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dire, elle n'a point de bornes. C'est de quoi maintenant il m'est impossible de douter 1.

« Il n'y a que Dieu qu'on connaisse par lui-même : car encore qu'il y ait d'autres êtres spirituels que lui et qui semblent être intelligibles par leur nature, il n'y a que lui seul qui puisse agir dans l'esprit et se découvrir à lui. Il n'y a que Dieu que « nous voyions d'une vue immédiate et directe. Il n'y a que lui « qui puisse éclairer l'esprit par sa propre substance.... C'est « notre seul maître qui précède à notre esprit, selon saint Augustin (De ver. relig., c. 55), sans l'entremise d'aucune créature. « On ne peut concevoir que quelque chose de créé puisse représenter l'infini; que l'être sans restriction, l'être immense,

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<< l'être universel puisse être aperçu par une idée, c'est-à-dire par « un être particulier, par un être différent de l'être universel et «< infini 2. Lorsqu'on voit une créature on ne la voit point en elle« même ni par elle-même.... Mais il n'en est pas de même de « l'être infiniment parfait; on ne le peut voir que dans lui-même; car il n'y a rien de fini, qui puisse représenter l'infini. L'on ne peut donc voir Dieu qu'il n'existe on ne peut voir l'essence « d'un être infiniment parfait, sans en voir l'existence on ne peut le voir simplement comme un être possible: rien ne le "comprend : rien ne le peut représenter. Si donc on y pense, il « faut qu'il soit 3. Il est donc clair que l'âme, que ses modalités, «que rien de fini ne peut représenter l'infini; qu'on ne peut voir <«<l'infini qu'en lui-même et que par l'efficace de sa substance: « que l'infini n'a point et ne peut avoir d'archétype ou d'idée distinguée de lui qui le représente; et qu'ainsi si l'on pense à l'infini, il faut qu'il soit 4. »

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1 Rech. de la vér., entret. 8, p. 286, 287.

2 Ibid., liv. 5, part. 2, chap. 7. Paris, 1756, tom. II, p. 115, 116.

Ibid., liv. 4, chap. 11, p. 844, 845.

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Questa precezione immediata dell' Ente, per via della quale si ha la cognizione mediata di tutte le cose, spiega una celebre frase del Malebranche più citata ed ammirata, che intesa : « Dieu << est très-étroitement uni à nos âmes par sa présence, de sorte qu'on peut dire, qu'il est le lieu des esprits de même que les « espaces sont en un sens le lieu des corps 1. » In un altro luogo dice: « Les esprits.... sont dans la raison divine, et les corps « dans son immensité 2. » E altrove : « La substance du Créateur « est le lieu intime de la création » La medesima idea si trova spesso ripetuta sotto altre forme, che tutte tornano a dire, non potersi veder le cose nel contenuto divino, cioè nell' Intelligibile, se non si ha l'intuito immediato del continente, cioè dell' Ente infinito. In tal senso si dee pigliare la sentenza del Malebranche, la quale altrimenti tornerebbe incomprensibile, come parve al Leibniz, il quale ne parla così: « Lorsque ce Père dit qu'il n'y a point de substance purement intelligible que Dieu, j'avoue que je ne l'entends pas assez bien '. »

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Il Malebranche discorre sull'unità numerica dell' Idea in questi termini : « Théodore. Toutes les vérités sont en Dieu, puisqu'étant infiniment parfait, il n'y en a aucune qui échappe « à ses connaissances. Donc sa substance renferme tous les rapports intelligibles car les vérités ne sont que des rapports réels, et les faussetés des rapports imaginaires. Done Dieu n'est « pas seulement sage, mais la sagesse : non-seulement savant, << mais la science: non-seulement éclairé, mais la lumière qui « l'éclaire lui et même toutes les intelligences. Car c'est dans sa propre lumière que vous voyez ce que je vois, et qu'il voit lui« même ce que nous voyons tous deux. Je vois que tous les diamètres d'un cercle sont égaux. Je suis certain que Dieu lui

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Rech. de la vér., liv. 5, part. 2, chap. 6, p. 95, 96.

2 Entret. sur la métaph., la relig. et la mort, entret. 8, tom. I, p. 300.

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* Leibniz, OEuv. phil., ed. Raspe. Amst., 1765, p. 501.

« même le voit et que tous les esprits, ou le voient actuellement, ou le peuvent voir. Oui, je suis certain que Dieu voit précisé«ment la même chose que je vois, la même vérité, le même

