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ment, que ceux qui les rapportent ont manqué ou de lumieres ou de bonne foi.

CATALOGUE

D'INSECTES DE SURINAM CONSERVÉS DANS DE L'ESPRIT DE VIN. (*)

1. Trois des Infectes dits Coecilia Surinamenfis, dans trois verres.

2. Serpens coerulefcens variegata Surinamenfis.

3. Deux Viperes, l'une avec des rayes obfcures, l'autre avec des rayes claires. 4. Deux petits Crocodiles terreftres, de Surinam.

5. Un Chamalion & un Jecko, de la même contrée.

6. Un Philander femelle, & une jeune Tortue de mer avec des nageoires.

7. Une Grenouille de Surinam de Pefpece dite Rana boans.

8. Une Vipere avec les petits qu'elle a mis vivans au monde; & un Poiffon tiré des Mines de Saxe près de Freyberg.

9.

a) Une Sauterelle de Surinam.

b) Quelques efpeces de Chenilles.

c) Un Scorpion.

d) Un de ces petits Vers qui rongent les vaiffeaux, le tout de Surinam.

10. La Tarantule ordinaire de Surinam.

11. La Tarantule grêle de Surinam.
12. Le fruit du Mufa rempli de femences.

13. La Tortue qui fait le fujet du Mémoire.

(*) M. Marggraf en a fait préfent au Cabinet d'Hiftoire Naturelle de l'Académie auffi bien que de la Tortue qu'il avoit nourrie, & fur laquelle voyez les Mémoires page 1. & fuiv.

MORALE.

Nous avons déjà parlé, dans le récit des Affemblées extraordinaires, de l'important Effai fur l'amour-propre, envisagé comme principe de Morale, qui fut lû le 1 1. Janvier, & nous en avons donné une idée générale. Il fe rouve d'ailleurs dans le Tome XIX. de nos Mémoires. Nous ajoûterons que pour réunir les préceptes du grand Maître qui parle dans cet Effai, il faut y joindre le Dialogue de Morale à l'ufage de la jeune Noblesse, qui a été imprimé peu de tems après.

Dans l'Affemblée publique du 25. Janvier, M. Merian lut un Difcours de M. de Catt, fur la vraie idée de la Philofophie pratique. Le but de ce Difcours eft le plus noble qu'un Être penfant puiffe fe propofer, celui de contribuer au bonheur des hommes en les rondant fages & vertueux. cet effet, l'Académicien trace un excellent tableau de la Philofophie pratique; en voici les principaux traits.

Pour

Tout le monde feroit heureux, fi chaque individu étoit philofophe de pratique. La Raifon eft un don de Dieu, qu'il ne fauroit avoir accordé en vain: or elle feroit inutile, fi elle ne pouvoit nous conduire au bonheur.

Qu'est-ce que la Raifon? C'est la conformité de nos jugemens avec la réalité des chofes. On prend occafion de là de démontrer contre les Pyrrhoniens la réalité des objets extérieurs, en reconnoiffant pourtant que les circonftances en modifient les apparences, & en montrant comment ces circonftances doivent influer fur nos jugemens.

M. de Catt analyse enfuite les ingrédiens de l'efprit philofophique, qui fe réduisent, selon lui, à la fineffe du difcernement, à la droiture du fens qui apprécie, à la fagacité qui prévoit & au jugement qui tire des conféquences. Cet efprit philofophique est d'un usage univerfel; mais fon plus bel ufage & fa derniere fin fe rapportent à la conduite des hommes. La prudence & la vertu, portées à la perfection, font les deux bafes de la Philosophie pratique.

Dans la philofophie théorétique on confidere trois parties, la logique, la phyfique & la morale; & il faut les réunir pour mériter le nom de philo

fophe: mais, pour mériter celui de philofophe pratique, il faut de plus que nos actions foient conformes à notre théorie, pénetre jufqu'au fond de nos cœurs & en arrache jufqu'aux racines du mal. En un mot la philofophie pratique confifte dans l'exercice de toutes les facultés de l'homme, portées au plus haut degré de perfection; & par conféquent, elle exige que la pureté des actions foit toujours combinée avec la pureté des motifs.

Les défauts, les foibleffes, les paffions, voilà les ennemis que la Raifon & la Philosophie pratique ont à combattre, & qui demandent de continuels efforts pour en triompher. Ici M. de Catt donne les confeils les plus falutaires & les leçons les plus fages. On ne peut exiger de l'homme qu'il foit parfait; mais on peut exiger de lui qu'il travaille de bonne foi à faire fructifier fes lumieres, & à développer le germe de la vertu; il doit, comme dit le Pere Malebranche, tendre à la perfection fans y prétendre. On expose les différens devoirs que nous avons à remplir, tant par rapport mêmes, que par rapport à la famille à laquelle nous appartenons, & par rapport à la fociété.. On montre comment le Philofophe doit fe conduire à l'égard de fes égaux & de fes fupérieurs, dans les diverfes conjonctures où il peut fe trouver, & dans les différens états de la vie où sa vocation l'a placé..

