Réforption Obfervation regorgement de la bile dans le fang ne fe fait donc pas par la veine porte, & l'obstruction de cette veine n'eft point la caufe de la jauniffe, mais elle vient de la réforption de la bile déjà préparée & transmise au conduit cholidoque. De là vient que fouvent, tant dans les corps vivans que dans les cadavres, on trouve l'obstruction & le fquirrhe du foie fans jauniffe, ou la jauniffe fans dureté ni obftruction du foie. Enfin ceux qui font attaqués de l'hydropifie qu'on nomme afcite, font ordinairement jaunes, parceque la bile trop aqueufe entre abondamment du conduit cholidoque dans les embouchures résorbentes des vaiffeaux lymphatiques & veineux; ce qui fait que la digeftion de ces malades eft imparfaite, & que leurs alimens pourris, ou fermentés, fuivant leur nature, caufent la diarrhée; ou quelquefois, par le défaut d'une bile âcre, propre à irriter les gros inteftins & à leur faire exécuter les déjections naturelles, il s'enfuit une constipation & le ventre devient pareffeux. XXXVIII. En voulant examiner les voies de l'urine dans le cadavre de la veffic. d'un homme affez robufte, je tâchai pour cet effet d'enfler la veffie en foufanatomique. flant dans l'urethre: mais auffitôt tout le fouffle fortit de la cavité de la veffie par les veines, de façon que la veffie enflée s'affaiffa tout de fuite. Je m'attachai à rechercher la caufe de ce phénomene, & dans cette vue je pouffai de l'eau dans la veffie par l'urethre au moyen d'un fiphon; mais elle paffa fort aisément de la veffie dans les veines qui forment le plexus dont elle eft entourée, & de là dans le tronc de la veine hypogaftrique. Je confidérai attentivement l'intérieur de la veffie, & je ne trouvai rien de vitié dans la tunique villeufe, qui étoit au contraire dans toute l'intégrité de l'état naturel. Je ne pus donc plus douter que la route par laquelle le fluide ou l'air s'échapoient de la veffie ne confiftât dans les embouchures ouvertes des vaiffeaux veineux. En foufflant de même de l'air dans d'autres veffies, j'observai à diverses reprises qu'il s'étoit auffi fait un chemin pour fortir, quoique plus lentement, de la cavité de la veffie par les vaiffeaux. Peutêtre que, dans un corps vivant, ces petits vaiffeaux réforbens tirent naturellement la lymphe aqueuse de la veffie & la féparent de l'urine; de forte que c'eft pour cet ufage qu'ils ont leurs embouchures ouvertes dans la cavité cavité de la veffie. y a plus, & des observations faites fur des fujets vivans prouvent, que l'urine même au moyen de ces vaiffeaux eft ramenée dans le fang avec les autres excrétions. XXXIX. Dans un jeune homme de vint-quatre ans, vigoureux & Obfervation d'une affez bonne fanté, il fortoit peu d'urine par l'urethre; & cette urine pratique. fort rouge dépofoit auffitôt un fédiment copieux, comme celle des hydropiques. Il fortoit à ce jeune homme de deffous les aiffelles en fi grande abondance un liquide dont la couleur & l'odeur étoient tout à fait semblables à celles de l'urine, & que les vaiffeaux exhalans fourniffoient, que fa chemise & fes habits en étoient continuellement gâtés. Le malade n'avoit pas befoin de fe donner du mouvement pour procurer cette excrétion contraire à la nature; mais, dans l'état le plus tranquille, foit de jour, foit de nuit, il perdoit la même quantité de ce liquide urineux: seulement cet écoulement augmentoit à proportion de la quantité de fluides qui étoit entrée dans fon corps. Il ne fe rappelloit aucune caufe particu liere & certaine à laquelle il pût attribuer cet accident; tout ce qu'il favoit c'est qu'à mesure que fon urine avoit diminué, cette fueur urineufe fous les aiffelles s'étoit accrue. Il eft vrai qu'il avoit bu trop de vins échauffans & s'étoit fort fatigué à danfer. Soupçonnant que les humeurs s'étoient épaiffies dans les petits conduits urinaires, & qu'il y avoit du relâchement dans les vaiffeaux & dans les glandules fimples fous-axillaires, j'ordonnai des remedes