s'en apperçoit, recourir au moyen que nous avons propofé ci-dessus, pour empêcher les cheveux de croître trop fur le front; qui eft de frotter fouvent l'endroit avec de l'efprit de fel; mais fi, nonobftant cette précaution, ou faute de l'avoir prife, la corne pouffe & vient à paroître, il faut alors fe donnér quel que patience, parce qu'il arrive fou vent que ces fortes de cornes tombent peu après d'elles-mêmes. Lorfque cette chute furvient, il faut profiter de l'occafion, & frotter proptement l'endroit, avec l'efprit de fel dont nous ve nons de parler. Il eft difficile, fi lon réïtere fréquemment la chofe, que la racine de la corne ne fe défféche, & ne devienne par-là, hors d'état de repouf, fer. Que fi cette chute n'arrive pas, ce qui ne va gueres au-delà de deux mois, il ne faut pas laiffer le temps à la corne de durcir davantage, mais la frotter perpétuellement avec l'efprit de fel, tan dis qu'elle eft encore tendre. La purgation eft ici d'un grand fecours. La plus fouveraine qu'on puifle mettre en ufage dans cette occafion, eft le fel d'ebfon, dont la moindre dofe pour un enfant de huit à dix ans, eft de demionce dans un bouillon. Les Les enfans font fujets à fe donner des coups au front, foit par des chutes ou autrement; ces coups font des boffes qu'il ne faut jamais négliger, parce que quelquefois elles rendent le front inégal en s'y durciffant. Le moyen de prévenir ce mal, eft d'appliquer fur la boffe encore récente, une petite plaque de plomb, ou un fol, puis de mettre une compreffe d'eau-de-vie pardeffus, ferrer la compreffe avec un bandeau, & la laiffer deux ou trois jours fans y faire autre chofe que de la mouiller par dehors avec beaucoup d'eau-de-vie, enforte qu'elle en foit toute penetrée. Je ne parte point ici des bourrelets qu'il faut mettre autour de la tête des enfans, chacun fçait cela; mais une chofe à quoi l'on ne prend pas affez garde, c'eft que ces bourrelets font fouvent pofés trop haut fur la tête; enforte que lorfque l'enfant vient à donner de la tête contre quelque chofe de dur & d'aigu, comme une corniche de table ou de cheminée, fon bourrelet ne lui fert de rien pour le garantir. Je ré-peterai ici ce que j'ai déjà dit plus haut, fçavoir qu'il ne faut jamais gronder les enfans, quand ils fe font donné quelques coups; ils font affez punis par le mal qu'ils fouffrent, & lorfque dans ces ocTome II. D ca cafions vous les querellez, ou ce qui eft bien pis, que vous les frappez, comme il arrive souvent, que faites-vous ? vous les obligez à fe cacher de vous lorfque le même accident leur arrivera, & à faire quelquefois d'une bagatelle que ce feroit, un mal de conféquence faute de fecours. La feconde partie du vifage, de laquelle il nous faut parler à préfent, est le fourcil. Des Sourcils, Quatorze conditions font requifes pour les fourcils. 1. Il faut qu'ils foient fuffifamment garnis de poils. 2°. Qu'ils ne foient néanmoins que médiocrement épais. 3°. Qu'ils forment fur le front une ligne concave en maniere d'arc, & dont la cavité fafle une petite voute au-deffus des yeux, telle que la répréfente M. de Voiture dans cette Stance, où il dépeint les fourcils d'une jeune perfonne qu'il rencontra dans un Bal. Sur un front, blanc comme l'yvoire Etaient |