Fables mises en vers, Volume 1

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Popular passages

Page 72 - Il faut, autant qu'on peut, obliger tout le monde On a souvent besoin d'un plus petit que soi. De cette vérité deux fables feront foi, Tant la chose en preuves abonde. Entre les pattes d'un lion, Un rat sortit de terre assez à l'étourdie. Le roi des animaux, en cette occasion, Montra ce qu'il était, et lui donna la vie. Ce bienfait ne fut pas perdu. Quelqu'un aurait-il jamais cru Qu'un lion d'un rat eût affaire?
Page 46 - Chêne un jour dit au Roseau : « Vous avez bien sujet d'accuser la Nature ; Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau : Le moindre vent qui d'aventure Fait rider la face de l'eau Vous oblige à baisser la tête ; Cependant que mon front, au Caucase pareil, Non content d'arrêter les rayons du soleil, Brave l'effort de la tempête.
Page 100 - Parbleu ! dit le meunier, est bien fou du cerveau Qui prétend contenter tout le monde et son père. Essayons toutefois si par quelque manière Nous en viendrons à bout.
Page 97 - Grèce; Mais ce champ ne se peut tellement moissonner Que les derniers venus n'y trouvent à glaner. La feinte est un pays plein de terres désertes; Tous les jours nos auteurs y font des découvertes.
Page 235 - Les fables ne sont pas ce qu'elles semblent être; Le plus simple animal nous y tient lieu de maître. Une morale nue apporte de l'ennui : Le conte fait passer le précepte avec lui.
Page 36 - Quel plaisir at-il eu depuis qu'il est au monde? En est-il un plus pauvre en la machine ronde ? Point de pain quelquefois et jamais de repos...
Page 213 - Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l'héritage Que nous ont laissé nos parents : Un trésor est caché dedans. Je ne sais pas l'endroit; mais un peu de courage Vous le fera trouver : vous en viendrez à bout. Remuez votre champ dès qu'on aura fait Tout : Creusez, fouillez, bêchez; ne laissez nulle place Où la main ne passe et repasse.
Page 277 - Les longs ouvrages me font peur. Loin d'épuiser une matière, On n'en doit prendre que la fleur.
Page 98 - Vous connaissez mon bien, mon talent, ma naissance : Dois-je dans la province établir mon séjour, Prendre emploi dans l'armée, ou bien charge à la cour ? Tout au monde est mêlé d'amertume et de charmes : La guerre a ses douceurs, l'hymen a ses alarmes. Si je suivais mon goût, je saurais où buter ; Mais j'ai les miens, la cour, le peuple à contenter, Malherbe là-dessus : Contenter tout le monde ! Écoutez ce récit avant que je réponde.
Page 163 - Le premier qui vit un Chameau S'enfuit à cet objet nouveau ; Le second approcha ; le troisième osa faire Un licou pour le Dromadaire. L'accoutumance ainsi nous rend tout familier. Ce qui nous paraissait terrible et singulier S'apprivoise avec notre vue, Quand ce vient à la continue.

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