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HAC HAD HAG HAL

H.

HACHE, fymbole de Jupiter Labradéus, chez les Cariens, au lieu de la foudre ou du fceptre. Voyez Labradéus.

HADES, ou HAIDES, nom que les Grecs donnent Pluton. Voyez Adés. HAGNO, une des Nymphes nourrices de Jupiter. V. Lycéus.

HALCIONE, une des fept filles d'Atlas, qui forment la conftellation des Pléyades. HALÉSUS, un des fils d'Agamemnon, effrayé de la trifte fin de fon père, & craignant qu'Egifthe & Clytemneftre ne lui réfervaffent le même fort, s'enfuit en Italie avec quelques amis de fon père, & Y bâtit la ville des Falifques.

HALIE, une des cinquante Néréïdes, fon nom eft pris de l'élément qu'elle habite (a).

HALIES, fêtes que l'on célébroit anciennement à

(a) D'A'as, mer.

(b) D'Aos pour Haos, Soleil. (c) D'A's, mer, & Mïdos, foin,

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pendoit de certains arbres, avec lefquels elles naiffoient & elles mouroient. Ce qui les diftingue des Dryades, qui n'étoient pas attachées aux arbres. C'étoit principalement avec les chênes qu'elles avoient cette union, & c'est ce que fignifie leur nom (a). Quoique ces Nymphes ne puffent furvivre à leurs arbres, elles n'en étoient cependant pas abfolument inféparables, puifque, felon Homère (b), elles alloient quelquefois facrifier à Venus dans les cavernes avec les Satyres. Et, felon Sénèque (c), elles quittoient leurs arbres pour aller entendre le chant d'Orphée. On dit qu'elles témoignèrent quelquefois leur reconnoiffance à ceux qui les garantirent de la mort. Voyez Roecus & Profpéléa : & que ceux qui n'eurent aucun égard aux humbles prières qu'elles leur firent, d'épargner les arbres dont elles dépendoient, en furent punis. Ovide nous décrit les complaintes & l'infortune d'une Hamadryade, qu'Eréfichthon fit périr: elle vivoit dans un vieux chêne, qui furpaffoit, dit-il, autant tous les autres arbres, qu'ils furpaffoient eux-mêmes l'herbe & les rofeaux à peine Eréfich

:

thon lui eut-il porté un pre mier coup de hache, qu'on l'entendit pouffer des gémiffemens, & qu'on en vit couler du fang: le coup étant redoublé, l'Hamadryade se fit entendre: » Je suis, dit-elle, une

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Nymphe chérie de Cérès; » tu m'arraches la vie, mais » j'aurai au moins, en mou>> rant, la confolation de t'ap» prendre que je ferai bientôt » vengée. Voyez Eréfichthon. Ces Nymphes n'étoient donc pas cenfées immortelles, puifqu'elles mouroient avec leurs arbres. Mais Héfiode donnoit à leur vie une durée prodigieufe, au rapport de Plutarque & d'Aufone; car, felon lui, une corneille vit neuf fois autant qu'un homme; un cerf, quatre fois autant qu'une corneille; un corbeau, trois fois autant qu'un cerf; le phénix, neuf fois autant qu'un corbeau; & les Hamadryades, dix fois autant que le phénix. Or Aufone met l'âge de l'homme à quatre-vingt-feize ans. Cette mefure une fois pofée, on peut fupputer combien vivent les cerfs, les corbeaux, les Hamadryades : & l'on trouve que la corneille vit 864 ans ; le cerf, 3456 ans ; le corbeau, 10368 ans; le phénix, 93312 ans ; &

(a) D'Aua, ensemble, & Apus, un chêne. (b) Hymne à Venus.

(c, Dans fon Hercule fur l'Oeta.

