OBÉIDE, SULMA, SOZAME, HERMODAN, Scythes armés, rangés au fond, en demi-cercle, près de l'autel. SOZA ME. MA fille, hélas! du moins nos perfans affiégés HERMO DA N. Des manes de mon fils la victime attendue (à Obéide.) De ce peuple, crois-moi, l'inflexible équité Et la loi des fermens eft une loi suprême, O BÉ IDE. C'eft affez; je vous crois. Vous avez donc juré Sitôt que cette main remplira vos vengeances? HERMODA N. Tous feront épargnés. Les céleftes puissances OBÉID E. Qu'Athamare à préfent paraisse devant moi. (On amène Athamare enchaîné: Obéide fe place entre lui et Hermodan.) HERMO DA N. Qu'on le traîne à l'autel. SULM A. Ah Dieux! ATHA MARE. Chère Obéide! Prends ce fer, ne crains rien : que ton bras homicide SOZAM E. Ah, ma fille!... SULM A. Ah, Madame!... O BÉ ID E. O Scythes inhumains! Connaissez dans quel fang vous enfoncez mes mains. Athamare eft mon prince; il eft plus..... je l'adore, Je l'aimai feul au monde. ... et ce moment encore Porte au plus grand excès dans ce cœur enivré L'amour, le tendre amour dont il fut dévoré. ATHA MARE. Je meurs heureux. OBÉID E. L'hymen, cet hymen que j'abjure Dans un fang criminel doit laver son injure.... (levant le glaive entre elle et Athamare.) Vous jurez d'épargner tous mes concitoyens.... Il l'eft.... fauvez fes jours. ... l'amour finit les miens. (elle fe frappe.) Vis, mon cher Athamare, en mourant je l'ordonne. (elle tombe à mi-corps fur l'autel.) HERMO DAN. Obeide! SOZAM E. O mon fang! ATHA MARE. La force m'abandonne, Mais il m'en refte affez pour me rejoindre à toi, Chère Obéide! ( il veut faifir le fer.) LE SCYTHE. Arrête, et respecte la loi. Ce fer ferait fouillé par des mains étrangères. (Athamare tombe fur l'autel.) HERMODA N. Dieux! vites-vous jamais deux plus malheureux pères ? ATHAM AR E. Dieux de tous mes tourmens tranchez l'horrible cours. SOZA M E. Tu dois vivre, Athamare, et j'ai payé tes jours. Va, règne, malheureux! HERMODA N. Soumettons-nous au fort, Soumettons-nous au ciel arbitre de la mort.... Fin du cinquième et dernier acte. (a) (6) DES SCYTHE S. Mon père veut un gendre : Il ne commande point, mais je fais trop l'entendre. Appui de ma vieilleffe, Viens, mon fils, mon cher fils, combler mon allégreffe. (c) (d) SOZAM E. Je vous l'ai déclaré ; Je révère un ufage antique et confacré. Mais il eft dangereux : les Perfans font à craindre ; OBÉID E. C'eft affez: Seigneur, j'ai tout prévu, J'ai pefé mes deftins, et tout eft réfolu. SOZAM E. Tu me glaces d'horreur. NOTE S. (1) JAMAIS le ciel ne fut aux humains fi facile (2) Grands Dieux, qui la rendez comme vous adorable, Corneille, dans Cinna. Fin des Notes. |