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MATHILDE. Je reconnais Henriette, parce que j'ai voulu manger la moitié de ses cerises.

MARIE. Non, ce n'est pas elle.

MATHILDE. Qui est-ce donc?

MARIE. On n'est pas obligé de nommer quand on n'a pas deviné juste. Il suffit qu'on dise: « Non, ce n'est pas telle personne.» On t'accuse d'être étourdie.

MATHILDE. Oh! si ma gouvernante était ici, je serais bien certaine que c'est elle; mais je sais qu'elle l'a dit ce matin à Hélène, et c'est Hélène qui répète l'accusation.

HÉLÈNE. Va donc me juger à ton tour.

LES CONSÉQUENCES.

On coupe de petits morceaux de papier ou des cartes d'égale grandeur. On en peut faire environ quatre douzaines. Sur la moitié, on écrit le nom de personnes que l'on connaît. Sur le troisième quart on écrit le nom d'un endroit comme : A la campagne, en voiture, au spectacle. Enfin, sur le dernier quart, on écrit les conséquences ou ce qui est arrivé aux personnes dont les noms ont été écrits d'abord. Par exemple, on écrit : Ont déchiré leurs gants, ont perdu leurs souliers, se sont querellées. Quand tout est prêt, on fait trois parts: l'une de tous les noms réunis, l'autre des endroits, la troisième des consé

quences. On tire deux noms, et enfin en suivant une carte de chacune des autres parts. En les lisant, on peut faire de singulières rencontres ou produire de bizarres assemblages. Par exemple : Caroline et Marie ont été dans la rivière, et se sont brûlées.

LE SECRÉTAIRE.

Ce jeu n'est que le perfectionnement du précédent Les grandes personnes mêmes peuvent s'en amuser, en y mettant toutes les ressources de leur esprit. On a également des cartes, mais assez grandes pour écrire beaucoup de choses. On écrit en tête le nom de chacune des personnes de la compagnie. On les met dans une corbeille que l'on couvre. Chacun tire au hasard et écrit sur la carte qui lui échoit une phrase. On les remet dans la corbeille; on les tire une seconde fois; sur celle que l'on a prise, on met encore une phrase, et ainsi de suite jusqu'à ce que les cartes soient remplies. Il faut bien cacher à ses voisins ce que l'on écrit, dissimuler son écriture, et, chaque fois que l'on a fini sa phrase, qui doit être courte, mettre quelques points pour la distinguer de celle d'une autre personne. Nous allons supposer que nos jeunes filles sont encore réunies, qu'elles ont rempli les cartes par le procédé que l'on a indiqué plus haut, et qu'elles vont y lire des compliments ou des vérités.

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HENRIETTE. Ah! voilà la carte de Marie. Voyons ce qu'on y a écrit.

MARIE. Elle a beaucoup de raison pour son âge.... Aussi ne fait-elle pas grande attention aux jeux.... C'est pourquoi elle donne tant de gages....

JULIETTE. Est-ce que ce sont des vers? Voilà deux rimes.

HENRIETTE. Il ne faut pas interrompre la lecture ni faire de réflexions. Je continue: Elle devrait bien relever ses cheveux....

JULIETTE. Encore une rime!

HENRIETTE. Tu es terrible, Juliette, avec tes interruptions.... Elle ne se fâche jamais.... Pourquoi se fâcherait-elle contre ses amies?... Il y en a tant d'autres qui le font....

MARIE. J'avais peur d'entendre de dures vérités, mais je vois qu'on m'a bien ménagée. C'est à moi de lire une carte maintenant. Ah! c'est celle de Juliette. On dit que les petites filles sont bavardes.... Ce n'est pas Juliette qui fera dire le contraire.... Il faut bien que chacun ait un petit défaut.... Celui-là n'est pas le plus grave de tous.... Non, si elle n'était pas aussi un peu indiscrète.... Vous êtes trop sévère pour la pauvre Juliette.... Cela ne nous empêche pas de l'aimer de tout notre

cœur.

JULIETTE. Je ne suis pas fâchée contre celles qui ont écrit tout ce mal de moi, parce qu'elles me le

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