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la tour où elle l'attendoit Ovide fuppofe, dans fes Hé roïdes, que Léandre, n'ayant pu paffer à la nage pendant quelques jours à caufe que la mer étoit agitée, envoya par un exquif une lettre à fa maîtreffe pour la tirer d'inquié tude, & que Héro lui répondit par la même voie, pour lui exprimer fon impatience. HEROPHILE, c'eft le nom de la Sibylle Erytréen ne, elle étoit fille d'une Nymphe du mont Ida, & d'un berger de la contrée, nommé Théodore. Quelques-uns ont dit qu'elle étoit fille de Jupiter & de Lamie. Elle fut d'abord gardienne du temple d'Apollon Smynthéus, dans la Troade: c'eft celle qui interpréta le fonge d'Hécube, en lui prédifant les malheurs que caufe roit, dans l'Afie, l'enfant qu'el le portoit dans fon fein. Voyez Paris. Elle paffa une partie de fa vie à Claros, de-là à Samos, puis à Délos & à Delphes, & enfin elle revint au temple d'Apollon Smynthéus, où elle mourut. Son tombeau fubfiftoit encore du temps de Paufanias; dans le bois facré du temple.

HEROS, c'eft le nom que les Grecs donnoient aux grands hommes qui s'étoient rendu célébres par une fuite de belles actions, & fur-tout

les

à leurs concitoyens. Quelques mythologues tirent le nom de héros du mot grec Epws, amour, pour marquer que héros étoient le fruit de l'amour des Dieux pour des femmes mortelles, où des Déeffes pour les hommes. En effet, tous les héros Grecs paroiffent iffus de quelques divinités. Après leur mort leurs ames s'élevoient, difoit on, jufqu'aux aftres, féjour des Dieux; &, par-là, devenoient dignes des honneurs qu'on rendoit aux Dieux mêmes avec qui ils ha+ bitoient. Lucain leur affigne pour demeure la vafte étendue qui fe trouve entre le ciel & la terre. Le culte qu'on rendoit aux héros, étoit ordinairement diftingué de celui des Dieux ; celui-ci confiftoit dans les facrifices & les libations, pendant que celui des héros n'étoit qu'une efpèce de pompe funèbre, dans laquelle on célébroit le fouvenir de leurs exploits. C'eft ce qu'Hérodote remarque bien en parlant des différens Hercules: on facrifie, dit-il, à Hercule Olympien, comme étant d'une nature im mortelle ; & on fait à Hercule, fils d'Alcmène, comme à un héros, plutôt des funérailles qu'un facrifice. Les tombeaux des héros étoient ordinairement entourés d'un bois facré, près duquel il y avoit un autel,

:

qués, arrofer de libations & charger de préfens. C'eft ce qu'on appelloit monumens héroïques tel étoit le tombeau qu'Andromaque éleva à fon cher Hector. Ce qui fait voir que la diftinction, entre le culte des Dieux & celui des héros, n'étoit pas toujours obfervée, puifque les libations réfervées aux Dieux, fe faifoient auffi en l'honneur des héros Libabat cineri Andromache. Le nombre des héros, dont l'hiftoire Grecque fait mention, eft prefqu'infini; nous parlons dans cet ouvrage nonfeulement de ceux qui fe font rendus les plus illuftres, mais encore de tous ceux qui ont quelque trait fingulier dans leur hiftoire. Les honneurs héroïques ont été auffi accordés à des femmes, comme Caffandre, fille de Priam, Alcmène, Hélène, Andromaque, Andromède, Coronis, mère d'Ef culape, Hilaire & Phébé, femmes de Caftor & Pollux, Latone, Manto, & plusieurs autres.

HÉROS pacifique. Voy. Drimaque.

HEROSTRATE, marchand Naucratien, inftituteur de la couronne Naucratite de Venus.

HERSÉUS, furnom donné à Jupiter, parce que fes autels, fur-tout dans les maifons des Princes, étoient à découvert

dans un lieu enfermé de mrailles. Priam, Roi de Troy, fut tué par le fils d'Achille près d'un autel de Jupiter Her féus, qui étoit dans fon palais. Voyez Priam, Pyrrhus.

