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en l'envoyant à Troye, lui avoit recommandé, fur toutes = chofes, dit Homère, de ne perdre aucune occafion de fe fignaler, de furpaffer, en valeur & en générofité, les héros les plus célèbres, & de ne déshonorer, par aucune baffeffe, fes illuftres aïeux. Glaucus & Diomède, s'étant avancés entre les deux armées, pour un combat fingulier, Diomède, avant d'en venir aux mains, voulut fçavoir qui étoit fon rival; & quand il fçut que Glaucus étoit le petit-fils de Bellerophon, dont la famille avoit le droit d'hofpitalité avec celle de Tydée, il planta fa ique à terre, embraffa Glauus avec toutes les marques 'une véritable amitié; & ne oulant point combattre conre lui, ils convinrent de s'évier dans la mêlée. Mais, avant e nous quitter, dit Diomède, hangeons d'armes, afin que es deux armées connoiffent ue nous faifons gloire d'être nis. Alors, Jupiter éleva le urage à Glaucus, il changea rmes avec Diomède, & nna des armes d'or, pour s armes d'airain; des ares qui valoient cent boeufs, ur des armes qui n'en vaient que neuf; d'où eft venu proverbe, c'eft le troc de aucus & de Diomède, l'orf y a trop d'inégalité dans échanges. Mais Glaucus

il

exécuta en cola l'ordre que fon père lui avoit donné de furpaffer, en générosité, tous les héros. Glaucus fut tué, peu de temps après, dans cette même guerre. Enée le vit dans les enfers parmi les fameux guer riers.

GLAUCUS, fils de Démyle, & descendant de ce Dieu marin nommé Glaucus, se rendit célèbre par fa force & fon adreffe dans les jeux Gymniques. Dans fa jeunesse il s'occupoit à labourer la terre: fon père, ayant un jour éprouvé la force, en le voyant redreffer le foc de fa charrue avec fon poing, & le raccommoder auffi-bien qu'il auroit fait avec un marteau, le mena aux jeux Olympiques pour y combattre ; mais, comme il n'étoit pas bien expérimenté dans ces fortes d'exercices, il eut d'abord du défavantage. Démyle, le voyant prefque vaincu, lui cria tout haut de faire valoir cette force dont il s'étoit fervi à fa charrue. Cette voix l'excita fi fort au combat, combat, qu'il remporta la victoire fur fon adverfaire. Il fut enfuite deux fois victorieux dans les jeux Pythiens, & huit fois dans les jeux Néméens & les Ifthmiens; en mémoire de quoi on lui érigea une ftatue à Caryfté, fa patrie, ville de l'Eubée ; & après la mort, Caryftiens lui confacrèrent des

les

Glaucus

» touchent, enforte qu'ils pa-
»roiffent ne faire qu'un four-
cil; fes bras font faits d'une
» manière propre à nager;
fa
poitrine eft couverte d'her-
ybes marines, fon ventre eft
» étroit, tout le refte de fon
» corps fe termine en poiffon,
» dont la queue fe recourbe
»jufqu'aux reins. Les Alcyons
>> volent tout autour de lui;
» c'est-à-dire, que
» avoit la forme d'un Triton. <<
Athénée ajoute que Glaucus
devint amoureux d'Ariadne,
lorfqu'elle fut enlevée par
Bacchus dans l'ifle de Dia;
que Bacchus, pour le punir,
le lia avec des farmens de
vigne, dont il trouva enfin le
moyen de fe délier. La ville
d'Anthédon lui éleva un tem-
ple & lui offrit des facrifices.
L'endroit où il périt, étoit de-
venu célèbre, & Paufanias dit
qu'on voyoit à Anthédon le
Saut de Glaucus, c'est-à-dire,
le lieu d'où il s'étoit jetté dans
la mer. Il y eut même dans la
fuite un Oracle qui étoit fou-
yent confulté par les matelots.
On a ajouté d'autres fables à
celle-ci fur Glaucus : ce fut
lui, felon Diodore de Sicile,
qui apparut aux Argonautes
fous la forme d'un Dieu ma-
rin, & qui leur prédit plufieurs
chofes qui devoient leur arri-

(a) Dans fon Orefte. (b) Georg. liv. 3.