» du Soleil. Au point du jour
» elle eft tiéde, à midi froide,
» vers le foir elle s'échauffe
» peu
à
peu, & à minuit elle
»eft toute bouillante: puis à
>> mesure que le jour appro-
» che, fa chaleur diminue >
» continuant toujours dans
>> cettte même viciffitude. Le

THamadryade, 933120 ans. Ce ridicule calcul ne s'accorde-t-il pas bien avec la durée d'un arbre? Les poëtes ont fouvent confondu les Hamadryades avec les Nayades & les Dryades. On trouve cette confufion dans Properfe, par exemple, qui, en parlant des Nymphes qui enlevèrent Hy-» Dieu qu'on adore dans ce las, les appelle tantôt Hamadryades, tantôt Dryades; c'étoient cependant les Nymphes d'une fontaine. Ovide, au contraire, appelle quelquefois Dryades les Nymphes dont le deftin dépendoit d'un arbre. V. Dryades.

>> temple, eft fait d'émerau» des & d'autres pierres pré» cieufes ; &, depuis la tête >> jufqu'au nombril, il reffem» ble à un bélier. Quand on » le veut confulter, il eft porté » par quatre-vingt prêtres dans » une espèce de gondole d'or, » d'où pendent des coupes d'ar» gent; il eft fuivi d'un grand » nombre de femmes & de » filles, qui chantent des hym >>nes en langue du pays, & » le Dieu, porté par les prê

HAMMON. Voy. Ammon. J'ajoute ici ce qui regarde le fameux Oracle de Jupiter Hammon. » Le temple du >> Dieu, quoique fitué au mi» lieu d'une vafte folitude & » des fables brûlans de la Ly-» tres, les conduit, en leur » bie, est environné, dit Quint- » marquant,par quelques mou>> Curce (a), d'un bois fi» vemens où il veut aller. «< >> touffu, qu'à peine le Soleil » le peut-il percer avec fes » rayons; il y a auffi plufieurs » fontaines d'eau douce qui >> arrofent ce bois, & en con>> fervent la verdure; l'air y >> eft fi tempéré , que toute » l'année n'eft qu'un continuel » printemps.... Il y a encore » une autre forêt d'Hammon, » au milieu de laquelle eft une » fontaine, qu'on appelle l'eau

Strabon dit qu'il rendoit ainfi fes réponses par des fignes; c'est-à-dire, par quelques mouvemens que les prêtres faifoient faire à fa ftatue: mais ces prêtres expliquoient auffi verbalement la volonté du Dieu, comme il arriva lorfqu'Alexandre alla lui-même le confulter. » Ce Prince s'é» tant avancé dans le temple, » le plus ancien des prêtres

(a) Liv. quatrième de fon Hiftoire.

»ter

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l'appella fon fils, en l'aflu rant que Jupiter fon père lui donnoit ce nom ; & lui, fans fe fouvenir qu'il étoit homme, dit fon hiftorien, répondit qu'il acceptoit cet hon neur, & reconnoiffoit Jupiter pour fon père. Après cela il lui demanda fi Jupiter fon » père ne lui avoit pas destiné l'empire de tout le monde; »le prêtre répondit qu'il feroit monarque de l'univers. » Ensuite, oubliant tout-à-coup »fa divine origine, il s'informe fi tous les meurtriers de fon père avoient été punis »fur quoi le prêtre s'écria qu'il blafphémoit, que fon père » étoit immortel, mais que, » pour les meurtriers de Phi»lippe, ils étoient tous exter»minés ajoutant qu'il feroit invincible, jufqu'à ce qu'il eût pris rang parmi les Dieux. Alexandre, bien fatisfait, » fit de magnifiques offrandes au Dieu, & de grandes largeffes aux prêtres, & permit aux principaux de fa Cour de confulter auffi l'Oracle; >> mais ils ne lui demandèrent » autre chofe, finon s'il leur confeilloit de rendre des honneurs divins à leur Roi; & le prêtre répondit qu'ils feroient » une chose très agréable à Jupiter, s'ils révéroient comme un Dieu un Prince vic storieux de tant de nations. «

Ces prêtres, que l'or d'Ale

andre avoit corrompus, f rent paroître plus d'intégrité dans une autre occafion, lorfqu'ils vinrent fe plaindre à Sparte contre Lyfandre, qui avoit voulu les corrompré dans la grande affaire qu'il méditoit pour changer l'ordre de la fucceffion royale. L'origine de cet Oracle de Jupiter Hammon eft la même que celle de l'Oracle de Dodone. Voyez Dodone Tementhes.

