tionnée, et nous ne pouvons mieux faire que de placer ici quelques lignes extraites d'une nouvelle de M. Ch. Nodier, qui seront une introduction à ce petit recueil de naïves poésies. « Comme il faisait très-beau, les jeunes filles ne manquèrent pas d'arriver à leur rendez-vous du soir, et de former autour du vieil orme ou j'étais assis par hasard leurs danses accoutumées, en chantant en choeur des airs de ronde qui m'étonnaient par leur simplicité et leur grâce, parce que l'exil et la guerre m'avaient privé de trop bonne heure de ces innocentes joies de l'enfance. Je ne me rappelle pas bien l'air et les paroles de ces chansonslà, mais il me semble qu'elles ne vibreraient jamais à mon oreille sans que mon cœur en tressaillît, tant elles me révélaient de choses charmantes. Cependant, ce n'était rien en soi, ou plutôt cela serait impossible à exprimer à ceux qui n'ont pas senti la même chose. C'était, si je m'en souviens une belle qui s'était endormie au bord d'une fontaine, et que son père et son fiancé cherchaient sans la trouver. C'étaient des filles de roi, chassées de leurs palais, qui se réveillaient dans la forêt un jour de bataille.... C'étaient les regrets des bergères qui s'affligent de ne plus aller au bois, parce que les lauriers sont coupés, et qui aspirent après la saison qui doit ramener leurs danses. » NOUS N'IRONS PLUS AU BOIS. Ce qui précède nous engage à commencer par cette ronde, composée, dit-on, par la marquise de Pompadour qui la faisait danser sous les ombrages de Choisy-le-Roi ou de Bellevue, aux courtisans de Louis XV. mas-ser. Entrez dans la dan-se, Voyez comme on dan-se; Sau - tez, Dan- sez, Embrassez cell' que vous aimez. Nous n'irons plus au bois, La lairons-nous danser? Entrez dans la danse, Voyez comme on danse. Sautez, Dansez, Embrassez cell' que vous aimez. La belle que voilà La lairons-nous danser? Mais les lauriers du bois Les lairons-nous faner? Entrez dans la danse, etc. Mais les lauriers du bois Les lairons-nous faner? Non, chacune à son tour, Fra les ramasser. Entrez, etc. Non, chacune à son tour. Ira les ramasser. Si la cigale y dort, Ne faut pas la blesser. Si la cigale y dort, Le chant du rossignol Et aussi la fauvette Et aussi la fauvette Et Jeanne la bergère Allant cueillir la fraise Allons, il faut chanter. Cigale, ma cigale, Car les lauriers du bois Cette fraîche pastorale est une simple ronde, dont une jeune fille se détache; et après avoir, du milieu du cercle, fait un choix parmi une de ses compagnes, qu'elle embrasse, reprend la place de celle-ci, qui va prendre la sienne, tandis qu'on tourne autour d'elle, et de même à chaque couplet. |