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GAB GAD GAI

GABAL, divinité qu'on adoroit à Emèfe & à Héliopolis fous la figure d'une groffe pierre, ronde par le bas, & qui fe terminoit en pointe. C'eft le même qu'Elagabale.

GABIA, ou GABINA; Junon étoit particulièrement honorée à Gabie, ville du Latium: c'eft pour cela que Virgile apque Virgile appelle la Déeffe Juno Gabina. GADITANUS, furnom d'Hercule, qui étoit honoré à Gadès en Espagne, aujourd'hui Cadix, à caufe des fameufes colonnes qu'il planta, dit-on, en cet endroit, & que Strabon appelle Porta Gadiritana, les portes de Gadès. Ces colonnes furent placées dans le temple d'Hercule,

GAIETÉ, en latin Hila ritas: il ne paroît pas que cette vertu ait été déïfiée par les Romains, mais on la trouve fouvent exprimée fur les médailles. C'est une femme qui tient, du bras gauche, une corne d'abondance; à fes deux côtés font deux petits enfans, dont celui qui eft à fa droite, tient une branche de palme, vers laquelle la femme tend la main droite.

G.

:

GAL

GALANTHIS, efclave d'Alcmène, qui procura l'accouchement de fa maîtreffe. Voyez Alcmène. Galanthis fit un grand éclat de rire du fuccès de fa rufe mais Lucine, piquée de le voir ainfi la dupe d'une efclave, la prit par les cheveux, la renversa par terre; & dans le temps qu'elle faifoit tous les efforts pour se relever, elle la changea en bélette, & la condamna à faire fes petits par la gueule. Cette punition de Galanthis fait allusion à une erreur populaire, fondée fur ce que la bélette porte prefque toujours dans fa gueule fes petits, qu'elle change continuellement de place. Elien dit que les Thébains honoroient ce petit animal, parce qu'il avoit facilité les couches d'Alcmène. GALATÉE,

une des

cinquante Néréides, fut aimée en même-temps par le beau berger Acis & par l'affreux Cyclope Polyphème. » Si vous me >> demandiez, difoit - elle dans » Ovide, fi je n'avois pas au>> tant de haine pour le Cyclo»pe, que d'amour pour Acis, » je vous répondrois que cela » étoit bien égal. Polyphe

me, devenu amoureux, commença à prendre quelque foin de fa perfonne: après avoir peigné, avec un rateau, les plus vilains cheveux du monde, & s'être rasé avec une faulx, il fe regardoit avec plaifir dans une fontaine moins cruel & moins farouche, il n'étoit plus avide de fang & de carnage; il couroit toute la journée pour cher cher fa Nymphe. Un jour s'étant affis fur un rocher, après avoir quitté fa houlette, qui étoit un pin, dont on auroit pu faire un mât de vaiffeau, il prit fa flûte, qui étoit compofée de cent tuyaux, & fe mit à chanter les louanges de fa maîtreffe. & fes tendres amours. Tout le rivage, la mer & les montagnes voifines retentirent au bruit de cette horrible mufique. Acis & Galatée, qui étoient cachés fous le rocher, en furent euxmêmes fi épouvantés, qu'ils voulurent s'enfuir. Le Cyclope les apperçut, & lança un rocher, d'une groffeur immenfe, fur Acis, qui en fut écrafé, tandis que Galatée fe jetta dans la mer, & rejoignit les Néréides fes fœurs. La Nymphe eft appellée Galatée, à caufe de fa blancheur (a). Voyez Acis, Polyphème.

GALAXAUNE, une des Nymphes Océanides, fille de l'Océan & de Téthis.

(a) rúa, fignifie du lait.

GALAXIE; c'eft ainfi que les Grecs nommoient cette longue trace blanche & lumineufe qui femble envelopper le Ciel, & qu'on apperçoit lorfqu'il n'y a point de nuages. Sa blancheur lui a fait donner le nom de voie de lait, ou voie lactée. C'eft par-là que l'on fe rend au palais de Jupiter, dir Ovide; à droite & à gauche font les maifons des Dieux les plus puiffans: c'eft par-là auffi que les héros entrent dans le ciel. Junon, par le confeil de Minerve, ayant donné à tetter à Hercule, qu'elle trouva dans un champ, où fa mère l'avoit expofé, il tira fon lait fi rudement, qu'il en fit rejaillir une grande quantité, qui forma cette voie de lait. Les villageois & le peuple nomment aujourd'hui cette voie de lait, le chemin de Saint Jacques, par erreur; parce qu'ayant oui dire que Saint Jacques eft en Galice, où vont plufieurs pélerins; & entendant nommer Galaxie cette voie de lait, ils ont confondu ce mot Galaxie, avec celui de Galice.

