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première; car, il ne s'agit ici que des mots qui admettent ex dans la composition primitive, et qu'on a fait précéder de la négative in: exact, inexact; exigible, inezigible, etc. Ainsi, du mot oxydable si l'on formait inoxydable, il ne rentrerait pas dans le cas du présent article, et se prononcerait par cs : à plus forte raison, les mots comme inflexible, etc. On voit donc, ainsi que nous l'avons déjà expliqué plus haut, dans quel sens il faut comprendre ces exceptions, énoncées d'une manière peu précise. A. L.

4° Elle tient lieu du c guttural quand elle est suivie d'un e sifflant, à cause de la voyelle suivante, e ou i; comme dans excès, exciter, exception, qui se prononcent eccès, ecciter, ecception.

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Troisièmement. Lorsque la lettre x est à la fin d'un mot, ee y a, selon l'occurrence, différentes valeurs: 1° elle vaut autant que cs, à la fin des noms propres Pollux, Ajax, Palafox, Fairfax, Gex, Aix-la-Chapelle, Styx (excepté Aix en Provence, où x se prononce toujours avec le son de s); à la fin des noms appellatifs : borax, index, lynx, sphinx, et de l'adjectif préfix.

– Ajoutez : phénix, larynx, styrax, thorax, onyx.

2° Lorsque les deux adjectifs numéraux six, dix, ne sont pas suivis du nom de l'espèce nombrée, on y prononce x comme un sifflement fort, ou comme s : j'en ai dix, prenez-en six.

3° Deux, six, dix, étant suivis du nom de l'espèce nombrée, si ce nom commence par une consonne ou par un h aspiré, on ne prononce point x: deux héros, six pistoles, dix volumes, se prononcent deuhéros, si-pistoles, di-volumes. Si le nom commence par une voyelle ou par un h muet, ou bien si dix n'est qu'une partie élémentaire d'un mot numéral composé, et se trouve suivi d'un autre mot élémentaire quelconque de même nature, alors on prononce x comme un sifflement faible, ou comme un z: deux hommes, six ans, dix aunes, dix-huit, dix-neuf, se prononcent deu-zhommes, si-zans, etc. 4° A la fin de tout autre mot, x ne se prononce pas: paix, choix, prix; ou se prononce comme un z: baux annuels, généreux amis. Voici les occasions où l'on prononce x à la fin des mots, le mol suivant commençant par une voyelle ou par un h muet. -1° A la fin de aux, comme aux hommes, aux amis; -2° A la fin d'un nom suivi de son adjectif: chevaux alertes, cheveux épars, travaux inutiles; — 3o A la fin d'un adjectif immédiatement suivi du nom avec lequel il s'accorde: heureux amant, faux accord, affreux état, séditieux insulaires; -4° Après veux et peux, comme je veux y aller, tu peux écrire, tu en veux une. (Beauzée, Encycl. méth.)

La lettre x n'est jamais doublée.

NOTA. Notre orthographe actuelle tend à supprimer cette lettre dans plusieurs mots; et déjà cette suppression a lieu pour le pluriel des mots roi, loi, fou, etc., que l'on écrit rois, lois, fous.

Z z-Se prononce ZE: Zacharie, Zéphire, zizanie, zone.

Cette lettre conserve toujours le son qui lui est propre, au milieu et au commencement des mots.

Finale, elle prend le son propre de s, même avant une consonne, dans Metz, Rodez, Retz, Suez, Alvarez, Cortez, etc., et autres noms étrangers.

A la fin des secondes personnes plurielles des verbes, quand la lettre z est suivie d'une voyelle et dans le discours soutenu, elle prend la prononciation qui lui est propre; suivie d'une consonne, elle ne se fait point entendre.

(Lévizac.)

Alors l'e qui précède z se prononce comme une fermé; mais il n'a pas partout la même valeur. Ainsi le son devra toujours être moins fermé dans les terminaisons en ez du présent de l'indicatif, du futur ou de l'impératif, vous avez, vous aurez, ayez, que dans les terminaisons en iez de l'imparfait, du conditionnel ou des temps du subjonctif, vous aviez, vous auriez, que vous ayez, etc. Il y aura donc une différence marquée pour la prononciation entre vous déniez et vous meniez; entre vous alliez au mérite une grande modestie, et hier vous alliez au bal, etc. A. L.

