DES HUMANISTES, OU PREMIERS PRINCIPES DE GOUT, Développés par des Remarques fur les plus Optimè inftitutum eft, ut à Virgilio lectio inciperet. Quintil. A PARIS, Chez GOGUÉ, Libraire, Quai des Auguftins, M. D C C. L X X X. Avec Approbation & Privilege du Roi. * الأمارس الدين ال PRÉFA C E. EN faifant imprimer mes Élémens de Poéfie latine, je me fuis engagé à y joindre une espece de Manuel poétique pour les Humanistes. C'est cet Ouvrage que j'offre aujourd'hui au Public. Les matieres y font plus approfondies, que dans ma Profodie; mais il s'en faut bien qu'elles le foient, de maniere à former un traité complet de Poéfie latine. Ce n'a point été là mon intention: mon but est de donner aux Humanistes, non pas un goût exclufif pour la Poèfie, mais des principes de ce goût général, qui apprend à diftinguer le bon & le mauvais, dans une compofition littéraire quelconque. L'exemple du grand Boffuet (a), joint à une expérience de quinze ans, m'a fortement perfuadé, que l'étude particuliere des bons Poëtes Latins pouvoit faire germer ce goût dans l'efprit des jeunes gens; j'ai taché de ne rien mettre dans cet Ouvrage, qui ne fût propre à le développer. Mes, Lecteurs décideront jufqu'à quel point j'ai réuffi. Pour qu'ils puiffent avoir, fur le champ & fans fatigue, une légere idée de ce Guide des Humanistes, j'en vais faire ici une courte analyfe. En quelque genre de littérature que l'on s'exerce, on doit obferver trois choses; la pensée, l'expreffion & l'arrangement des mots d'où réfulte l'harmonie du difcours. C'eft (a) Feu M. le Beau l'aîné difoit que Boffuet s'étoit formé dans fa propre langue par la lecture de l'Enéide. Voyez les Elémens de Poésie latine, page 8, de la Préface, |