GALAXIES, fête en l'honneur d'Apollon, dit Meurfius; elle prenoit fon nom d'une bouillie d'orge cuite avec du lait, & qui faifoit en ce jourlà la matière principale du facrifice.

GALCIOPÉ, ou CHALCIOPE, fille d'Eurypilus, Roi de Cos, & l'une des maîtreffes d'Hercule, de qui elle eut Theffalus, qui donna fon nom à la Theffalie. Voyez Hercule. GALENE, une des cinquante Néréides.

GALÉOTÈS, fils d'Apollon, étoit la grande divinité des Hybléens, peuples voifins du mont Etna, qui le repréfentoient dans un char avec fon père.

GALLES, Prêtres de Cybèle, qui avoient pris leur nom d'un fleuve de Phrygie, appellé Gallus. Ce n'étoient point des Gaulois, comme quelques-uns l'ont cru, mais des gens du pays (b). L'inftitu tion des Galles, qui avoient commencé dans la Phrygie, fe répandit par-tout dans la Grèce, dans la Syrie, dans l'Afrique, & dans tout l'Empire Romain. La cérémonie qu'ils faifoient en Syrie, pour GALEOTES; c'étoient recevoir de nouveaux Galles auffi certains devins de Sicile, dans leur fociété, est ainsi déqui fe difoient defcendus du fils crite par Lucien. » A la fête de d'Apollon, dont ils portoient » la Déeffe fe rend un grand le nom. Ciceron (a) dit que » nombre de gens, tant de la » la mère de Denys le Tyran » Syrie, que des régions voifi» de Syracufe, étant groffe de >>nes ; tous y portent les figu>> fon fils, fongea qu'elle ac- res & les marques de leur re» couchoit d'un petit fatyre «. »ligion. Au jour affigné, touLes interprètes des fonges » te cette multitude s'affemble qu'en Sicile on appelloit alors » au temple: quantité de Gal Galéotes, répondirent que l'en» les s'y trouvent, & y célèfant dont elle accoucheroit, feroit long-temps le plus heureux homme de toute la Grèce.

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GALINTHIE, fille de Proétus, fut mife au rang des héroïnes de la Grèce, & fut honorée d'une fête, qui, de fon nom, s'appella Galinthia dies.

» brent leurs mystères; ils fe
» tailladent les coudes, & fe
>> donnent mutuellement des
>> coups
de fouet fur le dos.
>> La
troupe qui les environne,
» joue de la flûte & du tympa-
» non ; d'autres, faifis comme
» d'un enthoufafme, chantent
>> des chansons qu'ils font fux

(a) Liv. 1. de la Divin.

(b) La dénomination des Galles, & des Gaulois, qui est équivoque dans le latin, ( Galli, pour les uns & pour les autres,) ne l'est point dans les Auteurs Grecs. qui appellent les Galles r, & leg Gaulois Κόλποι, οι Γαλάταια

le champ. Tout ceci fe paffe hors du temple ; & la troupe qui fait toutes ces chofes, » n'y entre pas. C'eft en ces »jours-là qu'on fait des Galles. Ce fon des flûtes infpire » à plufieurs des affiftans une » espèce de fureur ; & alors le » jeune homme qui doit être »initié, jette fes habits, & fai» fant de grands cris, vient au » lieu de la troupe, où il dé» gaine une épée, & fe fait euD nuque lui-même. Il court, » après cela, par la ville, por» tant entre fes mains les mar

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» dans certains livres ; ils les » vendoient au peuple & à des » femmelettes, qui étoient char»mées d'avoir ces oracles en >> vers & en cadence. Ces pref» tigiateurs firent tomber les >> vrais oracles prononcés au » Trépied «. Il leur étoit permis, par la loi des douze tables, dit Ciceron, de demander l'aumône à certains jours, à l'exclufion de tout autre mendiant. C'étoient enfin des difeurs de bonne avanture, qui fe mêloient de prédire l'avenir. Ils menoient en leur compagnie de vieilles enchantereffes, qui marmotoient de certains vers, & jettoient des charmes pour troubler les familles.