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des

ver dans la Colchide. Euripide (a) dit qu'il étoit l'inter prête de Nérée, & qu'il pré difoit l'avenir. C'eft de Glaucus, dit un autre Auteur, qu'Apollon lui-même avoit appris l'art de prédire l'avenir. Il fut la caufe du changement de la belle Scylla en monftre marin. Voy. Circé, Scylla. GLAUCUS, fils de Minos fecond, Roi de Crète, & frère d'Androgée. GLAUCUS, fils de Sifyphe & de Mérope, une Atlantides, & père de Bellerophon, fut un des Argonautes. Dans les jeux funebres qu'ils célébrèrent pour la mort de Pélias, il eut le malheur d'être foulé aux pieds de fes chevaux. Virgile (b) aribue fa mort à une autre cause. Glaucus, croyant rendre fes jumens plus vigoureufes & plus légères à la courfe, ne voulat pas permettre qu'elles fuffent couvertes par des étalons: il en fut puni par Venus, qui rendit fes cavales fi furieules, qu'el les mirent en piéces leur mai¬ tre. V. Taraxippus.

GLAUCUS, fils d'Hippolochus, & petit-fils de Bellérophon, fut un des chefs des Lyciens, qui, fous les ordre de Sarpédon, vinrent au f cours des Troyens. Son pèr

en l'envoyant à Troye, lui avoit recommandé, fur toutes chofes, dit Homère, de ne perdre aucune occafion de fe fignaler, de furpaffer, en valeur & en générofité, les héros les plus célèbres, & de ne déshonorer, par aucune baffeffe, fes illuftres aïeux. Glaucus & Diomède, s'étant avancés entre les deux armées, pour un combat fingulier, Diomède, avant d'en venir aux mains, voulut fçavoir qui étoit fon rival; & quand il fçut que Glaucus étoit le petit-fils de Bellerophon, dont la famille avoit le droit d'hofpitalité avec celle de Tydée, il planta fa pique à terre, embraffa Glaucus avec toutes les marques d'une véritable amitié; & ne voulant point combattre contre lui, ils convinrent de s'éviter dans la mêlée. Mais, avant de nous quitter, dit Diomède, changeons d'armes, afin que les deux armées connoiffent que nous faifons gloire d'être amis. Alors, Jupiter éleva le courage à Glaucus, il changea d'armes avec Diomède, & donna des armes d'or, pour des armes d'airain; des armes qui valoient cent bœufs, pour des armes qui n'en valoient que neuf; d'où eft venu le proverbe, c'eft le troc de Glaucus & de Diomède, l'orfqu'il y a trop d'inégalité dans les échanges. Mais Glaucus

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exécuta en cola l'ordre que fon père lui avoit donné de furpaffer, en générofité, tous les héros. Glaucus fut tué, peu de temps après, dans cette même guerre. Enée le vit dans les enfers parmi les fameux guer riers.

el GLAUCUS, fils de Démyle, & defcendant de ce Dieu marin nommé Glaucus, fe rendit célèbre par fa force & fon adreffe dans les jeux Gymniques. Dans fa jeuneffe il s'occupoit à labourer la terre: fon père, ayant un jour éprouvé fa force, en le voyant redreffer le foc de fa charrue avec fon poing, & le raccom moder auffi-bien qu'il auroit fait avec un marteau, le mena aux jeux Olympiques pour y combattre ; mais, comme il n'étoit pas bien expérimenté dans ces fortes d'exercices, il eut d'abord du défavantage. Démyle, le voyant prefque vaincu, lui cria tout haut de faire valoir cette force dont il s'étoit fervi à fa charrue. Cette voix l'excita fi fort au combat, qu'il remporta la victoire fur fon adverfaire. Il fut enfuite deux fois victorieux dans les jeux Pythiens, & huit fois dans les jeux Néméens & les Ifthmiens; en mémoire de quoi on lui érigea une ftatue à Caryfté, fa patrie, ville de l'Eubée; & après fa mort, les Caryftiens lui confacrèrent des

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406 GLA GLO GNA momumens héroïques : l'ifle d'Eubée fut même furnommée de fon nom, ifle de Glaucus. GLAUCUS, fils d'Hippolyte, fut étouffé, dit-on, dans une tonne de miel, & reffufcité par Efculape, ou par le moyen d'un dragon. GLAUQUE, fille de Cycréus, Roi de Salamine, & première femme de Télamon. Voyez Télamon.

GLOBE, on représente le Temps tenant entre les deux mains un grand globe; c'eft le globe de la terre, ou le monde entier, que le Temps renferme en foi, pour ainfi dire; parce que, conjointement avec le Soleil, il régle la durée des heures & des jours. Sur les médailles, le globe, à la main d'un Prince, eft le fymbole de fa puiffance: & lorfqu'il paroît préfenter le globe à ceux qui font autour de lui, c'eft pour défigner non-feulement le maître du monde, mais encore le diftributeur des graces. C'eft pourquoi le globe fe trouve fouvent parmi les fymboles de la Libéralité.

