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« que les hommes ne pussent pas comprendre qu'elles eussent « pu être autrement qu'elles sont, ce serait une chose tout à fait « contraire à la raison de douter des choses que nous compre"nons fort bien, à cause de quelques autres que nous ne com« prenons pas, et que nous ne voyons point que nous devions comprendre. Ainsi donc il ne faut pas penser que les vérités « éternelles dépendent de l'entendement humain ou de l'existence des choses, mais seulement de la volonté de Dieu, qui, comme un « souverain législateur, les a ordonnées et établies de toute « éternité1. » Il Descartes in questo passo 1° confonde la ragione colla causa, e non si avvede, che se Iddio è ragion di ogni vero, non è causa di ogni vero, cioè di sè stesso: 2o ricade nel solito circolo, e giustifica gli scettici, poichè, se il contrario del vero apodittico è possibile a Dio, egli è impossibile all' uomo l'accertarsi di esso vero e di Dio 5o fa una ipotesi, che si annulla da sè, poichè, se Iddio potè alterare ab eterno il vero assoluto, avrebbe potuto del pari annientar sè stesso, ed essere e non essere nello stesso tempo; il qual portento non è più impossibile dell' altro.

In una lettera al P. Mersenne, il nostro scrittore così si esprime : « Je ne laisserai pas de toucher en ma physique plu«sieurs questions métaphysiques, et particulièrement celle-ci : « que les vérités métaphysiques, lesquelles vous nommez éternelles, ont été établies de Dieu, et en dépendent entièrement << aussi bien que tout le reste des créatures. C'est en effet parler

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« de Dieu comme d'un Jupiter ou d'un Saturne, et l'assujettir au

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Styx et aux destinées, que de dire que ces vérités sont indépendantes de lui. Ne craignez point, je vous prie, d'assurer et

« de publier partout que c'est Dieu qui a établi ces lois en la << nature, ainsi qu'un roi établit les lois en son royaume.... On « vous dira que si Dieu avait établi ces vérités, il les pourrait

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changer comme un roi fait ses lois, à quoi il faut répondre « que oui, si sa volonté peut changer; mais je les comprends «< comme éternelles et immuables, et moi je juge le même de « Dieu. Mais sa volonté est libre: oui, mais sa puissance est incompréhensible: et généralement nous pouvons bien assurer

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« que Dieu peut faire tout ce que nous pouvons comprendre, « mais non pas qu'il ne peut faire ce que nous ne pouvons pas comprendre, car ce serait témérité de penser que notre imagi«nation a autant d'étendue que sa puissance 1. » Fra il dire che Iddio non possa fare l'assurdo, nè distruggere il suo infinito potere, e la propria essenza, o l'affermare che possa, qual è la temerità maggiore? E in un' altra al medesimo : « Pour les vérités « éternelles, je dis derechef, que sunt veræ aut possibiles, quia « Deus illas veras aut possibiles cognoscit, non autem contra veras a Deo cognosci, quasi independenter ab illo sint veræ. Et si les << hommes entendaient bien le sens de leurs paroles, ils ne pour«raient jamais dire sans blasphème que la vérité de quelque «< chose précède la connaissance que Dieu en a; car en Dieu ce << n'est qu'un de vouloir et de connaître; de sorte que ex hoc ipso quod aliquid velit, ideo cognoscit, et ideo tantum talis res est vera. « Il ne faut donc pas dire que, si Deus non esset, nihilominus «istæ veritates essent veræ, car l'existence de Dieu est la première « et la plus éternelle des vérités qui peuvent être, et la seule « d'où procèdent toutes les autres.... Puisque Dieu est une « cause dont la puissance surpasse les bornes de l'entendement « humain, et que la nécessité de ces vérités n'excède point notre « connaissance, qu'elles sont quelque chose de moindre, et de sujet à cette puissance incompréhensible 2. » In questo passo v' ha del vero e del falso. 1o È vero che Iddio è la prima verità; e perciò appunto è falso il sistema cartesiano, che colloca il primo vero nell'uomo. 2o È vero che tutte le verità dipendono

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1 OEuv., tom. VI, p. 109, 110.
* Ibid., tom. VI, p. 151, 152, 155.

dalla natura dell' essere divino, e che sono quel che sono, perchè Iddio le conosce, come tali; ma è vero nello stesso tempo che Iddio le conosce, perchè son verità; e qui non v' ha circolo vizioso. Imperocchè le verità eterne sono Dio stesso, e si può predicare di esse, per riguardo a Dio, ciò che si può dire di Dio, rispetto a lui medesimo. Ora egli è rigorosamente vero il dire che Iddio si conosce perchè è, e che è, perchè si conosce, la conoscenza e l'essenza in Dio immedesimandosi. 3o È vero che tutte le verità dipendono dalla volontà divina, in quanto la volontà divina si unifica coll' intelletto nella divina essenza; e che dipendono anche dalla libertà divina, se per libertà s' intende la semplice immunità da ogni coazione esteriore, e non da una necessità intrinseca. Ma 4° è falso che il vero dipenda dalla volontà e libertà divina, come le cose contingenti ed estrinseche alla divina natura, e che quindi Iddio possa a suo piacimento alterarlo, mutarlo, distruggerlo, come quello, che s' immedesima colla essenza di esso Dio. Perciò, quando si sentenzia che le verità eterne dipendono da Dio, si giuoca d' equivoco, se non si fa accuratamente tal distinzione, e si confondono le cose più discrepanti, come suol sempre fare Cartesio.

