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qui a été long-tems enfermé fans être fecoué.

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Le moyen donc de prévenir ce mal, c'eft le peigne, ou la broffe; mais lorfque faute d'avoir été fuffifamment peigné ou broffé, un enfant fe trouve attaqué de la difformité dont il s'agit, il y a deux fortes de remedes à y faire; l'un interne; l'autre externe. L'interne eft 1o. de purger fouvent l'enfant; car cette rouille n'attaque jamais le dehors, fans infecter le dedans; & alors la maffe du fang infectée fournit continuellement à cette roüille, de quoi s'entretenir. La purgation doit fe compofer avec douze grains de Méchoacan, quatre grains de fcammonée, un fcrupule, c'eft-à-dire vingt-quatre grains de crême de tartre, le tout en poudre, & une once de fyrop de fumeterre, dans un peu d'eau commune. On diminue ou on augmente la dofe felon l'âge de l'enfant. Il faut, ou tre cela, donner tous les matins à la jeune perfonne, pendant deux ou trois mois, un bouillon au veau, où l'on ait mis bien du creflon.

Le reméde externe eft de couper d'abord les cheveux, puis de laver le deffus, & tout le tour de la tête avec une forte décoction de fcrophulaire, d'abfynthe,

de

de fauge, de méliffe, & de nicotiane. L'on broye groffierement toutes ces herbes, puis on les fait cuire dans une fuffi. fante quantité de vin rouge; & dans cette décoction l'on trempe des linges qu'on applique un peu chauds fur la tête, après l'avoir auparavant bien lavée avec la même décoction auffi un peu chaudes on laiffe ces linges deux ou trois jours fans les renouveller; après quoi on recommence comme auparavant. Tout cela doit être continué plufieurs femaines. J'avertis qu'il ne faut rien mettre fur la tête qui puifle faire rentrer l'humeur en dedans; cette imprudence pourroit caufer la mort à l'enfant, ou le rendre aveu gle.

Quand la rouille des cheveux eft bien invéterée, on ne la peut guérir qu'en enlevant tla peau même où ils tiennent ce remede paroît violent; mais il ne l'eft point, pourvu qu'on s'y prenne bien. Voici ce que c'est.

On commence par couper les cheveux le plus près qu'il eft poffible; puis on lave la tête avec de l'urine, renduë fur le moment, par la perfonne malade; ce que l'on réitere deux jours de fuite, le plus de fois que l'on peut, peut, laiffant fur la tête pendant les deux jours, en y con

pre

prenant les nuits, un linge trempé de la même urine.

Le troifiéme jour on applique fur la tête, un emplâtre fait avec deux gros de myrrhe en poudre, autant d'aloés auffi en poudre, & une fuffifante quantité de poix & de térébenthine. On laiffe cet emplâtre l'espace de trois jours, au bout defquels il fe détache comme de lui-même, pour peu qu'on le tire, & il emporte avec lui, la peau de la tête; cette peau fe fépare d'autant plus aifément qu'elle eft déjà prefque toute rongée & ne tient prefque plus à rien. Quand l'emplâtre eft enlevé, on lave la tête avec de l'urine de la perfonne malade, comme on a fait auparavant.

n'est

2°. Chute des cheveux:

La chute des Cheveux, quand elle la rouille dont nous pas caufée par venons de parler, vient ordinairement de la trop grande largeur des cavités dans lefquelles ils font plantez. C'eft ce qui fait que la plupart des vieillards font chauves; car à leur âge, les cavités qui emboëtent la racine des cheveux, auffibien que celles qui emboëtent les racines des dents, acquierent plus de diametre, Tome II.

B

ce

ce qui eft caufe, par rapport aux dents, que celles-ci étant trop au large dans les cavités où elles font emboëtées, n'y peuvent plus tenir, & font obligées ou d'en fortir, ou d'y vaciller, à peu près comme l'on voit des chevilles mifes dans des trous trop larges, y vaciller ou en tomber. Il en eft de même des cheveux; fur quoi nous remarquerons qu'après certaines maladies, il arrive fouvent qu'ils tombent, parce que ces maladies font pref que toutes accompagnées de fueurs abon dantes, ou d'autres fymptomes capables d'élargir les cavités qui emboëtent la ra cine des cheveux; telle eft, par exemple, la petite vérole. Cela pofé, il eft facile de voir qu'il n'y a pas ici de meilleur moyen pour empêcher les cheveux de tomber, que de recourir à des chofes qui puiffent raffermir les cavités où ils font plantés. Or le moyen de le faire, c'eft de laver de temps en temps, avec un peu de verjus, le deffus & les côtés de la tête. En Dannemarc on fait venir de longues queues aux chevaux, en peignant leurs queüës avec des peignes trempés dans une décoction d'oignon, & en lavant ces queües dans la même décoction. Le jus d'oignon ne produit cet effet qu'en raffermiflant les cavités dans

lef

lefquelles les crins font naturellement emboëtés.

3°. Couleur des Cheveux, ses défauts.

La couleur des cheveux vient de l'humeur dominante qui les nourrit. Quand c'eft la partie rouge du fang, ils tirent fur le rouge, & font ardens. Quand c'est une bile claire, ils font blonds. Quand c'est une bile un peu foncée, ils font noirs, ou chatains. Quand c'eft la pituite, ils font blancs.

Dans l'enfance, ils fe nourriffent ordinairement d'une bile claire, ce qui fait que la plupart des enfans ont les cheyeux blonds. Dans l'adolefcence, ou à meture qu'on en approche, ils fe nourriffent d'une bile plus foncée; il en eft de même de l'âge fait; ce qui les rend plus bruns; auffi voit-on que les enfans blonds ne font pas long-temps fans bru

nir.

Dans la vieilleffe, les cheveux tirent leur nourriture (au moins ordinairement ; car il y a quelques exceptions) de cette partie pituiteufe du fang, qui eft appel· lée la partie blanche du fang, ou lalymphe; car c'eft là l'humeur dominante des vieillards, & c'eft ce qui leur rend les Ba che

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