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Table. Pignorius (a) eft celui qui paffe pour y avoir le mieux réuffi, quoiqu'il ne parle ordinairement qu'en doutant, & ne donne ce qu'il avance que comme des conjectures. Le père Kirker, venu depuis, explique tout & ne doute prefque jamais; mais fes explications font fouvent de nouvelles énigmes à deviner.

ISIAQUES, Prêtres de la Déeffe Ifis; on les trouve représentés vêtus de longues robes de lin, avec une belace & une clochette à la main; ils portoient quelquefois la ftatue de la Déeffe fur leurs épau les, & fe fervoient du fiftre dans leurs cérémonies. Après avoir chanté les louanges d'Ifis au lever du foleil, ils cou→ roient tout le jour pour de mander l'aumône, & ne rentroient que le foir dans leur temple, où ils adoroient debout la ftatue d'Ifis. Ils ne fe cou→ vroient les pieds que des écorces fines de l'arbre appellé Papyrus; ce qui a fait dire à plufeurs qu'ils alloient nuds pieds. Ils étoient vêtus de lin, parce qu'Ifis avoit appris aux hommes à cultiver & à travailler le lin. Ils ne mangeoient, ni cochon, ni mouton, & ne faloient jamais leurs viandes, pour être plus chaftes. Ils mêloient beaucoup d'eau dans leur

vin, & fe rafoient la tête. Telle étoit la vie & les fonctions de Ifiaques, felon Diodore & Plutarque.

ISIES, ou ISIENNES, fêtes d'Ifis; on exigeoit des fecrets inviolables de ceux qui y

étoient initiés. Elles duroient neuf jours, pendant lefquels il fe paffoit des chofes abominables, au rapport des historiens, quoique les Ifiaques fe piquaffent d'une grande auitérité de mœurs. Le Sénat Romain, qui avoit eu bien de la peine à les admettre au commencement, les abolit entiérement l'an de Rome 696. Mais l'Empereur Commode les rétablit environ deux cens ans après; il se mêla lui-même aux Prêtres de la Déeffe, & parut tête rase, portant Anubis. Et, tandis qu'il fût à Rome, on ne célébra nulle fête avec tant de cérémonies & autant de folemnité; les Prêtres de la Déef fe furent, fous ce règne, en très-grande confidération, & fes myftères très-fréquentés.

ISIS, divinité Egyptienne: on ne convient pas de fon origine, mais elle et beaucoup plus ancienne que l'lo des Grecs. Plutarque dit qu'elle étoit fille de Saturne & de Rhéa, & qu'elle eut pour frère & pour ami, Ofiris. Il ajoute, fuivant une tradition extrava

(a) Dans fon Menfa Ifiaca, imprimé en 1669.

gante, qu'Ifis & Ofiris, con çus dans le même fein, s'étoient mariés dans le ventre de leur mère, & qu'Ifis en naiffant étoit déja groffe d'un fils. Voyez Aruéris. Ils régnérent en Egypte, vivant dans une parfaite union, s'appliquant P'un & l'autre à polir leurs fujets, à leur enfeigner l'agriculture, & les autres arts néceffaires à la vie. Ofiris ayant perdu la vie par les embuches de Typhon fon frère, Ifis, après l'avoir long-temps pleuré, lai fit de magnifiques funérailles, vengea sa mort en pourfuivant le tyran ; & après l'avoir fait périr, elle gouverna l'Egypte durant la minorité de fon fils Orus. Après fa mort, les Egyptiens l'adorèrent avec fon mari; &, parce qu'ils s'étoient appliqués pendant leur vie à enfeigner l'agriculture, le bœuf & la vache devinrent leurs fymboles on inftitua des fêtes en leur honneur, dont une des principales cérémonies fut l'apparition du bœuf Apis. On publia, dans la fuite, que les ames d'Ifis & d'Ofiris étoient allées habiter dans le foleil & dans la lune : puisqu'ils étoient devenus eux-mêmes ces aftres bienfaifans; enforte qu'on confondoit leur culte avec celui du foleil, & de la lune. Les Egyptiens célébroient la fête

d'Ifis, dans le temps qu'ils la croyoient occupée à pleurer la mort d'Ofiris, c'étoit le temps que l'eau du Nil commençoit a monter; ce qui leur faifoit dire que le Nil, après s'être groffi des larmes d'Ifis, inonde & fertilife leurs terres.

