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LECTEUR FRANÇAIS

FRANÇAIS PROGRESSIF.

LE CHEVAL.

26.* LE cheval est de tous1 les grands animaux2 celui qui a le plus de proportion et d'élégance dans les parties de son corps. Quand nous lui comparons les animaux qui sont immédiatement au-dessus et au-dessous, nous voyons que l'âne est mal fait, que le bœuf a les jambes trop minces et hors de proportion à son corps, que le chameau est difforme, et que les plus gros animaux, le rhinocéros et l'éléphant, ne sont que des masses informes. Le cheval a les yeux3 vifs et bien ouverts, et le bel ornement qui flotte le long de1 son cou, lui donne un air de force et de fierté.

On juge assez bien du naturel et de l'état actuel de l'animal par le mouvement des oreilles. Il doit lorsqu'il marche les avoir en avant; ceux qui sont colères et malins les portent séparément et alternativement en avant et en arrière.

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Les chevaux arabes sont les plus beaux en Europe. Les barbes sont les plus communs. Ceux d'Espagne tiennent le second rang après les barbes; on les préfère à tous les autres chevaux du monde, pour le service militaire et pour le manège.

1. Tous, plural of tout.

2. Animaux, plural of animal.

See Less. 36.

3. Yeux, plural of œil.

4. Le long de, along.

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5. Chevaux, plu. of cheval. See Less. 36.
6. Beaux, plu. of beau. See Less. 36.
7. Préfère, for the grave accent, see
Less. 103.

*The numbers at the beginning of the paragraphs denote the lessons in the PRACTICAL FRENCH TEACHER, which the portions of this Reader are designed to follow. See Preface.

27. Les chevaux arabes viennent des chevaux sauvages des déserts d'Arabie. Ils sont si légers que quelques-uns d'entre eux dévancent les autruches. Les Arabes du désert, et les peuples de Libye, élèvent1 beaucoup de ces chevaux. Ils conservent avec grand soin et depuis très-long-temps, les races de leur chevaux; ils en connaissent les générations, les alliances, et la généalogie. Les chevaux arabes sont les premiers chevaux du monde; c'est d'eux que l'on2 tire soit immédiatement soit médiatement, par le moyen des barbes, les plus beaux chevaux de l'Europe, de l'Afrique, et de l'Asie. Le climat de l'Arabie est donc peut-être le vrai climat des chevaux.

Le cheval dort3 beaucoup moins que l'homme; il ne demeure guère que deux ou trois heures de suite couché; il se relève ensuite pour manger. Suivant les différents pays et selon les différents usages auxquels on destine les chevaux, on les nourrit différemment. Ceux de race arabe dont on veut faire de bons coureurs, en Arabie et en Barbarie, ne mangent que rarement de l'herbe et du grain; on ne les nourrit ordinairement que de dattes et de lait de chameau qu'on leur donne le soir et le matin. En Islande où le froid est excessif, et où souvent on ne les nourrit que de poissons desséchés, ils sont très-vigoureux, quoique petits; il y en a même de si petits qu'ils ne peuvent servir de monture qu'à des enfants.

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LE CHIEN.

28. LE chien a par excellence" tout ce qu'il faut pour lui attirer les regards de l'homme. Un naturel ardent, colère, même féroce et sanguinaire, rend le chien sauvage redoutable

1. Elèvent, from élever, for the second

accent, See Less. 86.

verb, agree like adjectives with their nouns or pronouns.

2. L'on for on; l is inserted merely 5. Il y en a, (literally, it there of them

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à tous les animaux et cède dans le chien domestique aux sentiments les plus doux, au plaisir de s'attacher et au désir de plaire. Il vient en rampant1 mettre aux pieds de son maître son courage, ses talents; il attend ses ordres pour en faire usage,2 il le consulte, il l'interroge, il le supplie; un coup d'œil3 suffit, il entend au moindre signe. Plus sensible au souvenir des bienfaits qu'à celui des outrages, il ne se rebute pas par les mauvais traitements, il les subit et les oublie; loin de s'irriter ou de fuir, il s' expose de lui-même à de nouveaux outrages. Plus docile que l'homme, plus souple qu'aucun des autres animaux, non seulement le chien s'instruit en peu de temps, mais même il se conforme aux mouvements, aux manières, aux habitudes de ceux qui lui commandent. Toujours empressé pour son maître et prévenant pour ses amis, il ne fait pas attention aux gens indifférents, et se déclare contre ceux qui par état ne sont faits que pour importuner; il les connaît aux vêtements,5 à leur voix, à leurs gestes, et les empêche d'approcher. Lorsqu'on lui confie le logis à garder, il devient plus fier, et quelquefois féroce; il veille, il sent de loin. les étrangers, il donne l' alarme, avertit et combat; aussi furieux contre les voleurs que contre les animaux carnassiers, il se précipite sur eux, les blesse, les déchire, leur ôte ce qu'ils veulent enlever; mais content de vaincre, il se repose sur les dépouilles, n'y touche pas, même pour satisfaire son appétit, et donne en même temps des exemples de courage, de tempérance, et de fidélité.

