A French Grammar for Schools and Colleges: Together with a Brief Reader and English Exercises

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D.C. Heath, 1901 - French language - 552 pages

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Page 438 - Le chêne un jour dit au roseau : « Vous avez bien sujet d'accuser la nature ; Un roitelet pour vous est un pesant fardeau ; Le moindre vent qui d'aventure Fait rider la face de l'eau. Vous oblige à baisser la tête ; Cependant que mon front, au Caucase pareil, Non content d'arrêter les rayons du soleil, Brave l'effort de la tempête.
Page 438 - Résisté sans courber le dos; Mais attendons la fin.» Comme il disait ces mots. Du bout de l'horizon accourt avec furie Le plus terrible des enfants Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs. L'arbre tient bon. le roseau plie; Le vent redouble ses efforts. Et fait si bien qu'il déracine Celui de qui la tête au ciel était voisine, Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts.
Page 437 - Mais la légère meurtrissure, Mordant le cristal chaque jour. D'une marche invisible et sûre En a fait lentement le tour. Son eau fraîche a fui goutte à goutte, Le suc des fleurs s'est épuisé ; Personne encore ne s'en doute, N'y touchez pas, il est brisé. Souvent aussi la main qu'on aime, Effleurant le cœur, le meurtrit ; Puis le cœur se fend de lui-même, La fleur de son amour périt...
Page 431 - Amour sacré de la Patrie, Conduis, soutiens nos bras vengeurs ; Liberté, liberté chérie, Combats avec tes défenseurs : Sous nos drapeaux que la victoire Accoure à tes mâles accents ; Que tes ennemis expirants Voient ton triomphe et notre gloire...
Page 409 - Alors, d'une chose à l'autre, M. Hamel se mit à nous parler de la langue française, disant que c'était la plus belle langue du monde, la plus claire, la plus solide; qu'il fallait la garder entre nous et ne jamais l'oublier, parce que, quand un peuple tombe esclave, tant qu'il tient bien sa langue, c'est comme s'il tenait la clef de sa prison.
Page 397 - Et, quand il fut retourné à son travail, de temps en temps il levait les yeux, et regardait ces oiseaux, qui allaient et venaient portant la nourriture à leurs petits. Or, voilà qu'au moment où l'une des mères rentrait avec sa becquée, un vautour la saisit, l'enlève ; et la pauvre mère, se débattant vainement sous sa serre, jetait des cris perçants. A cette vue, l'homme qui travaillait sentit son âme plus troublée qu'auparavant : car, pensait-il, la mort de la mère, c'est la mort des...
Page 410 - De temps en temps quand je levais les yeux de dessus ma page, je voyais M. Hamel immobile dans sa chaire et fixant les objets autour de lui, comme s'il avait voulu emporter dans son regard toute sa petite maison d'école . . . Pensez! depuis quarante ans, il était là à la même place, avec sa cour en face de lui et sa classe toute pareille. Seulement les bancs, les pupitres s'étaient polis, frottés par l'usage; les noyers de la cour avaient grandi, et le houblon qu'il avait planté lui-même...
Page 438 - Mais vous naissez le plus souvent } .. Sur les humides bords des royaumes du vent. La nature envers vous me semble bien injuste. — Votre compassion, lui répondit l'arbuste, Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci ; Les vents me sont moins qu'à vous redoutables ; Je plie et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici Contre leurs coups épouvantables Résisté sans courber le dos; Mais attendons la fin.
Page 434 - J'étais seul près des flots, par une nuit d'étoiles. Pas un nuage aux cieux, sur les mers pas de voiles. Mes yeux plongeaient plus loin que le monde réel. Et les bois, et les monts, et toute la nature, Semblaient interroger dans un confus murmure 5 Les flots des mers, les feux du ciel.
Page 397 - A cette vue, l'homme qui travaillait sentit son âme plus troublée qu'auparavant : car, pensait-il, la mort de la mère, c'est la mort des enfants. Les miens n'ont que moi non plus. Que deviendront-ils si je leur manque ? Et tout le jour il fut sombre et triste, et la nuit il ne dormit point. Le lendemain, de retour aux champs, il se dit : Je veux voir les petits de cette pauvre mère : plusieurs sans doute ont déjà péri.

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