HERSÉ, fille de Cécrops, Roi & fondateur d'Athènes, revenant un jour du temple de Minerve, accompagnée des filles Atheniennes, attira fur elle les yeux de Mercure, & le rendit amoureux d'elle. Le Dieu comptant fur fon mérite & fur fa bonne mine, fe préfenta fans déguisement au palais de Cécrops, & demanda Herfé en mariage. Aglaure, fœur d'Herfé, en conçut de la jaloufie, & empêcha Mercure d'entrer dans l'appartement de fa fœur : elle fe mit fur la porte, & protesta qu'elle n'en fortiroit point qu'il ne fe fût retiré. Le Dieu, après d'inutiles efforts pour la gagner, la frappa de fon caducée, & la changea en une ftatue de pierre, dont la blancheur avoit été ternie par le venin de la jaloufie. Herfé eut un temple à Athènes après fa mort, comme une héroïne. V. Aglaure.

HERSILIE, femme de Romulus, fur choifie par ce Prince, comme la plus con dérable & la plus digne d'e tre les Sabines, qui avoit été enlevées par les Romai Après fa mort, on lui da le furnom d'Horta; parequ'el

le

le exhortoit les jeunes Romains à la vertu. Les Romains la joignirent dans le ciel à fon mari, & lui rendirent les honneurs divins dans le temple de Quirinus. Voyez Horta."

HERTA, ou HERTUS; c'eft le nom que les anciens Germains donnoient à la mère des Dieux. Dans une ifle de l'Océan, dit Tacite, (on croit que c'eft l'ifle de Rugen, dans la mer Baltique;) dans cette ifle il y a une forêt appellée Caftum, au milieu de laquelle eft un char couvert, confacré à cette Déeffe, & auquel il n'y a qu'un certain Prêtre qui ofe toucher ; parce qu'il fçait le temps où la Déeffe qu'on y adore vient dans ce lieu. Quand il fent la préfence de la Déeffe, il attèle des bufles au char, & le fuit avec grande vénération. Tout le temps que dure cette cérémonie, ce font des jours de fères ; & par-tout où le char va, on le reçoit avec beaucoup de folemnité : il n'y a point alors de guerre; on tient les armes renfermées; on ne refpire que la paix & le repos, jufqu'à ce que le Prêtre ait remis dans fon temple la Déeffe raffafiée de la conversation des hommes, Alors on lave le char & les étoffes dont il eft couvert ; & les miniftres de la cérémonie, qui ne font que des efclaves, fervent de victimes, & font jettés dans

un lac voifin. On croit que c'eft la Terre qui étoit honorée fous ce nom.

HÉSIONE, fille de Laomédon, Roi de Troye, & foeur de Priam. V. Laomédon. On ajoutera feulement ici qu'elle fut mère de Teucer, & non pas d'Ajax, comme quelques-uns l'ont dit. M. Danchet donna, en 1700, un Opéra d'Hélione, dans lequel il feint que Laomedon refufa fa fille a Télamon, parce qu'elle étoit promife à Anchife, Prince du fang royal de Troye. Voyez Telamon.

HESPÉRIDES, filles d'Hespérus, frère d'Atlas: on

n'en

compte ordinairement que trois, Eglé, Aréthufe & Hyperthufe; quelques-uns en mettent une quatrième, qu'ils appellent Erythie. La fable dit que Junon, à fon mariage, donna à Jupiter des pommiers qui portoient des pommes d'or. Ces arbres furent placés dans le jardin des Hefpérides, fous la garde d'un dragon, qui étoit fils de Typhon, & qui avoit cent têtes, & autant de voix différentes : ce gardien étoit toujours alerte pour empêcher qu'on n'approchât du jardin. Euryfthée commanda à Hercule d'aller chercher ces pommes. Hercule s'adrefla à des Nymphes qui habitoient auprès de l'Eridan, pour appren dre d'elles où étoient les Hef

» culière, qui tiroit fur l'or; » & que, par le dragon, il faut » entendre le pafteur qui gar» doit ces brébis, homme très

» qui avoit coutume de mettre » à mort tous ceux qui entreprenoient de lui tavir quel»ques pièces de fon troupeau. » Ce qu'il y a de certain, » ajoute-t-il, c'eft qu'Hercule » ayant tué le gardien de ces » brébis ou de ces pommes, » les apporta à Euryfthée «.

