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le lui rendoit blanc, & le moindre mouvement de colere le lui rendoit tout

noir. * Je fçai de jeunes perfonnes du fexe, à qui la même chofe arrive qu'à ce Roy. Ainfi le meilleur confeil que j'aye à leur donner & à leurs femblables c'eft de ne jamais fe mettre en colere. Je ne fcache pas de meilleur reméde que celui-là pour leur conferver le teint blanc lorfqu'elles l'ont tel; mais ce reméde n'eft pas facile à toutes, & en général, on peut dire de la plûpart d'entre elles, ce qui eft dit de la nation des Poëtes fçavoir qu'il faut peu de chofe pour les irriter. GENUS IRRITABILE.

VATUM..

On blanchit les fleurs de Jacynthe bleues, en les paffant à la fumée du fouphre; elles deviennent par ce moyen, tout auffi blanches que fi elles l'étoient naturellement.

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Cette expérience que chacun peut faire, fembleroit perfuader, qu'on pour roit par le même artifice rendre blanc le teint brun; mais ce n'eft pas une chofe à effayer, fi ce n'eft à l'égard des mains, qui, pour le remarquer en paffant, fe blanchiffent de même, à la fumée

Hiftoire des Cherifi, deuxième parties

fumée du fouphre* mais l'égard du vifage, il y auroit trop à craindre pour les yeux & pour la poitrine, fans parler des jouës & des lévres, dont 'le vermeil pâliroit; car tout pâlit à la fumée de ce minéral, & il y a des gens qui, pour contrefaire les malades fe parfument le vifage avec la fumée du fouphre, com me d'autres pour le même deffein, fe le parfument avec la fumée du Cumin.. **:

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5. Teint blême, on Pâles couleurs.

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Le teint blême, autrement dit, Pâles 'couleurs, à quoi font fi fujettes les perfonnes du fexe vient ordinairement ou d'Hémorrhoïdes internes, douloureufes, & tenduës, qui n'ont pas leur cours, ou de regles fupprimées. Quand c'eft de la premiere caufe, il faut introduire dans le fiége, le plus doucement & le plus avant qu'il fe peut, du beu,

re

*Sulphur etiam vulgare in ufum ducitur à `nonnullis ad manus depurgandas à colorum illorum quibus communiter Apoxówa utuntur impuritate, excipiendo nimirùm, primò ejus incenfi fumum manibus, pofteà eafdem fapone Veneto, Audiosè abluendo, id quod fecreti loco habent mul ti. Math. Untzer. de mechan. ufis fulphuris 1. 266.

** Journ, des Sav, 17. Fév. 1710.

re extrémement frais, réïterer plufieurs fois pendant deux ou trois jours, & au bout de ce terme, au lieu de beurre, mettre de la litharge; avoir pour cela d'un Apotiquaire ou Epicier, pour dix ou douze fols de litharge d'or bien pulvérisée, en remplir une cuilliere d'ar gent, & y jetter deux ou trois goutes d'excellente huile d'olive; plus ou moins, pour donner à la litharge, une confiftan ce qui ne foit ni trop épaiffe si trop liquide, puis en introduire dans le fiége, le plus avant qu'il fe pourra, & mettre enfuite tout auprès en dehors, un linge qui en foit couvert, continuer quelques jours, & prendre tous les matins fe levant, auffi-bien que tous les foirs en fe. couchant une petite écuellée de lait de vache tout. tiede.. Les hémorrhoïdes dures & tendues comme une pomme d'api, fe flétriront comme une vieille pomme de rénette, & ne feront plus de douleur; le teint reprendra alors, fa couleur naturelle. On peut employer auffi, pour le même deffein, ce que nous avons propofé contre les Hémor rhoïdes, pag. 70. & 71, Liv. 2..

en

Si les pâles couleurs viennent de la feconde caufe, il faut avoir recours à des bouillons faits avec le veau, la racine de

chicorée amere, & les écrevifles. S'en tenir là fans employer autre chose. La plupart des remedes qu'on met en ufage. pour procurer aux jeunes perfonnes, l'évacuation dont il s'agit, font des remedes brûlans, tels que la fabine, l'écorce de bigarrade, l'abfynthe, & autres femblables, qui, au lieu d'affouplir & de di later les vaiffeaux, les crêpent, les froncent, les refferrent en les picotant. Il eft vrai que ces remedes pouffent; mais en pouffant ils diminuent le diamêtre des conduits, faute de prêter, ne peuvent donner ifluë au fang qui fe préfente avec effort, ce qui fait une contrarieté trèspréjudiciable; le fang eft pouffé, les vaiffeaux par où il doit s'échapper, font rétrécis; que doit-il arriver de ce combat? Meres qui avez des filles qui commencent à être dans l'âge convenable à cette évacuation, gardez-vous bien de rien précipiter, aidez la nature par des remedes qui détrempent les humeurs trop épaiffes, & qui affoupliffent les vaiffeaux trop tendus, vous agirez alors de concert avec la nature, & la nature agira de concert avec vous: feul moyen de vaincre le mal. On ne commande à la nature qu'en lui obéiffant..

6. Tein

63. Teint gros

Rien ne groffit plus le teint, que le grand air & le grand vent, furtout en efté. Chacun fçait cela; mais une chose à quoi l'on ne prend pas garde, c'est que la fueur le groffit extremement. Elle dilate les pores du vifage, & cette dilatation de pores, rend néceffairement la peau du vifage groffiere. C'eft à quoi doivent faire grande attention les jeunes perfonnes du fexe qui font hors du commun. La groffiereté de teint qui vient fimplement du grand air, fe corrige aifément quand elle n'eft pas ancienne; un peu d'oxycrat appliqué fur le vifage fufEt pour cela. Mais celle qui vient de cette largeur de pores caufée par la fueur, ne fe corrige pas avec la même facilité.

Quand je parle ici de fueur, je n'entends pas une fueur paffagere, & mo mentanée, mais une fueur longue, & fréquente; fur-tout lorfque dans le temps qu'elle. tient, l'on a recours à l'éventail pour fe rafraîchir. Je ne fçaurois dire combien le vent de l'éventail, & la fueur, Jorfque l'un & l'autre fe rencontrent en femble, rendent rude & groffiere la peau d'un beau vifage. Un feul efté fuffic

pour

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