ORGON. Ah! tu résistes, gueux, et lui dis des injures! (à Tartuffe.) Un bâton! un bâton! Ne me retenez pas. (à son fils.) Sus; que de ma maison on sorte de ce pas, Oui, je sortirai; mais... DAMIS. ORGON. Vite, quittons la place. Je te prive, pendard, de ma succession, SCÈNE VII. ORGON, TARTUFFE. ORGON. OFFENSER de la sorte une sainte personne! TARTUFFE. O ciel! pardonne-lui la douleur qu'il me donne. (à Orgon.) Si vous pouviez savoir avec quel déplaisir Je vois qu'envers mon frère on tâche à me noircir... Hélas! ORGON. TARTUFFE. Le seul penser de cette ingratitude Fait souffrir à mon âme un supplice si rude... L'horreur que j'en conçois... J'ai le cœur si serré, ORGON, courant tout en larmes à la porte par où il a chassé. son fils. Coquin, je me repens que ma main t'ait fait grâce, (à Tartuffe.) Remettez-vous, mon frère, et ne vous fâchez pas. TARTUFFE. Rompons, rompons le cours de ces fâcheux débats. ORGON. Comment! vous moquez-vous? TARTUFFE. On m'y hait, et je voi Qu'on cherche à vous donner des soupçons de ma foi. ORGON. Qu'importe? Voyez-vous que mon cœur les écoute? TARTUFFE. On ne manquera pas de poursuivre, sans doute; Non, mon frère, jamais. ORGON. TARTUFFE. Ah! mon frère, une femme Aisément d'un mari peut bien surprendre l'âme. Non, non. ORGON. TARTUFFE. Laissez-moi vite, en m'éloignant d'ici, Leur ôter tout sujet de m'attaquer ainsi. ORGON. Non, vous demeurerez; il y va de ma vie. TARTUFFE. Hé bien! il faudra donc que je me mortifie. Mais je sais comme il faut en user là-dessus. ORGON. Non, en dépit de tous vous la fréquenterez. Un bon et franc ami, que pour gendre je prends, M'est bien plus cher que fils, que femme, et que parents. N'accepterez-vous pas ce que je vous propose? TARTUFFE. La volonté du ciel soit faite en toute chose! ORGON. Le pauvre homme! Allons vite en dresser un écrit : FIN DU TROISIÈME ACTE. ACTE QUATRIÈME. SCÈNE I. CLÉANTE, TARTUFFE. CLEANTE. Our, tout le monde en parle, et vous m'en pouvez croire. |