Page images
PDF
EPUB
[ocr errors]

(7) En célébrant la loyauté chevaleresque de nos vieux temps, M. de Châteaubriand a marqué mieux que personne cette puissance des idées nouvelles, cette ruine irréparable des anciennes mœurs, des anciens priviléges. L'esprit du siècle, dit-il, a pénétré de toutes parts; il est entré dans « les têtes, et jusque dans les cœurs de ceux qui s'en croient « le moins entachés. » M. de Châteaubriand expose partout cette vérité avec une force, un éclat, et quelquefois une expression de regret qui en augmente encore l'évidence. De cette vérité résulte le bienfait de l'ordre constitutionnel, étapar un sage monarque.

bli

Il fallait à la France une loi de liberté qui pût satisfaire les idées et les espérances du siècle ; il fallait une transaction solennelle qui garantît les intérêts nouveaux ; le roi a donné cette Charte, désormais inséparable de la monarchie légitime; plus elle sera puissante, plus la monarchie elle-même s'affermira. L'inviolabilité de la loi ajoute encore à celle du trône; et tel est l'avantage de la stabilité, que, même appliquée à des institutions de liberté, elle est utile au pouvoir.

DISCOURS

PRONONCÉ DANS L'ACADÉMIE FRANÇAISE,

LE 28 JUIN 1821,

PAR M. VILLEMAIN,

SUCCÉDANT A M. DE FONTANES.

MESSIEURS,

Le soin d'honorer la mémoire des membres que vous perdez est toujours, dans la bouche de leurs successeurs, un hommage rendu à la dignité même des Lettres. Pour moi, c'est aujourd'hui l'accomplissement d'un devoir personnel et sacré. Au moment où vos indulgents suffrages ont daigné me choisir, il m'a semblé que par une insigne bonté vous m'aviez admis à l'honneur de prononcer devant vous l'éloge public d'un bienfaiteur et d'un ami. Je me suis involontairement rappelé cette coutume romaine qui, lorsque la mort avait enlevé quelque célèbre citoyen, noble patron de la jeunesse, autorisait un de ses clients, un de

[graphic][merged small][merged small][merged small][merged small]
« PreviousContinue »