GNATIA, ville d'Italie, au pays des Salentins, entre Bari, autrefois Barium, & Brindes, autrefois Brundufuum. Elle fe vantoit de pofféder une pierre, fur laquelle le feu s'allumoit de lui-même,

(4) De гple, enchantement.

GNY GOÉ GON GOR fitôt que le bois y étoit pofé, Horace, dans une de fes Saty res, fe moque de cette fable. Mais voyez Feu.

GNYDE, ifle de l'Archipel, célèbre par le culte qu'on y rendoit à Venus. GÓÉTIE, espèce de magie qui n'avoit pour objet que de faire le mal: c'eft pour cela que ceux qui en faifoient profeffion, n'invoquoient que les Génies malfailans: leurs invocations fe faifoient la nuit, auprès des tombeaux, par des gémiffemens & des lamentations (a). Voyez Magie. GONIPPUS. Voyez

Panormus.

GORDIEN, nœud Gordien: Gordius, dont on va par ler à l'article fuivant, père de Mydas, Roi de Phrygie, avoit un chariot dont le joug étoit attaché au timon par un noud fi adroitement fait, & où le lien faifoit tant de tours & de détours qu'on ne pouvoit découvrir, ni où il commençoit, ni où il finiffoit. Selon l'ancienne tradition du pays, un Oracle avoit déclaré que celui qui pourroit le délier, auroit l'Empire de l'Afie. Alexandre, fe trouvant Phrygie, dans la ville de Gor dion, ancien & fameux féjour du Roi Mydas, eut envie de voir le fameux chariot où étoit

en

» fans. Comme il approchoit » d'un de leurs villages, il » rencontra une jeune fille qui » venoit puifer de l'eau ; & lui » ayant dit le fujet de fon » voyage › commé elle étoit » auffi de la race des devins, » elle lui répondit qu'il devoit » facrifier Jupiter, fous le

attaché le nœud Gordien ; &
s'étant perfuadé que la pro
ineffe de l'Oracle le regardoit,
il fit plufieurs tentatives pour
le délier; mais n'ayant pû y
réuffir, & craignant que fes
foldats n'en tiraffent un mau-
vais augure, il n'importe, dit-
il, comment on le dénoue, &
l'ayant coupé avec fon épée,»
il éluda ou accomplit l'Oracle,
dit Quint-Curce. Arrian ajoute
qu'Alexandre & ceux qui
étoient préfens, fe retirèrent,
comme ayant accompli l'Ora-
cle, ce qui fut confirmé la
nuit même par des tonnerres
& des éclairs; de forte que le
Prince fit le lendemain des fa-
crifices › pour remercier les
Dieux de la faveur qu'ils lui
avoient faite, & des marques
qu'ils lui en donnoient.

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GORDIUS, père de Mydas, avoit été laboureur, » & n'avoit eu, pour tout bien, » que deux attelages de bœufs, » dont l'un lui fervoit à labou→ »rer, & l'autre à traîner fon » chariot. Un jour qu'il labou»roit, un aigle vint fe pofer » fur le joug, & y demeura »jufqu'au foir. Etonné de cette » merveille, il alla confulter » les Telmiffiens, fçavans en » l'art de deviner, & à qui » cette science eft fi naturelle » dis Arrian (a), qu'elle paffe » jusqu'aux femmes & aux en

(a) Des guerres d'Alex. liv. 2.

titre de Roi ou de Souverain. » Il emmèna cette fille, pour » apprendre d'elle la forme du » facrifice; & l'ayant ensuite » épousée, il en eut un fils, » nommé Mydas. Cependant il » arriva de grandes divifions >> entre les Phrygiens; de forte » qu'ils eurent recours à l'Ora>>cle, qui leur dit qu'elles ne >> cefferoient point que par un >> Roi qui leur viendroit fur un >> char. Comme ils étoient ch » peine de cette réponse, ils »virent arriver Mydas avec fon » père & fa mère fur leur cha

riot; alors ne doutant plus » que ce ne fût lui que l'Óra» cle leur défignoit, ils l'élurent » pour Roi, & il termina tous » leurs différends. Mydas, en » reconnoiffance de la faveur » que fon père avoit reçue de » Jupiter, lui confacra le cha» riot de fon père, & le fuf >> pendit au plus haut de la for» tereffe «.

GORGE, fille d'Oënée, Roi de Calydon, & femme d'Andromèdon. Voyez Oënée.

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