BOSSUET.

29. BOSSUET se présente à l'imagination comme un de ces hommes prodigieux qu'il est facile d' admirer, et qu'il est dif ficile de montrer aussi, grands qu'ils sont. C'est dans son dis

1. En rampant, creeping.

2. En faire usage, to make use of them.

3. Un coup d'œil, a glance of the eye.

4. Suffit, from suffire, varied like dire. See Less. 26.

5. Aux vêtements, by their dress.

6. For de before infinitive, see Loss. 39.

cours sur l'histoire que l'on peut admirer l' influence du génie dù Christianisme sur le génie de l'histoire. Politique comme Thucydide, moral comme Xénophon, éloquent comme TiteLive, aussi profond et aussi grand peintre que Tacite, l'évêque de Meaux a de plus1 un style grave, et un tour2 sublime, dont on ne trouve ailleurs aucun exemple, hors3 dans l'admirable début du livre des Machabées.

Bossuet est plus qu' un historien, c'est un père de l'église, c'est un prêtre inspiré qui souvent a le rayon de feu sur le front, comme le législateur des Hébreux. Son génie le place au premier rang des hommes qui honorent le plus l'esprit humain dans le siècle le plus éclairé. Ses ouvrages révèlent l'étendue de ses connaissances dans les genres les plus divers. Dans un état ordinaire, il se place sans effort et sans orgueil à côté de tous les grands du monde. Instituteur de l'héritier du trône, il apprend à tous les rois à régner; il soumet les peuples au frein des lois, et il fait trembler les puissances au nom d'un Dieu vengeur des lois. Il a des adversaires, et il n'a point d'ennemis; il combat les ennemis de l'église, et il conquiert l'estime des Protestants eux-mêmes. Le grand homme d'un grand siècle, il prévoit et dénonce les malheurs du siècle qui doit le suivre.

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PÊCHES DU NORD.

30. ON tire des rivières et des lacs du Nord un nombre infini de poissons. Jean Schæfer, historien exact de Laponie, dit qu'on prend, chaque année à Torneo, jusqu'à treize cents barques de saumon, qu'on y trouve des brochets aussi long

1. De plus, furthermore.

2. Tour, expression.

3. Hors, except.

4. C'est, he is.

5. Soumet, from soumettre, varied like

mettre. See Less. 26.

6. Point, a stronger negative than pas. See Less. 145.

7. Conquiert, from conquérir, an irreg ular verb, varied like acquérir. See Less. 88.

8. Doit le suivre, is to follow,

qu'un homme, et qu'on en sale chaque année de quoi1 nourrir quatre royaumes du Nord. Mais ces pêches immenses n'approchent pas encore des pêches de ses mers. 2 C'est dans leur sein qu'on prend ces énormes baleines, qui ont, pour l'ordinaire soixante pieds de longueur, vingt pieds de largeur au corps, dix-huit pieds de hauteur, et qui donnent jusqu'à cent trente barriques d'huile. Leur lard a deux pieds d'épaisseur, et on le découpe avec des couteaux3 de six pieds de long. Un nombre prodigieux de poissons, qui enrichissent tous les pêcheurs de l' Europe, sort tous les ans des mers du Nord; tels sont les morues, les anchois, les esturgeons, les maquereaux,5 les sardines, les harengs, les marsouins, les poissons à scie, etc.

Le pôle austral n'est pas moins poissonneux que le pôle septentrional. Les peuples qui l'avoisinent sont ichthyophages et n'exercent pas l'agriculture. Le véridique Chevalier Narbrught dit dans son journal, que le Port Désiré, qui est par le 47° 48′ de latitude sud, est si rempli de pingouins, de veaux marins et de lions marins, que tout vaissau qui y touche y trouve des provisions en abondance; tous ces animaux qui y sont fort gras, ne vivent que de poissons.

LES VÉGÉTAUX.

31. Nous devons presque tous les végétaux' qui enrichissent nos champs aux Egyptiens, aux Grecs, aux Romains, aux Américains, à des peuples sauvages. Le linR vient des bords du Nil, la vigne de l' Archipel, le blé de la Sicile, le noyer de la Crète, la pomme de terre de l' Amérique, le cerisier du royaume de Pont, etc. Quelle ravissante harmonie forme aujourd' hui l'ensemble de ces végétaux étrangers, au milieu de nos

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