c'eft pourquoi il eft bon d'y remedier promptement, en oignant fans délai, & plufieurs fois les narines avec d'excellent beurre frais, & un peu d'huile d'œuf, mêlés ensemble dans le creux de la main. Ce rernede fimple qu'il faut continuer plufieurs femaines, vaudra mieux que toutes les Pommades.

9°. Nez, chevalin.

On appelle nez chevalin, un nez ouvert comme celui d'un cheval, ce qui eft bien différent du nez fimplement épaté. Quand un enfant vient au monde avec un tel nez, & qu'il tient en cela, de pere ou de mere, dont l'un ou Pautre l'a ainfi fait naturellement, la difformité eft fans reméde; mais fielle n'eft pas héréditaire, & que d'ailleurs on ne puiffe foupçonner que la mere pendant fa groffeffe, ait rien vû de femblable qui lui ait frappé la vue, il y a de l'efpérance, pourvû que dès les premiers jours, on fonge à y remédier; ce reméde confifte à preffer doucement avec

les,

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