Les deux âges du goût et du génie français, sous Louis XIV & sous Louis XV, ou Parallèle des efforts du génie & du goût dans les sciences, dans les arts & dans les lettres, sous les deux règnes

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Chez Lacombe, 1769 - Aesthetics - 532 pages

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Page 269 - Qu'on parle mal ou bien du fameux Cardinal, Ma prose ni mes vers n'en diront jamais rien : II m'a fait trop de bien pour en dire du mal, II m'a fait trop de mal pour en dire du bien.
Page 310 - Voilà le précipice où l'ont enfin jeté Les attraits enchanteurs de la prospérité ! Dans les palais des rois cette plainte est commune; On n'y connaît que trop les jeux de la Fortune, Ses trompeuses faveurs, ses appas inconstants; Mais on ne les connaît que quand il n'est plus temps.
Page 316 - L'enfer s'émeut au bruit de Neptune en furie. Pluton sort de son trône, il pâlit, il s'écrie; II a peur que ce dieu, dans cet affreux séjour, D'un coup de son trident ne fasse entrer le jour, Et, par le centre ouvert de la terre ébranlée, Ne fasse voir du Styx la rive désolée; Ne découvre aux vivants cet empire odieux, Abhorré des mortels, et craint même des dieux1.
Page 306 - D'un ton un peu plus haut, mais pourtant sans audace, La plaintive Elégie, en longs habits de deuil, Sait, les cheveux épars, gémir sur un cercueil.
Page 310 - Et que l'Anqueuil enflé ravage les trésors Dont les regards de Flore ont embelli ses bords. On ne blâmera pas vos larmes innocentes ; Vous pouvez donner cours à vos douleurs pressantes ; Chacun attend de vous ce devoir généreux ; Les Destins sont contents ; Oronte est malheureux.
Page 273 - Souvent un peu de vérité Se mêle au plus grossier mensonge : Cette nuit, dans l'erreur d'un songe, Au rang des rois j'étais monté. Je vous aimais, princesse, et j'osais vous le dire! Les dieux à mon réveil ne m'ont pas tout ôté; Je n'ai perdu que mon empire.
Page 282 - Dès long-tems je connais fa rigueur infinie. Mais penfant aux beautés pour qui je dois périr , Je bénis mon martyre, & content de mourir, Je n'ofe murmurer contre fa tyrannie. Quelquefois ma raifon , par de faibles difcours , M'invite à la révolte Se me promet fecours.
Page 216 - La nature, marâtre en ces affreux climats, Ne produit, au lieu d'or, que du fer, des soldats : Son sein tout hérissé n'offre aux désirs de l'homme Rien qui puisse tenter l'avarice de Rome.
Page xxiv - N'offrit plus rien de rude à l'oreille épurée. Les Stances avec grace apprirent à tomber, Et le vers fur le vers n'ofa plus enjamber. Tout reconnut fes loix, & ce guide fidele Aux Auteurs de ce temps fert encor de modele.
Page 284 - Télève ton noble courage, Enghien , délices de la cour, Sur ton chef éclatant de gloire, Viens mêler le myrte d'amour A la palme de la victoire. Ayant fait triompher les lis Et dompté l'orgueil d'Allemagne, Viens commencer pour ta Philis Une autre sorte de campagne. Ne crains point de montrer au jour L'excès de l'ardeur qui te brûle ; Ne sais-tu pas bien que -l'amour A fait un des travaux d'Hercule?

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