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Il quale scrivendo a un anonimo ce ne dà una novella prova : << Vous me demandez, in quo genere causæ Deus disposuit æternas « veritates je vous réponds, que c'est in eodem genere causæ qu'il a créé toutes choses, c'est-à-dire ut efficiens et totalis causa. « Car il est certain, qu'il est aussi bien auteur de l'essence « comme de l'existence des créatures: or, cette essence n'est « autre chose que ces vérités éternelles, lesquelles je ne conçois point émaner de Dieu, comme les rayons du soleil; mais je sais « que Dieu est auteur de toutes choses, et que ces vérités sont quelque chose et par conséquent qu'il en est auteur. Je dis que

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je le sais, et non pas que je le conçois ni que je le comprends; « car on peut savoir que Dieu est infini et tout puissant, encore

« que notre âme étant finie ne le puisse comprendre ni conce

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« voir de même que nous pouvons bien toucher avec les mains « une montagne, mais non pas l'embrasser, comme nous ferions « un arbre ou quelque autre chose que ce soit, qui n'excédât point la grandeur de nos bras; car comprendre c'est embras«ser de la pensée; mais pour savoir une chose, il suffit de la « toucher de la pensée 1. Vous demandez aussi qui a nécessité « Dieu à créer ces vérités » (creare la verità? Dio immortale!); «et je dis, qu'il a été aussi libre de faire qu'il ne fût pas vrai « que toutes les lignes tirées du centre à la circonférence fussent égales, comme de ne pas créer le monde et il est certain, « que ces vérités ne sont pas plus nécessairement conjointes à << son essence que les autres créatures. Vous demandez ce que «Dieu a fait pour les produire; je dis, que ex hoc ipso, quod « illas ab æterno esse voluerit et intellexerit, illas creavit, ou bien (si vous n'attribuez le mot de creavit qu'à l'existence des choses), illas disposuit et fecit. Car c'est en Dieu une même «chose de vouloir, d'entendre et de créer, sans que l'un précède l'autre, ne quidem ratione 2. » Non si può esser più chiaro.

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A un altro anonimo, che gli obbiettava, che secondo i principii di lui, Iddio potrebbe mutare le verità matematiche e metafisiche, il Descartes cosi risponde: « Quand il est question des

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choses qui regardent Dieu ou l'infini, il ne faut pas considérer <«< ce que nous en pouvons comprendre (puisque nous savons qu'elles ne doivent pas être comprises par nous), mais seule«ment ce que nous en pouvons concevoir ou atteindre par « quelque raison certaine 3. » Egli mostra la stessa singolar modestia, scrivendo all' Arnauld : «Il me semble qu'on ne « doit jamais dire d'aucune chose, qu'elle est impossible à Dieu;

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1

Bisogna confessare che la catalepsia degli Stoici, e i loro simboli della palma

e del pugno, valevano qualcosa meglio per farci comprendere la comprensione, che non le metafore del Descartes.

2 OEuv., tom. VI, p. 507, 508.

Ibid., tom. VIII, p. 278.

« car tout ce qui est vrai et bon étant dépendant de sa toute

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puissance, je n'ose pas même dire que Dieu ne peut faire une

montagne sans vallée, ou qu'un et deux ne fassent pas trois; << mais je dis seulement qu'il m'a donné un esprit de telle nature, « que je ne saurais concevoir une montagne sans vallée, ou que l'agrégé d'un et de deux ne fasse pas trois, etc. Et je dis seu«<lement que telles choses impliquent contradiction en ma conception 1. » Si può immaginare un teologo più scrupoloso e più riverente? Sventuratamente i Padri della Chiesa, i dottori delle Scuole, e tutti i maestri in divinità non ebbero la riserva del nostro filosofo; il quale ne fa l'avvertenza in una sua epistola a Isacco Beecman : « C'est la coutume des philosophes et même des théologiens, toutes les fois qu'ils veulent montrer qu'il répugne « tout à fait à la raison que quelque chose se fasse, de dire que << Dieu même ne la saurait faire; et pour ce que cette façon de parler m'a toujours semblé trop hardie, pour me servir de << termes plus modestes..., où les autres diraient que Dieu ne peut faire une chose, je me contente seulement de dire, qu'un <<ange ne la saurait faire 2. » Questo ripiego mi pare squisito: gli angeli non han certo ragione di lagnarsene.

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« Pour la difficulté de concevoir comment il a été libre et « indifférent à Dieu de faire qu'il ne fût pas vrai que les trois « angles d'un triangle fussent égaux à deux droits, ou généra«lement que les contradictoires ne peuvent être ensemble, on « la peut aisément ôter en considérant que la puissance de Dieu « ne peut avoir aucunes bornes, puis aussi en considérant que « notre esprit est fini et créé de telle nature, qu'il peut concevoir " comme possibles les choses que Dieu a voulu être véritable<<ment possibles, mais non pas de telle sorte, qu'il puisse aussi « concevoir comme possibles celles que Dieu aurait pu rendre

1 OEuv., tom. X, p. 163, 164. 2 Ibid., tom. VI, p. 158, 159.

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