Dans la conversation, cette lettre finale peut ne pas se faire entendre, même avant une voyelle; ainsi : aimez avec respect, et servez avec amour votre père et votre mère, pourra très bien se prononcer aimė avec respect, et servé avec amour votre père et votre mère.

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Voy., p. 89, ce que nous disons sur la prononciation de la lecture.

Nous rappellerons ici une remarque que nous avons déjà faite, page 68: c'est que la liaison se fait nécessairement devant les pronoms y et en, allez-y, prenez-en. Et même nous pensons qu'il serait mieux dans la conversation de dire soyé-z-heureux que soyé heureux. En tout cas, ce peut être une négligence permise, mals rien n'empêche de suivre la règle. A. L.

MOTS DANS L'ORTHOGRAPHE DESQUELS IL ENTRE UN ǹ.

Alezan, alèze, alizé, amazone, apozème, assez, azur, bazar, bézoart, bizarre, bonze, bouze, bronze, chez, colza, Czar, diapazon, dizain, dizaine, donzelle, épizootie, gaz, gaze, gazelle, gazette, gazon, gazouilJer, horizon, lazaret, lazariste, lazzi, lézard, lézarde, luzerne, Mazarin, mazette, mezzo, nez, ozène (ulcère), onze, douze, treize, quatorze,

uinze, seize, rez-de-chaussée, oizain (espèce de chardonneret), suzein, syzygie (nouv. ou pleine lune), topaze, trapèze, trézeau (1. de moissonneur), zagaie, zèbre, zébu, Zélandais, zèle, zénith, Zéphire (50), zéphyr, zéro, zest, zeste, zibeline, zigzag, zinc, zizanie, zodiaque, zoile, zone, zoographie, zoophyte.

Ajoutez azimuth, azote, azyme, zoologie, etc., la Lozère, la Corrèze, Béziers, Mézières, quelques noms propres, tous les dérivés, et la seconde personne plurielle des verbes : vous lisez, vous chantez, etc.

Le z n'est doublé que dans quelques mots empruntés à la langue italienne, mezzo-termine, mezzo-tinto, une mezzanine, lazzi, Abruzze. De là quelques personnes font entendre dans la prononciation de ces mots une sorte d'aspiration faiblement articulée comme s'il y avait me-dzo, la-tzi. Mais l'Académie n'indique pas cette exception: il faut donc prononcer à la française mez-zo, laz-zi. A. L.

Ce qu'on vient de lire sur la prononciation des lettres, soit voyelles, soit consonnes, est tout ce qu'il faut savoir pour n'être pas trompé dans la prononciation par l'orthographe; mais ces règles ne suffisent pas pour bien lire, et surtout pour bien déclamer: il faut encore connaitre la prosodie.

(D'Olivet, Prosodie française; Douchet et Beauzée, Encycl. méth.)

(50) Zéphyr, Zéphire. Le premier mot se dit de toutes sortes de vents doux et agréables; le second, dont on ne fait usage qu'en poésie, se dit en parlant de ces vents comme d'une divinité de la fable. Dans cette dernière acception il n'a point de pluriel et se met sans article: Zéphire est donc le zéphyr personnifié, il est le chef des zéphyrs; il est aux zéphyrs ce que l'Amour est à l'essaim des petits

amours.

L'Amour, par les zéphyrs, s'est fait prompte justice.

(Corneille, Psyché, acte V, sc. 2.)

allez, partez, Zéphire;

Psyché le veut, je ne puis l'en dédire.

(Le même, Psyché, acle III, se. 3.)

CHAPITRE III.

DE LA PROSODIE.

La Prosodie est l'art de donner à chaque son ou syllabe le ton qui lui est propre. Elle comprend non-seulement tout ce qui concerne le matériel des accents et de la quantité, mais encore celui des mesures que les différents repos de la voix doivent marquer, et, ce qui est bien plus précieux, l'usage qu'il faut en faire, selon l'occurrence, pour établir une juste harmonie entre les signes et les choses signifiées. (Beauzée, Encycl. méth., au mot Accent.)

