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que dans la premiere jeuneffe. Cette her be eft apparemment du nombre de celles que l'Auteur dit avoir fi heureusement trouvées, & dont, s'il faut l'en croire, il compofe fa chimere, je veux dire fon cau de beauté.

,

C'est affez nous arrêter à cette article concernant la puérile imagination de pouvoir empêcher les rides & les férriffures de la vieilleffe Je reviens à l'avis que j'ai donné ci-devant, pag. 183. touchant les frictions du corps, aufquelles ont peut recourir, pour conferver ou pour procurer au fang, une certaine aifance dans fa circulation, & favorifer par ce moyen, la fraîcheur du teint & je dis que les frictions douces contri buant comme elles font, à cette libre circulation, ne peuvent être que très favorables au teint, car lorfque le fang circule bien, c'eft-à-dire, ni trop len tement, ni avec trop de précipitation ne trouvant dans fon cours aucun em pêchement à cette médiocrité, foit de part des humeurs, foit de la part des vaiffeaux, le teint s'en reffent toûjours, & on ne fçauroit alors l'avoir mauvais. Le teint annonce la bonne ou la mauvaife fanté & cette bonne ou mauvaise fanté dépend de la maniere facile ou dif

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ficile avec laquelle le fang fait fon che min; or les frictions modérées du corps, lorfqu'elles font faites avec des linges doux, contribuent infiniment à faire circuler le fang comme il doit circuler & par conféquent à rafraîchir le teint. Auffi, quand on voit à quelque perfonne, un teint frais, on juge d'abord qu'elle fe porte bien. Tout le monde forme ce jugement; & M. Defpreaux par rapport à cela, s'explique d'une ma niere fort jufte, lorfque dans fa Satyre dixième, parlant de ce Directeur qui, nonobftant la fraîcheur de fon teint, veut paffer pour malade, il dit :

Bon & vers nous à propos, je le voy », qui s'avance.

Qu'il paroît bien nourri ! quel vermillon ! quel teint !

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Le Printemps dans fa fleur, fur foss " vifage eft peint,

·Cependant à l'entendre, il se soutient à peine

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Hout encore bier la fièvre & la » migraine

Et fans les prompts fecours qu'on ent
" foin d'apporter,

Il feroit fur fon lit
tremblotter

› peut-être à

Les

Les frictions douces produifent toû jours d'excellens effets fur le fang, foit en facilitant le cours, du cœur aux extrémités, ou des extrémités au cœur ; foit en modérant & retardant ce cours s'il eft trop impétueux, qu'il empêche le corps de prendre la nourriture qui lui eft néceflaire; car lorfque le fang circu le avec trop de rapidité, les fucs nourriciers n'ont pas le temps de s'arrêter aux parties, & le corps tombe dans le defféchement ce qui eft bien contraire à la fraîcheur du teint; Profper Alpin rapporte fur cela, que les Dames d'Egypte, qui font toutes fort curieuses de leur teint, ont grand foin de recou rir à des frictions douces pour s'empêcher de maigrir. *

Il y a trois fortes de frictions; une rude, une douce & une moyenne. La friction rude principalement quand elle fe fait tout d'un coup, met en mouvement des humeurs groffieres avant qu'elles foient ramolies, & les pouffant dans des vaiffeaux outre mefure, leur fait perdre leur reffort donne par-là occafion à des dépôts & à des engagemens, & empêchant la libre circulation du fang, nuit confiderablement à la beauté

* De Med. Egypt. cap. 8.

du

du teint, laquelle ne fçauroit fubfifter, lorfque le fang circule avec peine. Deux précautions font neceffaires quand on employe les frictions; la premiere, de n'y point recourir que les premieres voyes ne foient dégagées, c'eft-à-dire, que l'eftomac & les inteftins ne foient fuffifamment défemplis; la feconde, lorfque la friction eft faite, de vêtir auffitôt quelque camifole, ou quelque corfét un peu jufte, parce que lorfqu'on eft un peu ferré, le fang circule plus aifément,

Bien des Dames, pour fe procurer un teint frais, employent le fecours des lavemens. Ce fecours n'eft pas inutile quand il eft ménagé; mais la plupart en abufent, & à force de s'en fervir fe rendent le teint pâle, livide & blaffard, ce qui eft bien différent du beau teint. L'évacuation modérée des inteftins contribue à la libre circulation du -fang, de laquelle dépend la fraîcheur du teint, ainfi que nous l'avons remar▾ qué; mais quand cette évacuation eft exceffive, & fur-tout qu'elle procéde de la trop grande quantité de lavemens,

la

peau du vifage devient blême & livide, ce qui fait le teint blaffard. La raion de cela eft que lorsqu'on prend trop

*de

de lavemens; on ne laiffe pas le temps aux inteftins, d'achever la feparation des fucs nourriciers d'avec les excrémen.teux & on entraîne enfemble les uns & les autres; enforte que dérobant au fang une grande quantité de ces fucs nourriciers que les inteftins y envoyeroient par les vaiffeaux lactés, il faut néceffairement que cette défraudation, -s'il m'eft permis de me fervir de ce terme, paroiffe fur le vifage, où fe porte d'abord une portion confidérable de ce qu'il y a de mieux travaillé dans le lang.

Les Gencives.

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Après avoir parlé, comme je viens de faire, des parties du vifage, les plus apparentes, il me refte, pour remplir mon plan, à parler de celles qui ne fe préfentent que lorfqu'on ouvre la bouche, telles que font les gencives, les dents, & la langue: c'est par où je finirai cette Orthopédie.

,

Des gencives bien rouges, bien fermes bien unies, ni trop épaiffes, ni trop minces & bien jointes contre les dents, font d'une grande beauté, pourvû que le refte, je veux dire ce qui Tome II. R

con

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