rapport que j'aperçois maintenant entre 2 et 2 et 4. Or Dieu « ne voit rien que dans sa substance. Donc cette même vérité « que je vois, c'est en lui que je la vois... Théotime. Ne pourrait«on point dire que les esprits ne voient point les mêmes vérités « mais des vérités semblables? Dieu voit que 2 et 2 font 4. Vous « le voyez, je le vois. Voilà trois vérités semblables et non point « une seule et unique vérité. Ariste. Voilà trois perceptions sem« blables d'une seule et même vérité.... Qui vous a dit que Dieu << même ne peut faire d'esprits capables de voir clairement que «2 fois 2 ne soient pas 4? Assurément c'est que vous voyez la « même vérité que je vois, mais par une perception qui n'est pas «la mienne, quoique peut-être semblable à la mienne. Vous « voyez une vérité commune à tous les esprits, mais par une perception qui vous appartient à vous seul; car nos perceptions, nos sentiments, toutes nos modalités sont particulières. « Vous voyez une vérité immuable, nécessaire, éternelle. Car « vous êtes si certain de l'immutabilité de vos idées que vous « ne craignez point de les voir demain toutes changées. Comme << vous savez qu'elles sont avant vous, aussi êtes-vous bien assuré qu'elles ne se dissiperont jamais. Or si vos idées sont éternelles et immuables, il est évident qu'elles ne peuvent se << trouver que dans la substance éternelle et immuable de la « Divinité. Cela ne se peut contester. C'est en Dieu seul que nous « voyons la vérité. C'est en lui seul que se trouve la lumière qui l'éclaire lui et toutes les intelligences 1. »

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NOTA 38.

L'illustre Rosmini in alcuni luoghi rigetta espressamente l' intuito immediato di Dio; in altri pare ammetterlo in qualche

1 Entret, sur la métaph., la relig. et la mort, entr. 8, tom. I, p. 316, 318, 319.

modo, e con certi temperamenti, che sono lontani dal porgere una idea chiara e precisa al lettore. Pare a prima fronte, che per ben cogliere il sentimento del filosofo roveretano su questo punto, basti il consultarlo, dove discorre dell' ente ideale presente alla mente nostra, che è il perno di tutto il suo sistema; giacchè, se si può sapere, qual sia l' intenzione dello scrittore intorno alla natura di questo ente, non vi potrà più essere alcun dubbio sul suo modo di pensare intorno all' altra quistione. Ma dopo aver letto attentamente le opere del Rosmini, confesso che il suo pensiero mi pare così difficile ad essere ben definito circa il secondo articolo, come intorno al primo. Acciò il lettore sia con poca fatica in grado di giudicar da sè, e vegga se io ho ragione o torto nell' accusare di oscurità, d'imprecisione e di contraddizione, un autore d'altra parte valoroso nelle ricerche psicologiche, e degno di molta stima, raccoglierò e disporrò per ordine i luoghi principali di lui intorno alla natura e alle proprietà dell' ente ideale. Dal qual ragguaglio, oltre al giustificarsi la mia sentenza, se è fondata, potrà chi legge conoscere, donde sia nato questo capital difetto del sistema rosminiano; difetto, non imputabile al sagace ingegno dell' illustre Autore, poichè nasce dai principii e dal metodo della sua dottrina. La confusione dell' idea dell' Ente con quella dell' esistente e la sostituzione del metodo psicologico al metodo ontologico, sono al parer mio i due vizi fondamentali della teorica, che piglio ad esaminare : il che si parrà chiaramente dalla collazione e dalla critica dei testi.

Per rendere più chiaro il mio discorso, distinguerò i passi del Rosmini in due classi. La prima comprenderà quelli, in cui si rappresenta l'ente ideale, come insussistente, benchè si affermi non essere subbiettivo. La seconda abbraccerà i luoghi, in cui l'ente ideale si dà per una cosa obbiettiva e assoluta, benchè distinta espressamente da Dio.

CAPITOLO PRIMO.

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L'ente ideale del Rosmini è insussistente, benchè non sia subbiettivo.

Nel suo Nuovo Saggio l'illustre Autore così discorre : « Dicendo idea dell' essere, non si dice il pensiero di un qualche « essere particolare sussistente, del quale sieno incognite o « astratte tutte le altre qualità, fuori quella dell'esistenza attuale, come sarebbero le quantità x, y, z nell' algebra. Non « s'intende il giudizio o la persuasione di un ente sussistente, «< eziandiochè per noi indeterminato, ma l'idea dell' essere : una « mera possibilità.... La possibilità è l'astrazione ultima che possiam fare in qualunque nostro pensiero : se noi pensiamo << un ente sussistente, noi possiamo da un tal pensiero astrarre << ancora qualche cosa, cioè la persuasione della sua sussistenza, << senza che ci svanisca al tutto dalla mente: perocchè rimarrà « ancora il pensiero della possibilità di quell' ente. L'idea dun« que generalissima di tutte, e l'ultima delle astrazioni, è « l'essere possibile, che si esprime semplicemente nominandolo « idea dell'ente o dell' essere 1. » E poco appresso, dichiarando maggiormente il suo pensiero, immedesima l'idea dell' essere così intesa con quella di esistenza : « E veramente non v' ha cogni«zione, nè pensiero che possa da noi concepirsi, senza che si trovi in esso mescolata l'idea dell' essere. L'esistenza è di tutte « le qualità generali delle cose la generalissima 2. >>

Che l'idea di essere o di esistenza sia la più astratta e la più generale di tutte le idee, e che lo spirito dell' uomo non giunga

1N. Sag. sull' orig. dell. idee. Milano, 1836-1857, tom. II, p. 20. Per evitar lunghezza, mi ristringerò a citar le pagine di questa edizione.

* Ibid., p. 21. V. anche ibid., p. 36, 37.

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