Elle aide en ses premiers essais Notre raison, notre langage:
Elle doit recevoir l'hommage
De nos premiers travaux, de nos premiers succès.
Près des murs de Florence, une coutume antique Consacrait tous les ans une fête rustique.
Le peuple des hameaux, dans les champs d'alentour, En chœur vient du printemps saluer le retour; Mille groupes joyeux précipitent leur danse, Fidèles au plaisir plutôt qu'à la cadence. Tout à coup, ô terreur! un formidable accent Perce la profondeur du bois retentissant. Un lion, l'œil en feu, se présente à la vue: Tout fuit. Dans ce désordre une mère éperdue Emporte son enfant. . . . Dieu! ce fardeau chéri, De ses bras échappé, tombe: elle jette un cri, S'arrête. ... Il est déjà sous la dent dévorante. Elle le voit, frémit, reste pâle, mourante, Immobile, l'œil fixe et les bras étendus. Elle reprend ses sens un moment suspendus; La frayeur l'accablait, la frayeur la ranime. O prestige d'amour! ô délire sublime!
Elle tombe à genoux: Rends-moi, rends-moi, mon fils! Ce lion, si farouche, est ému par ses cris, La regarde, s'arrête, et la regarde encore. Il semble deviner qu'une mère l'implore. Il attache sur elle un œil tranquille et doux, Lui rend ce bien si cher, le pose à ses genoux, Contemple de l'enfant le paisible sourire,
Et dans le fond des bois lentement se retire. Millevoye.
Les cieux instruisent la terre A révérer leur auteur:
Tout ce que leur globe enserre Célèbre un Dieu créateur.
Quel plus sublime cantique Que ce concert magnifique De tous les célestes corps? Quelle grandeur infinie! Quelle divine harmonie Résulte de leurs accords!
De sa puissance immortelle Tout parle, tout nous instruit ; Le jour au jour la révèle,
La nuit l'annonce à la nuit.
Ce grand et superbe ouvrage
N'est point pour l'homme un langage
Obscur et mystérieux.
Son admirable structure
Est la voix de la nature,
Qui se fait entendre aux yeux.
Dans une éclatante voûte Il a placé de ses mains
Ce soleil qui, dans sa route, Éclaire tous les humains. Environné de lumière, Cet astre ouvre sa carrière Comme un époux glorieux, Qui, dès l'aube matinale, De sa couche nuptiale Sort brillant et radieux.
Un guerrier courbé sous ses fers," Disait: Je vous revois encore,
Oiseaux ennemis des hivers. Hirondelles que l'espérance
Suit jusqu'en ces brûlants climats, Sans doute vous quittez la France: De mon pays, ne me parlez-vous pas ?
Depuis trois ans, je vous conjure De m'apporter un souvenir
Du vallon où ma vie obscure Se berçait d'un doux avenir. Au détour d'une eau qui chemine A flots purs, sous de frais lilas, Vous avez vu notre chaumine; De ce vallon, ne me parlez-vous pas ?
L'une de vous peut-être est née Au toit' où j'ai reçu le jour," Là, d'une mère infortunée
Vous avez du plaindre l'amour. Mourante, elle croit à toute heure Entendre le bruit de mes pas;
Elle écoute, et puis elle pleure ; De son amour ne me parlez-vous pas ?
Ma sœur est-elle mariée ? Avez-vous vu de nos garçons La foule aux noces convée, La célébrer dans leurs chansons? Et ces compagnons du jeune âge Qui m'ont suivi dans les combats, Ont-ils revu tous le village?
De tant d'amis, ne me parlez-vous pas ?
Sur leur corps, l'étranger peut-être Du vallon reprend le chemin :
Sous mon chaume il commande en1 maître, De ma sœur il trouble l'hymen.
8 ' under the roof. 2 life. over their bodies (graves). as.
Pour moi, plus' de mère qui prie, Et partout des fers ici-bas.
Hirondelles, de ma patrie,
De ses malheurs, ne me parlez-vous pas.
LES ADIEUX DE MARIE STUART.
Adieu, charmant pays de France, Que je dois tant chérir!
Berceau de mon heureuse enfance, Adieu! te quitter c'est mourir.
Toi que j'adoptai pour patrie, Et d'où je crois me voir bannir, Entends les adieux de Marie, France, et garde son souvenir! Le vent souffle, on quitte la plage; Et peu touché de mes sanglots, Dieu pour me rendre à ton rivage, Dieu n'a point soulevé les flots!
Adieu, charmant pays de France, Que je dois tant chérir!
Berceau de mon heureuse enfance, Adieu! te quitter c'est mourir.
Lorsqu'aux yeux du peuple que j'aime,
Je ceignis les lis éclatants,"
Il applaudit au rang suprême
Moins qu'aux charmes de mon printemps.
En vain la grandeur souveraine M'attend chez le sombre Écossais:
Je n'ai désiré d'être reine
Que pour régner sur des Français.
1 no longer any mother. "I assumed the white lilies (of France).
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