à nous

Enfin, on le confidere comme homme de lettres, abstraction faite de toutes les autres qualités; & ce n'eft pas la partie la moins intéreffante de ce Discours, Le vrai Sage afpire à être folidement favant plutôt qu'à le paroître. Il est modefte, parce qu'il connoît les bornes de l'efprit humain; il n'écrit que pour être utile; il profite de la critique, au lieu de s'en irriter; il rend juftice aux lumieres & aux vertus de fes femblables. Il méprife, & cette ambition qui ne recherche qu'un vain bruit de célébrité au prix de toutes fortes de baffeffes, & celle qui tend à fe fingularifer par des paradoxes, ou par un efprit d'indépendance, & celle de vouloir paffer pour infaillible, qui eft la plus abfurde & la plus ridicule de toutes..

ASTRONOMI E.

Le 14. Sept. 1769. M. Lambert présenta à l'Académie deux deffeins réla

tifs à la Comete qui parut alors. Le premier représentoit les étoiles fixes avec lefquelles il avoit comparé la Comete depuis le 29. Août jusqu'au 9. Septembre à huit différentes reprises, mais à la fimple vue & en ne se servant que des cartes céleftes & de la montre. Si cette façon d'observer n'eft pas fort précise, elle a l'avantage de la commodité, & M. Lambert pouvoit toujours rectifier les erreurs en prenant les termes moyens. Les résultats ne laifferent pas d'être affez exacts pour la construction de l'orbite de la Comete, pour en déterminer les élémens, que l'Académie fit publier dans les tes du 16. Septembre & que nous allons inférer ici.

&

La longitude du nœud ascendant au 25 degré de la Vierge.
L'inclinaifon de l'orbite de 44 degrés.

La longitude du périhélie au 261⁄2 degré du Lion.

gazet

La diftance périhélie de 108 milliemes parties de la diftance moyenne de la terre. Le tems du paffage par le périhélie le 7. Octob, à

74 heures du foir.

Ces élémens fuffifoient pour prédire le retour de la Comete après foù paffage par le périhélie vers la fin du mois d'Octobre & fa visibilité jusques vers la fin du mois de Novembre.

Depuis M. Lambert ayant reçu des obfervations plus exactes, & furtout celles dont M. Meffier a fait part à l'Académie, il calcula l'orbite de: cette Comete, en employant d'abord les obfervations faites avant le périhélie, & enfuite celles qui furent faites après que la Comete eut paffé fon périhélie. Le premier calcul lui donna les élémens suivans.

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Quant au fecond calcul M. Lambert se borna à déterminer les deux derniers points. Il trouva la distance périhélie o, 11519, & le tems du périhélie Oct. 71. 22". 27. Comme ce tems differe de celui que donne le premier calcul, en forte que l'un & l'autre eft plus près des obfervations qui avoient été mises pour bafe, M. Lambert en infere, que le mouvement de la Comete eft elliptique, & par certaines confidérations il croit pouvoir fixer le vrai tems du périhélie au 7. Oct. 18 heures. Du refte il publiera dans quelque autre Ouvrage le détail de ce que nous venons de

rapporter.

Le 5. Juillet 1770. M. Lambert préfenta à l'Académie différens deffeins de la Comete qui parut alors. Le premier offroit les étoiles fixes entre lesquelles la Comete avoit dirigé fa course apparente. Le fecond préfentoit l'orbite de la Comete, trouvée par conftruction. Les élémens qui en résultent, & qui dès lors furent publiés dans les gazettes, font:

L'inclinaifon de l'orbite très-petite, environ de 2 degrés.

Le lieu du nœud afcendant ne pouvoit être déterminé avec beaucoup
de précifion. Cependant il eft environ au 1 2 degré du Lion.
La longitude du périhélie au 263 degré des Poiffons.

La diftance périhélie o, 626.

Le tems du périhélie le 9. Août 3 h. 38 min.

Ces élémens fuffifoient encore pour qu'on pût prédire, que la Comete après fon paffage par le périhélie remonteroit au-deffus de notre horizon & qu'on la verroit encore jusques vers la fin du mois de Septembre.

I.

Le troifieme deffein repréfentoit plus en détail les parties des orbites tant de la terre que de la Comete décrites depuis la nuit du 29. Juin jufqu'à celle du 1. Juillet. C'étoit le tems de fa plus grande proximité de la terre, où la parallaxe de la Comete doit avoir été de 8 à 9 minutes, en ce que la Comete étoit le 1. Juillet 5 2 fois plus proche de la terre que le foleil. Comme par

là il paroit que fon orbite a dû être plus ou moins dérangée, M. Lambert a encore représenté la Comete dans, un quatrieme deflein en forme de fatellite de la terre, en ne confidérant que fon mouvement rélatif. Ce mouvement eft hyperbolique dans le même fens qu'on dit que le mouvement de la lune eft elliptique. M. Lambert repréfentoit dans fon quatrieme deffein cette

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