» Quand un Galle eft mort, » dit encore Lucien, fes compa» gnons l'emportent aux faux» bourgs, & jettent la bière & » le corps du défunt fur un

Les Galles étoient des coureurs, des charlatans, qui alloient de ville en ville, jouant des cymbales & des crotales, qui portoient des images de» tas de pierres; après quoi leur Déeffe, pour féduire les gens fimples, & ramaffer des aumônes, qu'ils tournoient à leur profit; des fanatiques, des furieux, des miférables, des gens de la lie du peuple, qui, en portant la mère des Dieux, chantoient des vers par tout pays, & rendirent par-là, dit Plutarque, la poéfie fort méprifable; c'est-à-dire, la poéfie des Oracles. » Ces gens-là, » dit-il, rendoient des ora>>cles, les uns fur le champ, » les autres les tixoient par fort

» ils fe retirent, & ne peuvent
>> entrer dans le temple que
>> fept jours après cette céré-
>> monie ; s'ils y entrent de-
» vant, cela passe chez eux
» pour un facrilège. Si quel-
» qu'un d'entr'eux voyoit un
>> corps mort, il ne pouvoit
>> entrer de tout ce jour-là dans
» le temple, & ne pouvoit mê-
» me y entrer le lendemain,
» qu'après s'être purifié. Ils im-
>> molent des taureaux, des va-
» ches, des chèvres & des bre-
» bis; les cochons leur étant

ces,

exécrables, ils ne peuvent » ni en immoler, ni en man»ger. Le pigeon paffe chez eux » pour le plus fain des oiseaux ; >> mais ils ne croient pas qu'il » leur foit permis de le toucher; » fi quelqu'un d'eux le touche >> par mégarde, il eft cenfé impur ce jour-là «. Enfin, ils faifoient, pendant leurs facrifides contorfions violentes de tout le corps, tournant la tête avec rapidité, & fe heurtant du front les uns contre les autres à la façon des béliers. Ces Galles avoient un chef, qu'on appelloit Archigalle, ou fouverain Prêtre de Cybèle : c'étoit une perfonne de confidération ; il étoit vêtu de pourpre, & portoit la tiare. Voyez Archigalle, Gallus.

GALLUS, premier Prêtre de Cybèle, qui fe fit eunuque auffi-bien qu'Atys, & à l'exemple duquel les Prêtres de Cybèle furent eunuques, & tèrent le nom de Galles.

por

GALLUS, confident de Mars, fervoit ce Dieu dans fes amours, & faifoit la fentinelle pendant que fon maître étoit avec Venus. Un jour les ayant laiffé furprendre par Vulcain, pour s'être endormi, il en fut puni fur le champ, & changé en coq, en latin Gallus, & condamné à avertir tous les jours, par fon chant, des ap

(a) De ramos, nôces.

proches du Soleil, comme pour dire à Mars de prendre garde à lui.

GAMÉLIA; c'est un des noms de Junon, qui fignifie la Nuptiale (a). On célébroit, au mois de Janvier, une fête appellée les Gamélies, en l'honneur de Junon Gamélia ; & il fe faifoit dans ce jour-là beaucoup plus de nôces que dans les autres temps, parce qu'on le croyoit plus heureux. Le mois de Janvier prit même de cette fête le nom de Gamélion chez les Athéniens. Ce mois commençoit au folftice d'hiver.

GAMÉLIES, fête des Athéniens, Voyez Gamélia. GAMÉLIUS; on trouve que Jupiter a été auffi furnommé Gamélius apparemment qu'il préfidoit aussi aux mariages.

GANGE, fleuve des Indes,' pour lequel les Indiens avoient une très grande vénération. Ses eaux, auxquelles ils attribuoient de grandes vertus, paffoient parmi eux pour faintes & facrées. Leur fuperftition à cet égard dure encore; & les Princes qui font maîtres des bords de ce fleuve, difent les voyageurs, fçavent bien la mettre profit, en faifant acheter à leurs fujets la permiffion d'y puiser de l'eau, ou de s'y baigner. GANYMEDE, étoit fils

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