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Il faut donc tenir pour maxime géné rale, que lorsque les dents ont peine à fortir, il n'eft point queftion de ramollir les gencives, & que le meilleur moyen qu'on puifle employer alors pour favo rifer cette fortie, c'eft la fimple friction. Loin donc d'ici, encore un coup, cervelle de liévre, le fang de crête de coq, & autres remédes aufft abfurdes, que quelques perfonnes veulent qu'on applique fur les gencives des enfans pour aider leurs dents à pouffer.

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En voilà fuffisamment pour ce qui concerne les dents devancieres, ou dents de lait je paffe à celles qui leur fuccedent. Comme il n'en vient plus d'autres après ces fecondes, on ne fçauroit trop les ménager. Nous en allons donner les moyens.

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On commet: bien des fautes qui nui fent aux dents: fecondaires; ces fautes font, entre autres.

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F'ai fais plusieurs de ces obfervations dans Pexamen de divers points d'Anatomie, de Chirur gie, de Phyfique de Médecine, ci deffus cité Page. 205. Fai erû qu'il valois mieux les répéter que d'y renvoyer.

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1o. De s'expofer à fouffrir du troid & la tête, foit en fe promenant au ferain, foit en le frifant & fe papillottant en plein air, comme font tant de jeunes perfon nes; foit en dormant la tête trop peu garnie, foit en demeurant trop longtemps vis-à-vis quelque porte, ou quelfenêtre à demi ouverte; tout cela attire des fluxions fur les dents

que

fait périr.

& les

de

2. De ne pas fe garnir affez les bras & les jambes; ces parties ayant un rapport effentiel avec les dents, enforte (ce qu'on ne s'imagineroit pas ) que fouffrir du froid aux bras & aux jambes, faute de les vêtir affez, n'eft pas moins nuifible aux dents, que d'en fouffrir à la tête, faute de la tenir affez couverte. Cet avis eft, fur-tout, néceffaire aux jeunes perfonnes du fexe, qui fe piquent la plûpart, d'avoir les bras menus & les jambes fines, & qui pour cette raifon, fe les garniffent le moins qu'elles peuvent; de quoi elles font d'autant plus foigneufes, qu'il eft ordinaire au fexer d'avoir les jambes un peu groffes.

3. De ne pas fe broffer affez fouvent la tête négligence qui empêche cette partie, de tranfpirer fuffilamment, & qui laiffe aller fur les dents, une humeur

fuper

fuperfluë qui ne manque jamais, ou de les carier, ou de les noircir.

4. De fouffrir dans la bouche des chofes trop chaudes, foit alimens folides, foit alimens liquides, qui brûlent les racines des dents, comme du caffé trop chaud, de la foupe trop chaude, &c. ou d'y fouffrir des chofes d'une qualité cauftique, qui brûlent encore davanta→ ge les racines des dents, telles telles que font ces liqueurs ardentes qu'on a coûtume de mettre dans la bouche lorfqu'on a mal aux dents, & dont l'effet eft toûjours d'augmenter le mal.

5. De fe nétoyer les dents avec un cure-dent de plume; rien n'étant plus capable de les déchauffer & d'en enlever l'émail, comme nous le verrons dans un moment ; c'est ce qui eft caufe que l'Auteur des Billets en vers, en envoyant un cure-dent d'or, un cure-dent d'argent, & un bouquet de Bifnague à une Demoifelle qui avoit de très-bellesdents & qui fe les nétoyoit avec une plume, lui écrit ce biller.

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Les Dents veulent pour leur bien
Or, argent, Bifnague on rien.

I 3:

6. De

Billets en vers, par M. de Saint Uffans, à Paris, chex Jean Guignard grande Salle du Palais.

1

6. De boire force caffé; fur quoi on peut lire les doctes Remarques du fçavant Anglois Wainewright, touchant les chofes non-naturelles, lequel lequel après avoir avancé, conformément à l'expérience , que le caffé convient aux perLonnes graffes, chargées de phlegmes & d'humidités; mais qu'il eft contraire aux gens fecs, & qu'en leur defléchant Le fang, il produit des palpitations de cœur, des tremblemens de mains, des fyncopes, des accès d'afthme & de vapeurs, ajoute qu'un autre de ses mauvais effets, eft de rendre les dents noires. * Ce que dit du caffé, par rapport aux dents ce Docteur Anglois, fe peut dire auffi du chocolat dont le grand ufage ne les noircit pas moins.

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7°. De manger beaucoup de confitures. Le fucre par fa vifcofité, s'attache aux dents & les corrode; car quelque douceur qu'il paroiffe avoir, il renfer me un fel corrofif fort dangereux aux

dents.

* A mechanical account of The non-naturals Being a Brief explication of The changes made in humane Bodies by air dict. C'est-à-dire, Traité méchanique des chofes non naturelles,, ou explication abrégée des changemens caufés dans Je

corps humain , par l'air, les alimens, &c. A Londres chez Smith, & Geoffroy Wale, 1707. par Jer, Wainewright, Docteur ca Médecine.....

dents. On remarque même que la plûpart des Confituriers ont les dents gâtées; ce qui vient de la vapeur qui s'éleve de leurs confitures lorfqu'ils les travaillent laquelle s'introduit dans leur bouche, & affecte leurs dents. Je dis la même chofe des pains d'épice qu'on a coûtume de prodiguer aux enfans. Riem n'eft plus dommageable aux dents que cette compofition, & de cent enfans qui ont les dents mauvaises, il y en a plus. de la moitié, qui ne les ont telles que par le pain d'épice, & les fuccreries. qu'on leur prodigue.

8. De mâcher des chofes trop dures; ou de caffer avec les dents, des noyaux, des noix, &c. ce qui écrafe les racines des dents, & les détruit.

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9. De mordre à même dans des pommes d'apis, dans des fruits verds & autres chofes capables, comme celleslà, de couper les gencives; la feule pomme d'apis mordue à plein, fuffit pour cela.

10. De manger des viandes coriaf fes, foit graffes ou maigres, qui laiffent des filéts entre les dents, comme font la moruë, la merluë, à moins qu'elles ne foient bien tendres. Ces filéts font "autant de couteaux plians, qui coupent

la

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