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3°. Nez de travers.

Les nez de travers viennent, pour la plûpart, de la négligence des nourrices & des févereufes, qui en mouchant leurs enfans, ou leur effuyant les yeux, leur pouffent le nez plus d'un côté que de l'autre. Lorfque le nez eft ainfi de travers, il n'y a pas non plus, d'autre reméde à cette difformité, que le fecours des doigts; mais il faut pour que ce fecours réuffiffe, que l'enfant foit très-jeune, faute de quoi toutes les tentatives feront inutiles, pour ne pas dire dangereufes; car le fecours dont il s'a git, confiftant à repouffer le nez du côté oppofé à celui d'où il paroît s'éloigner, il eft vifible que fi tout le corps du nez n'obéit pas aifément, comme il obéït dans le temps de l'enfance on court rifque de meurtrir l'endroit que l'on poufle, ou de le rendre plus. étroit qu'il ne faut, au lieu que loríque tout le corps du nez obéït, ce qui arrive dans le temps de l'enfance, court point ce rifque; parce qu'en pouffant un côté du nez, l'autre céde en même temps..

on ne

40. Nez boutonnés.

Il vient fouvent aux enfans, comme aux perfonnes faites, des bourgeons fur le nez; il faut bien prendre garde alors, de rien faire qui puiffe repouffer au dedans , l'humeur de ces bourgeons ou boutons, il n'y faut mettre ni eau de plantain ni autre chofe de rafraichiffant ou d'aftringent, mais feulement de la falive au fortir de la bouche, empêcher l'enfant d'y porter les doigts, & c'eft tour. Mais fi l'on chaffe au dedans ces petites tumeurs, foit par des onguents ou autrement, elles difparoiffent pour quelque temps, & renaiffent enfuite de plus belle; fitant eft qu'elles renaiffent ; car fouvent elles difparoiffent pour tou jours, ce qui eft un très-grand mal ;; parce que cette disparition vient alors de ce que l'humeur chaffée au dedans, se jette ou fur l'organe de l'odorat, ou fur celui du goût, & du parler ou fur celui de la vûë, ou fur celui de l'oüie, ce qui peut rendre un enfant, ou infenfible aux odeurs, & aux faveurs, ou bégue, ou aveugle, ou fourd, felon la quantité & la qualité de l'humeur repouffée.

5. Nez polypeux,

Le nez polypeux eft celui au dedans duquel il y a un polype, ce polype eft une excroiffance qui quelquefois remplit tellement ou une narine, ou toutes les deux, que le nez ne peut admettre librement fouvent même en aucune maniere, fair qui fe préfente aux narines; ce qui trouble la refpiration, altere la voix, rend la parole difficile, & enfle confidérablement le nez.

Pour guérir ce mal, il ne faut pas s'y prendre rudement, mais y aller avec beaucoup de douceur. Quelquesuns croyent qu'il n'y a qu'à couper & trancher, mais c'eft le moyen d'enve nimer le polype au point de le faire dégénérer en cancer.

Ou le polype occupe toute la cavité du nez, ou il n'en occupe qu'une partie. Il y a du reméde dans l'un & dans Pautre cas; mais plus difficilement dans le premier. Si la cavité du nez n'eft pas toute remplie, il faut, pour tout reméde, fe contenter d'y introduire un peu de bouillon tiéde fait avec le veau & les écreviffes. On aura une petite éponge imbibée de ce bouillon, on la

preffe

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preffera dans le creux de la main, & l'on tirera par le nez, le bouillon qu'elle rendra, ce qui fe doit réïtérer plufieurs fois le jour pendant plufieurs fe

maines.

Quant au premier cas, qui eft celui où cette excroiffance occupe toute la capacité du lieu, il n'y a pas non plus, de meilleur reméde pour la détacher que de l'humecter avec du boüillon au veau & aux écrévifles. Mais comment introduire ce boüillon lorfqu'il n'y a point d'efpace pour le recevoir? la cho de paroît impoffible, mais elle ne l'eft pas. Il le faut introduire par le moyen d'une canule très-fine, que l'on pouffe peu à peu, dans la narine; cette canule fe fait jour facilement, pourvû qu'on l'infinue entre le polype, & un des cô tés de la narine auquel il eft adhérant ; mais il faut le faire peu à peu comme nous venons de dire, & fans rudefle. Quand elle eft infinuée, on lance for tement, par le moyen d'une petite feryngue, le bouillon dans la canule, & on réitere deux ou trois fois par jour, pendant un mois & plus, felon l'opinia treté du mal.

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Ce qui ordinairement donne occafion au polype dont il s'agit, c'eft de s'arracher

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racher avec l'ongle, certaines mucofi tés qui s'attachent au dedans des narines, & qui y forment des croutes. Ces croutes font quelquesfois fi adherantes, que lorfqu'on ne veut pas attendre qu'elles viennent à un certain point de maturité, & qu'elles tombent d'elles-mêmes, ce qui ne va gueres au-delà de fix ou fept jours on ne les peut enlever fans écorcher l'endroit auquel elles tiennent; il ne faut fouvent qu'une écorchure de cette forte, pour produire un polype.

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Il vient quelquefois dans le nez des jeunes perfonnes, comme des autres, de petits poils longs qui fortent hors des narines, comme ces petits poils ne font pas gracieux à voir, il arrive fouvent qu'au lieu de fe les couper, on fe les arrache pour avoir plûtot fait. Si l'on vouloit examiner de près, la caufe occafionnelle de la plupart des polypes du nez on verroit qu'il y a peu de ces excroiffances qui ne tirent de-là leur origi

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Il y a des nez tout pointillés de petits trous, comme des noyaux d'amandes. Tome, II,

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