Revue des deux mondes, Volume 62

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François Buloz, Charles Buloz, Ferdinand Brunetière, André Chaumeix, Francis Charmes, René Doumic
Au Bureau de la Revue des deux mondes, 1884 - France

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Popular passages

Page 398 - Ah! si vous aviez vu comme j'en fis rencontre, Vous auriez pris pour lui l'amitié que je montre. Chaque jour à l'église il venait, d'un air doux, Tout vis-à-vis de moi se mettre à deux genoux. Il...
Page 730 - Le soir ramène le silence. Assis sur ces rochers déserts, Je suis dans le vague des airs Le char de la nuit qui s'avance. Vénus se lève à l'horizon ; A mes pieds l'étoile amoureuse De sa lueur mystérieuse Blanchit les tapis de gazon. De ce hêtre au feuillage sombre J'entends frissonner les rameaux : On dirait autour des tombeaux Qu'on entend voltiger une ombre.
Page 401 - Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages, Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux, Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages Qui pendent sur tes eaux! Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe...
Page 486 - L'on a besoin du roi de Prusse, on n'a garde de le chagriner; et de l'humeur singulière dont est ce prince, il se formaliserait sûrement si l'on faisait un mauvais parti à ce poète. Aussi Voltaire ne demande pas mieux qu'on le croie bien avec ce prince, et je suis persuadé qu'il ne néglige rien pour accréditer cette opinion. D'ailleurs on peut se servir de lui pour traiter avec le roi de Prusse : en voilà plus qu'il n'en faut pour mettre cet homme à l'abri des traverses que vous imaginiez...
Page 241 - ... foyers, Quelquefois devant ma demeure Vous passeriez. Si vous saviez ce que fait naître Dans l'âme triste un pur regard, Vous regarderiez ma fenêtre Comme au hasard. Si vous saviez quel baume apporte Au cœur la présence d'un cœur, Vous vous assoiriez sous ma porte Comme une sœur. Si vous saviez que je vous aime, Surtout si vous saviez comment, Vous entreriez peut-être même Tout simplement.
Page 379 - , que des agioteurs, recevant des actions pour aller les vendre, en les gardant un jour seulement, avaient le temps de faire des profits énormes. On en cite un qui, chargé d'aller vendre des actions, resta deux jours sans paraître. On crut les actions volées; point du tout : il en rendit fidèlement la valeur; mais il s'était donné le temps de gagner un million pour lui. Cette faculté qu'avaient les capitaux de produire si rapidement, avait amené un trafic : on prêtait les fonds à l'heure,...
Page 511 - Je vous aime de tout mon cœur, je vous estime; je ferai tout pour vous avoir, hormis des folies et des choses qui me donneraient à jamais un ridicule dans l'Europe, et seraient, dans le fond, contraires à mes intérêts et à ma gloire. La seule commission que je puisse vous donner pour la France, c'est de leur conseiller de se conduire plus sagement qu'ils n'ont fait jusqu'à présent. Cette monarchie est un corps très fort, sans âme et sans nerf.
Page 380 - ... ambitionnaient la réputation ; le commerçant se glorifiait de sa fortune, parce qu'elle était une preuve d'intelligence, de vigilance, de travail et d'ordre; les ecclésiastiques, qui n'étaient pas vertueux, étaient du moins forcés de le paraître. Toutes les classes de l'État n'ont aujourd'hui qu'un objet, c'est d'être riches, sans que qui ^ que ce soit fixe les bornes de la fortune où il prétend. Avant la régence, l'ambition d'un fermier général était de faire '/ son fils conseiller...
Page 825 - ... saisi tous les esprits; les cœurs étoient trop avilis pour être capables de crimes courageux. On n'entendoit parler à la fois que d'honnêtes familles ruinées, de misères secrètes, de fortunes odieuses, de nouveaux riches étonnés et indignes de l'être, de grands méprisables, de plaisirs insensés, de luxe scandaleux. La facilité, la nécessité même de porter sur soi des sommes considérables en papier, pour le négocier, rendoient les vols très-communs ; les assassinats n'étoient...
Page 810 - Le système s'établira sans vous, parce qu'il est fondé sur des principes, et que les principes se rendent maîtres, tôt ou tard, des opinions les plus rebelles. Mais il dépend en quelque sorte du public de le faire aller plus vite, et de recueillir incessamment les fruits immenses qu'il nous promet 1 .

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