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Mais comment connoître fi ce font des pierres qui caufent les obftructions dont il s'agit, ou fi ce font feulement des humeurs ? La chofe eft difficile ; mais que ce foit des pierres ou non, n'y a nul danger à tenter le remede de la plume, ainfi il faut toûjours l'effayer..

Du Menton.

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Il y a des mentons fort mal conformés naturellement. Ce n'eft ni pour prévenir ni pour corriger ces mauvaises conformations, ce qui feroit impoffible)} que je mets ici cet article, mais unique ment par rapport à certains vices qu'on remarque quelquefois dans cette partie, indépendamment de toute mauvaife: conformation naturelle. Je réduis ces vices à trois Le premier regarde les femmes, qui ont de la barbe comme des hommes; le fecond, les hommes qui en font dépourvûs comme des femmes; & le troifiéme, c'eft un mouvement involontaire qui fait aller le menton de divers côtés.

N3

1o. Fem

Voyez Livre 1. pag. 5.

1o. Femmes barbues comme des hom

mes.

2. Hommes fans barbe comme des fem

mes.

Il eft plus facile à la femme barbuë, de déguifer fa difformité, qu'à l'homme fans barbe de déguifer la fienne. Celui-ci à beau rejetter fur le rafoir, ce qui lui manque, on ne voit jamais en lui, ce menton ardoifé & pointillé que le rafoir laifle toûjours, au lieu que la femme, en enlevant adroitement les poils de fa barbe, peut, abfolument parlant, déguifer, comme nous l'avons dit, fa diffor mité; quoiqu'après tout on ne laiffe pas d'appercevoir un peu, la trace des poils

enlevés.

Quant aux hommes, fi le défaut de barbe vient de la conftitution particuliere de la perfonne, enforte qu'il n'y ait dans le menton aucun germe de barbe, ce défaut ne sçauroit être réparé par aucun res mede; mais s'il vient d'accident, pourvû que ce ne foit pas de brûlure, ou d'au. tre caufe femblable qui ait abfolument anéanti la racine des poils, on peut y remédier. Je fuppofe, par exemple, qu'il

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y ait dans la peau du menton d'un jeune homme, une obftruction confidérable. ou un étréciffement de vaiffeaux, qui empêche la barbe de le faire jour, il faut alors frotter le menton avec chofes qui puiffent lever ces obftructions, & affouplir ces vaiffeaux ; ce qui pourra s'ob tenir en appliquant toutes les nuits, fur le menton, pendant quelques mois, un peu de racine de mauve & de raifort, broyés enfemble, avec une médiocre quantité de fel commun & de graiffe de porc, puis baffinant la partie chaque lendemain au matin, avec du vin chaud,

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Quant aux femmes, comme elles ne peuvent, non plus que les hommes avoir de la barbe, fans en avoir en même temps le germe, il eft facile de voir que le vrai moyen de corriger en elles cette fuperfluité, c'eft de détruire entierement le germe en queftion, ou d'em pêcher du moins, qu'il ne pouffe; enforte qu'on ne foit point obligé de recourir fans ceffe aux cifeaux ou aux pincettes; mais l'un & l'autre eft fort difficile. Si cependant quelque chofe y peut fervir, c'eft, après avoir tiré les poils avec des pincettes, de frotter fur le champ, avec de l'efprit de fel dulcifié, les cavités qu'ils ont laiflées, & pour

cela

cela d'en frotter tout le menton. Cet efprit de fel fait l'un ou l'autre des deux : effets fuivans, & quelquefois l'un & l'autre tout ensemble; fçavoir de brûler les racines des poils, & de refferrer tellement les filieres par lefquelles ils paffent, que quand même ces racines ne feroient pas brûlées, elles ne pourroient plus pouffer, faute d'iffuë..

3. Tic, on mouvement involontaire du Menton.

La troifiéme difformité du menton; de laquelle nous avons à parler, eft un mouvement involontaire qui le fait aller de divers côtés. Ce mouvement eft l'effet d'une mauvaise habitude qu'on a prife de faire avec la machoire certaines grimaces. On a vû la femme d'un Laboureur, laquelle fe plaifant à voir ruminer fes boeufs, avoit tellement contracté le mouvement qu'ils faifoient en ruminant, que fa machoire inférieure alloit continuellement de droit à gauche, & de gauche à droite. *

Cet exemple fait voir de quelle im portance il eft de regler les mouvemens

Traité du Ch. par M. V

de

de la machoire. Cette femme eut beau faire fon poffible pour arrêter ce mouvement, quand il fut une fois contracté : elle n'en put venir à bout. I eit d'autres perfonnes dont la machoire inférieure va fans cefle de bas en haut, & de haut en bas, comme quand on mange. Quels remedes trouver à ces fortes de difformi tés? Je n'en fçache aucun, fi ce n'eft de fréquens avertiffemens : & encore n'oferois-je affurer que ces avertiffemens, loin de contribuer à corriger les défauts dont il s'agit, ne puiffent contribuer quelquefois à les rendre pires; ou n'en faffe fubftituer à la place, quelque autre encore plus difforme. La perfonne avertie fait fes efforts pour arrêter le mouvement dont on la reprend.. Ce tic qui eft tourné en nature, fait les fiens pour revenir, & ce combat produit fouvent une grimace qui fait peur.

Il n'en eft pas du tic de la machoire, comme de ceux qui confiftent dans un fimple froncement de la peau du vifage, lequel froncement fe peut corriger à force de foins, & même quelquefois avec un peu d'eau froide dont on moüillel'endroit; mais pour le tic de la machoire, c'est une dépravation de mouvement dans laquelle il s'agit de réprimer les ef-.

forts

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