Nouveaux lundis, Volume 3

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Page 351 - Mon âme a son secret, ma vie a son mystère, Un amour éternel en un moment conçu : Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire, Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su. Hélas! j'aurai passé près d'elle inaperçu, Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire; Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre, N'osant rien demander et n'ayant rien reçu. Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre, Elle suit son chemin, distraite, et sans entendre Ce murmure d'amour élevé...
Page 355 - Chez nos dévots aïeux, le théâtre, abhorré, Fut longtemps dans la France un plaisir ignoré. De pèlerins, dit-on, une troupe grossière En public, à Paris, y monta la première, Et, sottement zélée en sa simplicité, Joua les saints, la Vierge et Dieu, par piété.
Page 346 - L'embrasse tout entier d'un regard triomphant ! On baptise, on absout, et le temple se vide. Les deux femmes, alors, se croisant sous l'abside, Échangent un coup d'œil aussitôt détourné ; Et — merveilleux retour qu'inspire la prière — La jeune mère pleure en regardant la bière, La femme qui pleurait sourit au nouveau-né ! LECONTE DE LISLE 81. Midi. MIDI, roi des étés, épandu sur la plaine, Tombe en nappes d'argent des hauteurs du ciel bleu. Tout se tait.
Page 255 - JÉSUS-CHRIST a dit les choses grandes si simplement, qu'il semble qu'il ne les a pas pensées ; et si nettement néanmoins, qu'on voit bien ce qu'il en pensait. Cette clarté, jointe à cette naïveté, est admirable.
Page 247 - Bienheureux les pacifiques, parce qu'ils seront appelés enfants de Dieu ! « Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice, parce que le royaume des Cieux est à eux ! etc.
Page 252 - Nul ne peut servir deux maîtres ; car ou il haïra l'un, et aimera l'autre; ou il s'attachera à l'un, et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et mammon.
Page 159 - Une inconstance sauvage et aveugle disposait de mes pas. Au milieu des courses les plus violentes, il m'arrivait de rompre subitement mon galop, comme si un abîme se fût rencontré à mes pieds, ou bien un dieu debout devant moi. Ces immobilités soudaines me laissaient ressentir ma vie tout émue par les emportements où j'étais.
Page 231 - Loin de nous les héros sans humanité ! Ils pourront bien forcer les respects et ravir l'admiration, comme font tous les objets extraordinaires; mais ils n'auront pas les cœurs. Lorsque Dieu forma le cœur et les entrailles de l'homme, il y mit premièrement la bonté comme le propre caractère de la nature divine, et pour être comme la marque de cette main bienfaisante dont nous sortons.
Page 159 - Je me délassais souvent de mes journées dans le lit des fleuves. Une moitié de moi-même, cachée dans les eaux, s'agitait pour les surmonter, tandis que l'autre s'élevait tranquille et que je portais mes bras oisifs bien au-dessus des flots.
Page 161 - Tout le jour, je me remplissais de mûres, de raiponces, de salsifis des prés, de pois verts, de graines de pavots, d'épis de maïs grillés, de baies de toutes sortes, prunelles, blessons, alises, merises, églantines, lambrusques, fruits sauvages; je me gorgeais d'une masse de crudités à faire crever un petit bourgeois élevé gentiment, et qui ne produisaient d'autre effet sur mon estomac que de me donner le soir un formidable appétit. L'aime Nature ne fait mal à ceux qui lui appartiennent...

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