Ifis paffa enfuite pour être la Déeffe univerfelle, à laquelle on donnoit différens noms, fuivant fes différens attributs. Ecoutons Apulée (a), qui fait ainfi parler cette Déeffe: » Je suis la nature, mère » de toutes chofes, maîtreffe » des élémens, le commence» ment des fiécles, la fouve» raine des Dieux, la Reine »des manes, la première des » natures céleftes, la face uni>> forme des Dieux & des » Déeffes; c'eft moi qui gou

verne la fublimité lumineufe des cieux, les vents falutai»res des mers, le filence lu» gubre des enfers. Ma divini

té unique, mais à plufieurs >>formes, eft honorée avec » différentes cérémonies &

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vin, & fe rafoient la tète. Tek étoit la vie & les fonctions de Ifiaques, felon Diodore & Plu tarque.

ISIES, ou ISIENNES, fêtes d'Ifis; on exigeoit des fecrets inviolables de ceux qui y étoient initiés. Elles duroien neuf jours, pendant lefquels il fe paffoit des chofes abominables, au rapport des hiftoriens, quoique les Ifiaques fe piquaffent d'une grande anitérité de mours. Le Sénat Romain, qui avoit eu bien de la peine à les admettre au com mencement, les abolit entière ment l'an de Rome 696. Mais l'Empereur Commode les rétablit environ deux cens an5 après; il fe méla lui-même aut Prêtres de la Déeffe, & paru tête rafe, portant Anubis. Et, tandis qu'il fit à Rome, ne célébra nulle fête avec tam cérémonies & autant de folemnité; les Prêtres de la Dee fe furent, fous ce regne, a très-grande confidération, & fes myftères très-fréquentés. ISIS, divinité Egyet origine, mais elle beaucou plus ancienne que Grecs. Plutarque dit que étoit fille de Satume& Rhéa, & qu'elle eut pour & pour ami, Ofiris.l

roient tout le jour pour demander l'aumône, & ne rentroient que le foir dans leur temple, où ils adoroient debout la ftatue d'Ifis. Ils ne fe couvroient les pieds que des écorces fines de l'arbre appellé Papyrus; ce qui a fait dire à plufieurs qu'ils alloient nuds pieds. Ils étoient vêtus de lin, parce ne: on ne conviem pas de fon qu'Ifis avoit appris aux hommes à cultiver & à travailler le lin. Ils ne mangeoient, ni cochon, ni mouton, & ne faloient jamais leurs viandes, pour être plus chaftes. Ils mêloient beau

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te, qu'Ifis & Ofiris, con dans le même fein, s'éent mariés dans le ventre leur mère, & qu'Ifis en Tant étoit déja groffe d'un Voyez Aruéris. Ils régnèen Egypte, vivant dans parfaite union, s'appliquant & l'autre à polir leurs s, à leur enfeigner l'agriare, & les autres arts néhires à la vie. Ofiris ayant u la vie par les embuches Typhon fon frère, Ifis, l'avoir long-temps pleulai fie de magnifiques futilles, vengea fa mort en fuivant le tyran ; & après ir fait périr, elle gouverEgypte durant la minorie fon fils Orus. Après fa ,les Egyptiens l'adorèrent fon mari; &, parce qu'ils ient appliqués pendant leur à enfeigner l'agriculture, ruf & la vache devinrent fymboles: on inftitua êtes en leur honneur, dont des principales cérémonies apparition du bœuf Apis. publia, dans la fuite, que Simes d'Ifis & d'Ofiris étoient

as habiter dans le foleil & la lune: puifqu'ils étoient

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d'Ifis, dans le temps qu'ils la croyoient occupée à pleurer la mort d'Ofiris, c'étoit le temps l'eau du Nil commençoit à monter; ce qui leur faifoit que le Nil, après s'être groffi des larmes d'Ilis, inonde & fertilife leurs terres.