Ces derniers objets n'étant pas du ressort de la Grammaire, et appartenant particulièrement à la poésie et à l'art oratoire, nous nous bornerons à parler de l'accent et de la quantitė.

ARTICLE PREMIER.

DE L'ACCENT.

On entend par accent les différentes inflexions de voix et les diverses modulations dont on peut se servir pour prononcer comme il convient les mots d'une langue. Chaque province, chaque ville même, chaque nation, chaque peuple diffère d'un autre dans le langage, non-seulement parce qu'on se sert de mots différents, mais encore par la manière d'articuler et de prononcer les mots. Cette espèce de modulation dans le discours, particulière à chaque pays, est ce que l'abbé d'Olivet appelle accent national.

Pour bien parler une langue vivante, il faut avoir le même accent. 'a même inflexion de voix que les personnes de la capitale qui ont vécu dans le grand monde; ainsi, quand on dit que, pour bien parer français, il ne faut point avoir d'accent, on veut dire qu'il ne faut avoir ni l'accent italien, ni l'accent picard, ni un autre accent qui n'est pas l'accent national. (Dumarsais, Encycl. méthod, au mot Accent.)

Selon le mécanisme des organes de la parole, les inflexions de voix doivent varier suivant la nature des syllabes. Dans toutes les langues, il y a des syllabes sur lesquelles il faut élever le ton, d'autres sur lesquelles il faut l'abaisser, et d'autres enfin sur les

quelles il faut l'élever d'abord et le rabaisser ensuite sur la même syllabe.. (Même autorité.)

Le ton élevé est ce qu'on appelait accent aigu chez les anciens: on l'écrivait ainsi (') de droite à gauche; le ton baissé se nommait accent grave, on l'écrivait de gauche à droite, en cette manière (`); le ton élevé et baissé se nommait accent circonflexe; c'était la réunion de l'aigu et du grave en cette formé (^). Mais nous ne sommes pas dans l'usage de marquer, par des signes ou accents, cet élèvement et cet abaissement de la voix; et, comme notre prononciation est en général moins soutenue et moins chantante que la prononciation des anciens, nos ancêtres ont négligé ce soin, ou peut-être même l'ontils cru inutile, de sorte que ces trois signes prosodiques ont perdu parmi nous leur ancienne destination; ce ne sont plus à notre égard que de purs signes orthographiques. En effet, toutes les fois qu'une syllabe grecque est marquée d'un accent prosodique, par exemple, d'un accent aigu, cela nous apprend que cette syllabe, relativement à celles qui la précèdent et qui la suivent, doit être élevée toutes les fois, au contraire, qu'une syllabe française est marquée d'un accent imprimé, par exemple, d'un accent aigu, comme dans bonté, cela ne nous apprend rien autre chose, si ce n'est que l'é qui se trouve dans cette syllabe est fermé, et doit se prononcer autrement que si c'était un e ouvert, ou un e muet.

(Même autorité.)

Cette variété de tons, tantôt graves, tantôt aigus, tantôt circon-flexes, fait que le discours est une espèce de chant, selon la remarque de Cicéron, et c'est là ce qu'on appelle accent grammatical. Il ne faut pas confondre avec l'accent oratoire, qui doit varier les tons à l'infini, selon qu'on exprime le pathétique, l'ironie, l'admiration, la colère ou toute autre passion. Mais l'accent oratoire, outre qu'il n'est pas du ressort de la Grammaire, ne peut pas être l'objet de nos observations dans cet endroit, où il n'est question que de l'accent des mots isolés. (M. Estarac, nos 236 et 237.)

ARTICLE II.

DE LA QUANTITÉ.

La quantité exprime une émission de voix plus longue ou plus brève On ne doit pas la confondre avec l'accent, car l'accent marque l'élévation ou l'abaissement de la voix, dans la prononciation d'une syllabe; au lieu que la quantité marque le plus ou moins de temps qui s'emploie à la prononcer, ce qui constitue l'exactitude et la mélodie

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