gommeux, favoneux & délayans, tant en pilules qu'en tifannes copieufes; je lui fis prendre tous les jours jufqu'aux reins un bain où l'on avoit jetté quantité de favon de Venife, & je lui fis appliquer fous les aiffelles, à plufieurs reprises par jour, des linges trempés dans de l'eau froide. Au moyen de ces remedes l'urine devint tous les jours plus abondante & plus claire, fortant de la veffie, de façon que dans l'efpace de quatre femaines le malade recouvra la fanté, & ne fut abfolument plus incommodé du flux d'urine fous les aiffelles. J'ai eu d'autres occafions d'obferver dans des perfonnes qui rendent l'urine avec difficulté, cas qui n'est que trop fréquent, une femblable fueur exceffive fous les aiffelles, qui gâtoit leurs habits, mais qui enfuite paffoit peu à peu d'elle-même. Ufage des forbens de la veffie. XL. La fage Nature a donc accordé auffi à ce liquide excrétoire des vaiffeaux ré- voies d'écoulement, de dans les cas où quelque obstacle l'arrête peur que, dans le vifcere ordinaire, fon âcreté ne devienne nuifible & ne gâte la maffe du fang en s'y mêlant. C'est à cet ufage que font destinées les veines réforbentes qui s'ouvrent en abondance dans la cavité de la veffie, & ramenent l'urine qui eft en stagnation dans la maffe du fang pour y circuler, & s'échaper par les iffues que la peau lui fournit: ce qui préferve le corps des dommages qu'il pourroit en recevoir. SUR LES PORTE - LUMIERES appliqués à la Lampe. PAR M. LAMBERT. Dan ans le Mémoire que je lus l'année paffée fur quelques inftrumens acou ftiques, j'ai fait voir que la théorie des porte-voix, telle que je l'ai donnée, étoit également applicable à la lumiere, parce qu'elle fe fonde fimplement fur la loi générale de la réflexion. Je n'énonçai cela alors qu'en termes généraux, & je me bornai à en indiquer quelques ufages. Cela pouvoit fuffire aux connoiffeurs; mais je prévis néanmoins que je ferois bien d'entrer enfuite là-deffus dans quelque détail. J'en écrivis à M. Brander, célebre Méchanicien d'Augsbourg, qui ne tarda pas à appliquer les porte - lumieres, c'est-à-dire, des miroirs coniques concaves tronqués, aux microscopes, pour éclairer les objets. Il me marqua encore que ces fortes de cones pouvoient être faits de fer blanc bien poli. J'en fis d'abord l'effai, en faisant faire un cone tronqué, dont la longueur étoit de 10 pouces, le diametre de la grande ouverture de 2 pouces & celui de la petite ouverture de 44 lignes. Je fus charmé de voir qu'en tournant la grande ouverture vers le foleil, les rayons fe condenfoient & fe réuniffoient fi bien vers la petite ouverture qu'un peu de mêche que j'appliquai à la petite ouverture, commença à s'allumer en deux minutes de tems. Et en appliquant la petite ouverture à la chandelle, ce cone porta la lumiere affez loin pour que je pusse lire à la distance de 40 à 45 pieds. Voyant donc que le fer blanc bien battu & bien poli pouvoit être employé pour ces fortes de cones, je me propofai d'en tirer avantage pour PI. I. Fig. 1. renforcer la lumiere de la lampe. Soit F H le plan de la table, FL l'élévation qu'on donne à la lumiere de la lampe, AD CB le cone. Ce cone jettera les rayons de la lampe fur l'efpace GH, déterminé par les côtés AD, BC prolongés. Or il eft bon de placer le cone en forte qu'il foit FA=FG, afin de rendre l'angle d'émanation F A G égal à l'angle d'incidence F G A. Enfuite la hauteur AF n'étant que de 8, 10, ou tout au plus 12 pouces, on voit bien que le cone doit être plus court. Ainfi je fais l'axe E N de 5 pouces. Le diametre AB doit être égal à la hauteur de la flamme L & par conféquent de 1 pouce. Ces deux déterminations fuffifent pour trouver la figure du cone. Car foit M la pointe du cone, il doit être Or comme il est ME NC≈ND. Voilà donc les dimenfions du cone telles qu'elles feroient fi le cone étoit appliqué perpendiculairement à la flamme de la lampe. Mais comme l'angle FAG doit être de 45 degrés, il vaudra mieux tronquer le cone fui |