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concerne les dents qu'elles enchaffent & dont nous parlerons dans un moment, -s'y rapporte.

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Les gencives difformes font entre autres, les gencives livides, 2.o lès egencives en bourlets, 3°. les gencives décharnées, 4.0 les gencives pâles, 5. les gencives Alafques, 6. les gencives enflammées, 7°. les gencives en-flammées 8. les gencives avec excroiffances.

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1°. Gencives livides.

La vidité des gencives vient ordi. nairement d'un fang qui y croupit, faute de circulation. Le moyen de préve nir & de corriger ce vice, c'eft de les frotter affiduement tous les matins, avec un linge un peu rude, & de les piquer, de temps en temps, mais légérement avec la pointe d'un cure-dent d'or ou d'yvoire, & non de plume. Quand je dis de les piquer légérement, j'entends cependant qu'on en faffe fortir un peu de fang; car il faut cela, finon le frotement du linge n'aura pas affez de force pour rappeller la circulation dans la partie.

Au refte. en piquant la gencive pour

La faire faigner, il faut éviter de la piquer dans l'endroit où elle fe joint à la dent; mais la piquer feulement dans le milieu de fa largeur, à quelque diftance de la dent, fans quoi on rifqueroit de déchauffer la dent, mais en prenant la précaution que je dis, il n'y a rien à craindre.

Quelques faignées du bras ne font pas à négliger ici, & peut-être même du pied, pour les perfonnes du fexe, en obfervant dans ce cas certaines conditions par rapport aux Regles. Les médecines douces conviennent encore.

Au refte, je me crois obligé d'avertir en général, (comme l'a fait, long-temps avant moi, un fçavant Auteur) que l'ufage des poireaux nuit beaucoup aux gencives; chofe à quoi l'on doit bien prendre garde pour les jeunes filles élevées dans les Couvents, où la foupe'qu'on leur donne, n'eft prefque jamais qu'aux poireaux. Je fuis fûr que les Dames Religieufes, ne me fçauront pas mauvais gré de cet avis, & qu'elles fe feront un plaifir d'en profiter tant pour elles que pour leurs Penfionnaires. Mais puifque nous en fommes fur la qualité des

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*Porrum gingivas, frequentiore ufu corrumpit. Gonterius de fanitate tuenda. Lib. vi. cap. xix.

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des poireaux, nous remarquerons par occalion, qu'ils nuifent auffi aux vûës foibles, & caufent des nuits fâcheufes par les fonges inquiets qu'ils excitent ordinairement, c'eft le fentiment du grand Schroder, * & ce fentiment eft fondé fur l'expérience, foit dit en paf

Lant.

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2o. Gencives en bourlets.

Il y a des gencives boffuës & relevées, comme des efpeces de plottes, ou : de bourlets. Vous diriez, en les voyant, qu'elles font faites pour y planter des épingles. Ces fortes de gencives font très-difformes par elles-mêmes, mais elles caufent une feconde difformité qui n'eft pas moins grande, c'eft qu'elles pouffent les lévres en dehors, comme s'il y avoit derriere ces lévres, quelque croute de pain d'engagée, un autre inconvénient fe joint à celui-là, elles nuifent à la liberté de la parole, & empê-' chent l'articulation d'un certain nombre de mots, tels que ceux, par exemple: qu'on ne peut bien prononcer qu'en reculant * Frequens porri ufus, fomnos turbulenios inducit, vifuique officit. Johanu. Schrod. Phamac. Medicr., chym. Lib. iv. claff. 1. De Alterantib primar

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culant les lévres; enforte que les mots dont l'articulation demande qu'on avance les lévres, comme volonté, vouloir, vous velours & autres de cette nature, font les feuls qu'on prononce alors facilement.

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Ce bourlét des gencives provient d'un fuc nourricier trop abondant qui les remplit, il faut, pour y remédier, les frotter fouvent avec quelque chofe d'aftringent & de répercuffif, qui puiffe donner à leurs fibres, un reffort capable de repouffer en dedans le furplus de cette humeur nourriciere qui fe préfente, & de lui opposer en quelque forte, une digue. Entre toutes les chofes aftringentes qu'on peut employer ici, la meilleure eft la renouée autrement dite centinode. ou trainaffe, dont nous avons déja parlé plus haut, tant de fois.

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On prend une pincée de cette herbe, on la broye avec les doigts dans les creux de la main & on en frotte la gencive plufieurs fois le jour, principalement le matin dès qu'on eft levé. Mais il faut continuer des mois entiers, & ne point fe laffer; la gencive au bout d'un temps reviendra à fon volume naturel, & ne fera plus le bourlét.

Voici un défaut bien oppofé à celui
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là c'eft la gencive décharnée, celle dont nous venons de parler, reçoit trop de nourriture, & celle-ci n'en reçoit pas affez, comme nous allons voir.

3. Gencives décharnées.

Les gencives décharnées ne le font que par l'une des deux caufes fuivantes, ou parce que les fucs alimenteux qui s'y portent, ne font pas en affez grande quantité pour les nourrir, ou parce que Les fibres des gencives ont trop de roideur pour obéir au mouvement des fucs qui fe préfentent, & leur permettre de s'introduire dans la fubftance de la gen cive, Ainfi voilà deux caufes dont on a l'une ou l'autre à combattre; fçavoir, la difette du, fuc nourricier, & la réfiftance des vaiffeaux ; pour ce qui eft de la difette du fuc nourricier; il n'y a pas de reméde; mais pour la réfiftance des vaiffeaux, on peut les affouplir par des moyens oppofés à ceux dont il eft fait mention dans l'article, précédent, fçavoir par des émolliens tels que les racines de mauve, & de guimauve, tenues long. temps dans la bouche, & mâchées ; ou les tablettes de mauve & de guimauve dont on a coûtume de fe fervir pour la

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