HARPAGEIA & HARPAGIUM, lieu où étoit Ganymède lors de fon enlèvement. Mais voyez Ganymede.

HARPALICE, la plus belle fille d'Argos: Clyménus fon père en devint fi amou reux, que tous les efforts qu'il fit

pour vaincre cette passion, ne firent que l'augmenter. Il vint à bout de la fatisfaire pat le moyen de la nourrice de fa fille, qui l'introduifit auprès d'elle, fans qu'elle le connût. Clyménus avoit long-temps réfifté à la marier; après y avoir cependant confenti avec beaucoup de peine, & l'avoir laiffé partir avec fon nouvel époux, il s'en repentit bientôt, courut après eux, tua fon gendre, & ramena fa fille à Argos, pour en être feul le maitre. Harpalice, défefpérée de la mort de fon mari, & détef tant la paffion de fon père, fe porta à d'autres excès, &'re.

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nouvellant la fcène d'Atrée & de Térée, elle tua fon jeune frère, & le donna à manger à Clyménus. Il y en a qui difent que ce fut le fils qu'elle avoit eu de Clyménus qui fervit à cet horrible repas. Après quoi, ayant demandé aux Dieux d'être tirée de ce monde, elle fut changée en oiseau. Pour Clyménus, il fe tua de défefpoir.

HARPALICE, fille d'Harpalicus, Roi de Thrace, fut nourrie de lait de jument, dit Hygin, & accoutumée de bonne heure au maniement des armes. Son père ayant été attaqué par Neoptolème, fils d'Achille, fut bleffé; & il auroit été perdu fans reffource, fi Harpalice ne fût venue à fon fecours: elle chargea fi à propos l'ennemi, qu'elle le mit en fuite. Son père, qu'elle avoit fi heureufement délivré de cette guerre étrangère périt quelque temps après dans une guerre civile fes fujets le chaffèrent avec fa fille, & le tuèrent à la fin. Pour Harpalice, elle fe retira dans les bois, & fe mit à brigander. Elle alloit comme la foudre & quand on couroit à cheval après elle pour recouvrer les beftiaux qu'elle venoit d'enle ver, on ne pouvoit point l'at teindre. Elle ne fut prife que dans les filets qu'on lui tendit comme pour prendre des cerfs.

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On la tua, mais il en couta bon à ceux qui le firent : car auffi-tôt il s'éleva une difpute dans le voisinage, pour fçavoir à qui étoit le bétail qu'elle avoit volé; on fe battit, & il en demeura de & d'autre part plufieurs fur la place. Depuis ce temps-là, on établit pour coutume qu'on s'affembleroit au tombeau de cette fille, & qu'on feroit des tournois en expia tion de fa mort. Virgile dit que Venus s'offrit aux yeux d'Enée fous l'air d'une chaffeufe, telle qu'on repréfente la célébre Harpalice, piquant les flancs d'un cheval, plus rapide que les flots de l'Áè¬

y

bre.

HARPALICE, amante d'Iphicus, un des Argonau→ tes, mourut de chagrin de s'en voir méprifée. C'eft d'elle qu'un certain cantique fut ap pellé Harpalice.

HARPALICUS, Roi des Amymnéens dans la Thrace, fut père d'Harpalice. Voyez Harpalice.

HARPAX, fils de Bo→ rée & de Chloris. Il fuccéda au Roi Henochius. Voyez Bo¬ rée.

HARPE, ancien inftrument de mufique, de figure prefque triangulaire : c'eft un des fymboles d'Apollon & des Mufes. Elle marque auffi, fur les médailles, les villes ou Apo on étoit adoré.

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