pérides ces Nymphes le renvoyèrent à Nérée, Nérée à Prométhée, qui lui apprit, & le lieu, & ce qu'il devoit y faire. Hercule fe tranfporta» fort & très - courageux, & donc dans la Mauritanie, tua le dragon, & apporta les pommes d'or à Euryfthée. D'au tres difent qu'Hèrcule fut renvoyé à Atlas, pour le prier de lui procurer ces pommes, s'offrant de foutenir le ciel en fa place, tandis que le même le même Atlas iroit chez les Hefpérides. On voit, dans un médaillon du Roi, Hercule cueillant les pommes fur un arbre entortillé d'un ferpent qui baiffe la tête, comme s'il venoit de recevoir an coup de maffue. » Les fen»timens des mythologues font » fort partagés au fujet de ces » pommes, dit Diodore; car » les uns difent qu'il croiffoit » effectivement des pommes d'or en certains jardins d'Afrique qui appartenoient aux » Hefperides, mais qu'elles » étoient gardées par un épouvantable dragon, qui veilloit » fans ceffe. D'autres préten» dent que les Hespérides pof» fédoient de fi beaux trou» peaux de brébis, que, par » une licence poëtique, on leur >> avoit donné le furnom de » dorées comme on l'avoit » donné à Venus à caufe de fa » beauté. Quelques-uns enfin Dont écrit que ces brebis » étoient d'une couleur parti

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Quant aux Helpérides, Diodore les confond avec les Atlandides, à qui il donne pour mère Hefperis; d'où elles furent appellées Hefpérides. Comme elles étoient, dit-il, d'une beauté & d'une fageffe peu commu nes, Bufiris, Roi d'Egypte fur leur réputation, conçut le deffein de les enlever; il commanda à des pirates d'entrer dans leur pays, & de les lui amener. Ces pirates ayant trouvé les Hefperides qui fe divertiffoient dans leurs jardins, se faifirent d'elles ; & s'étant enfuis au plus vite dans leurs vaiffeaux, ils les embarquerent avec eux. Mais Hercule les ayant furpris pendant le temps qu'ils mangeoient près du rivage; & ayant appris, de ces jeunes vierges, le malheur qui leur étoit arrivé, il tus tous leurs raviffeurs, & rend? les Hespérides à leur père Ar las. Ce Prince reconnoiffant

donna à Hercule les pommes qu'il étoit venu chercher.

Héfiode a fuivi une autre tradition fur la génération des Hefpérides car, felon lui, c'est la Nuit qui les a engendrées toute feule, & fans le commerce d'aucun Dieu, de même que les Gorgones, les Parques, le Deftin, Néméfis,

&c. ....

HESPERIE, Nymphe du mont Ida. Voyez Efaque, HESPERÚS, fils de Japet, & frère d'Atlas, ayant été chaffé par fon frère du royaume de fes pères, fe retira en Italie, & donna à cette contrée le nom d'Hefpérie. Diodore dit qu'Hespérus étant monté fur le fommet du mont Atlas, pour mieux contempler les aftres de-là, n'en revint point, & ne parut plus ; ce qui fit croire qu'il avoit été changé en un affre, qu'on appelle Helpérus ou Vefper, l'étoile du foir.

HESTA: quelques-uns donnoient ce nom à Vefta. HESTIÉES, facrifices folemnels qu'on faifoit en l'honneur de Vefta, auffi appellée Hefta.

HESUS, divinité des an ciens Gaulois. Voyez Efus. HESYCHIA; c'eft le nom qu'on donnoit, à Clazomè ne, aux Prêtreffes de la Déeffe

(a) rixa, Gilence, wanquillité d

Pallas, qui faifoient toutes leurs fonctions dans un grand filence, d'où leur eft venu ce nom (a).

HÊTRE, Fagus, arbre confacré à Jupiter, à cause de la fable de Dodone. Dans les grandes folemnités, on ornoit les autels de ce Dieu avec des feuilles de hêtre.

HEURES. Les faifons s'appellent, en grec, par, les Heures. Héfiode dit qu'elles font filles de Jupiter & de Themis, & les appelle Eunomie, Dicé & Irène ; c'eft-à-dire, le bon ordre, la juftice & la paix, Les Grecs n'admettoient donc que trois Heures ou trois faifons ; c'étoit le Printems, l'Eté & l'Hiver, & donnoient quatre mois à chacune. Homère décrit ainfi les fonctions des Heures » Le foin des portes » du ciel eft commis aux Heu » res; elles veillent depuis le >> commencement des temps à » la garde du palais de Jupi» ter ; & lorfqu'il faut ouvrir » ou fermer ces portes d'éter»nelle durée, elles écartent » ou rapprochent fans peine le » nuage épais qui leur fert de » barrière «. Le poëte entend, par le ciel, cette grande région de l'efpace éthérée, que les faifons femblent gouverner; elles ouvrent le ciel quand elles diffipent les nuages, &

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