dire

Ifis paffa enfuite pour être la Déeffe univerfelle, à laquelle on donnoit différens noms, fuivant les différens attributs. Ecoutons Apulée (a), qui fait ainfi parler cette Déeffe: » Je fuis la nature, mère » de toutes choses, maîtresse » des élémens, le commence» ment des fiécles, la fouve» raine des Dieux, la Reine » des manes, la première des » natures céleftes, la face uni>> forme des Dieux & des » Déeffes; c'est moi qui gou» verne la fublimité lumineufe des cieux, les vents falutai>> res des mers, le filence lu» gubre des enfers. Ma divinité unique, mais à plufieurs » formes, eft honorée » différentes cérémonies fous rens noms. Les Phrappellent la Pef mère des

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Stygien -s, l'ancier

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» Il y en a auffi qui m'ap-» reufes d'Ifis
»pellent Rhamnufia; mais les
» Egyptiens m'honorent avec
» des cérémonies qui me font
» propres, & m'appellent de
» mon véritable nom, la Rei-
»ne Ifis «. On a touvé une
ancienne infcription qui con-
firme l'idée d'Apulée: Déeffe
Ifis qui eft une & toutes cho-
fes.

Les Grecs, qui vouloient ramener toute l'antiquité à leur propre hiftoire, ont prétendu qu'Ifis étoit la même qu'lo, fille d'Inachus, quoique leurs fables ne fe reflemblent en rien; c'eft pour cela qu'on trouve quelques ftatues d'Ifis avec des cornes de vache, quoiqu'on les prenne auffi pour les cornes ou le croiffant de la lune. Voyez Io.

Ifis étoit fur-tout honorée à Bubafte, à Copte & à Alexandrie. »A Copte,dit Elien(a), >> on honore la Déeffe Ifis en »bien des manières : une en»tr'autres eft le culte que » lui rendent les femmes qui » pleurent la perte de leurs ma>> ris, de leurs enfans & de leurs » frères. Quoique le pays foit » plein de grands fcorpions, >> dont la piquûre donne » promptement la mort, & eft » fans reméde, & que Egyptiens foient fort atten» tifs à les éviter; ces pleu

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les

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quoiqu'elle >> couchent à platte terre, qu'el » les marchent pieds nuds, & » même, pour ainfi dire, fur » ces fcorpions pernicieux, » n'en fouffrent jamais de mal » Ceux de Copre honorent >> auffi les chèvrettes, difant » que la Déeffe Ifis en fait » fes délices; mais ils man» gent les chèvreuils «. Un homme étant entré dans le temple d'Ifis à Copte, pour fçavoir ce qui fe paffoit dans les myftères de cette Déeffe, & en rendre compte au gou verneur ; il en fut en effet témoin, s'acquitta de fa commiffion, mais il mourut auffitôt après, dit Paufanias, qui ajoute à cette occafion: Il fem ble qu'Homère ait eu raison de dire que l'homme ne voit point les Dieux impunément. Les Romains adoptèrent, avec beaucoup de répugnance, le culte d'Ifis: il y fut longtemps profcrit, peut-être à caufe de fes figures bifarres; mais, après qu'il eut forcé les obftacles, il s'y établit fi bien, qu'un grand nombre de lieux publics à Rome, prit le nom d'Ifis. Il eft vrai qu'on donna a fes ftatues une forme plus fupportable.

Le fymbole le plus familier d'Ifis, eft le fiftre, qu'on lu met à la main. C'est un inf

(a) Hift. des animaux, liv, 10, ch. 23.

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