ne fçais pourquoi, revêtue d'une tunique, qui eft relevée par une ceinture. Elle tient entre fes mains une canne: cet animal aquatique marque que c'eft un mois pluvieux; ce qui eft auffi défigné par une urne, représentée en l'air auprès d'elle, qui verfe de l'eau en abondance. Aux pieds de la femme eft d'un côté un héron, oifeau qui aime les eaux & les marais; & de l'autre un poiffon. Tout cela revient au même. C'est le mois des pluies, fur-tout à Rome, où l'hiver eft plus court qu'en nos climats. Aufone a fait fur cette image quatre vers, dont le fens eft tel: c'eft ce mois vêtu de bleu, dont l'habit eft relevé par une ceinture, où l'on prend ces oifeaux qui aiment les lacs & les lieux marécageux, où la pluie tombe en abondance, & où l'on fait les expiations qu'on appelle Februa. L'abondance des eaux qui tombent pendant ce mois, l'avoit fait confacrer à Neptune. En ce mois, on célébroit les jeux Génialiques, les Lupercales, le 15; les Quirinales, le 17; les Fornucales & les Férales, le 18 & le 21 ; lés Carifties, le 22; les Terminales, le 23 ; les Fugales, le 24; & les Equiries, le 27. FIDE, femme d'Orion., V. Orion. le 11; FIDÉLITÉ, en latin Fides, divinité Romaine, qui préfidoit à la bonne foi dans le commerce, & à la fûreté dans les promeffes: on la prenoit à témoin de fes engagemens ; & le ferment qu'on faifoit par elle, étoit de tous les fermens le plus inviolable. Numa confidérant la Fidélité, dit un ancien, comme la chose du monde la plus fainte & la plus digne de vénération parmi les hommes, bâtit le premier de tous un temple à la Foi publique, & ordonna des facrifices, dont il voulut que les frais fe fiffent aux dépens du public. Les Prêtres qu'il établit, pour avoir foin du culte de cette divinité, devoient être vêtus de blanc pendant qu'ils facrifioient: on ne répandoit point de fang dans ces facrifices, on ne tuoit point d'animaux. Le temple que Numa lui confacra, étoit au Capitole, près de celui de Jupiter. Il fut rebâti & dédié par les foins d'Artilius Calatinus. On la voit repréfentée fur les médailles, quelquefois fous la figure d'une femme, couronnée de feuilles d'olivier; d'autrefois affife tenant d'une main une tourterelle, & de l'autre un figne militaire. La tourterelle est un symbole de la Foi, à caufe de la foi qu'elle garde à fa compagne. Les autres fymboles de la divinité font deux mains jointes ensemble, pour FIDIUS, le Dieu de la bonne foi ou de la fidélité, par lequel on juroit, difant: Me Dius Fidius, en fous-entendant adjuvet. Que le Dieu Fidius me foit favorable. Or, ce Dieu étoit, felon les uns, Jupiter, vengeur des faux fermens; & felon d'autres, Her culé fon fils, qu'on faifoit préfider à la foi donnée dans les contrats. Ce Dieu Fidius avoit plufieurs temples dans Rome, dont l'un étoit appellé des Dii Fidii Sponforis, temple du Dieu Fidius Sponfor, c'eft à-dire, garant des promeffes; un autre fur le mont Quirinal, & un troisième dans la treizième région de la ville. FIÈVRE, les Romains firent de la Fièvre une Déef fe, qui avoit un temple au mont Palatin, & dans deux autres quartiers de Rome, fe lon Cicéron & Valère Maxime. On apportoit dans ces temples les remédes contre la fièvre, avant de les donner aux malades, & on les expofoit quelque temps fur l'autel de la Déeffe. Elle avoit auffi un temple à Cadix. Nous ne fçavons pas fous quelle forme les Romains repréfentoient la Fiè vre; mais nous avons la formule d'une prière & d'un vœu fait a la Fièvre, qui s'eft confervée dans une infcription; la voici: Camilla Amata offre fes pières, pour fon fils malade à la divine Fièvre, à la fainte Fièvre, à la grande Fièvre. Les Romains avoient reçu cette divinité des Grecs; avec cette différence, que ces derniers en f faifoient un Dieu, parce que le mot superos.» Fièvre, eft mafculin, & que Febris eft féminin. FLAMBEAU : dans les anciens monumens, un flambeau qu'on éleve, eft la mar que du foleil levant; & un flambeau qu'on éteint, eft la marque du foleil couchant.. FLAMINE, en latin Flamen; c'eft le nom d'une certaine claffe de Prêtres chez les Romains, qui avoit été inftituée par Romulus, felon Plutarque, & par Numa Pompilius, felon Tite-Live. Ces Flamines n'étoient trois que au commencement : celui de Jupiter, Flamen Dialis: celui de Mars, Flamen Martialis : & celui de Quirinus, Flamen Quirinalis. Dans la fuite, ils furent multipliés jufqu'à quinzes dont les trois premiers, qui étoient tirés du Sénat, étoient auffi d'un rang & d'une confidération diftinguée des autres; c'eft pour cela qu'on FLAMEN Augustalis : on trouve, dans les marbres, un Flamen en l'honneur de l'Empereur Augufte; & il lui fut donné, de fon vivant même, lorfqu'on lui éleva des temples & des autels. les appelloit Flamines majeurs; avoit créé un Flamine, fous le & les douze autres nommés titre de Flamen Herculaneus Flamines mineurs, étoient Commodianus; mais ce Prince choifis d'entre le peuple. Cha- étoit trop haï pour que ce Saque Flamine n'étoit que pour cerdoce subsistất après fa mort. un Dieu: il ne leur étoit pas Nous ne parlerons ici que du permis, comme à d'autres Flamen Augustalis, du FlaPrêtres, de tenir plufieurs Sa- men Dialis, & du Flamen Facerdoces à la fois. Leurs filles lacer : les autres font renvoyés étoient exemptes d'être prifes dans leur rang. pour Veftales. L'élection des uns & des autres fe faifoit par le peuple, & l'inauguration par le fouverain Pontife; l'inau guration veut dire la cérémonie de certains Augures, qu'on faifoit lorsqu'on les mettoit en poffeffion de cette dignité. Quoiqu'ils fuffent perpétuels, ils pouvoient être déposés pour certaines causes; & cela s'ap pelloit Flaminio abire, dépoler le ministère de Flamine. Leurs bonnets pointus, furmontés d'une groffe houppe de fil ou de laine, les firent nommer Flamines, dit Feftus (a). Les Flamines font nommés, avec la dénomination du Dieu qu'ils fervoient, Les voici: Flamen Dialis, Martialis, Quirinalis, Auguftalis, Carmentalis, Fa» où les Confuls commanlacer, Floralis, Furinalis, Hadrianalis, Flamen Julii Cæfa tis, Laurentaulis, Lucinalis, Palatualis, Pomonalis, Virbialis, Volcanalis & Volturnalis. L'Empereur Commode (a) A Fila mine. FLAMEN Dialis: ce Prêtre de Jupiter étoit d'une grande confidération à Rome, fort révéré de tout le monde, & fujet à certaines loix qui le diftinguoient des autres Prê tres, & qu'Aulugelle nous a confervées (b). 1°. » Il lui étoit » défendu d'aller à cheval; » 2o de voir une armée hors » de la ville, ou une armée rangée en bataille. C'est pour » cette raison qu'il n'étoit ja» mais élu Conful, au temps » doient les armées ; 3°. il ne » lui étoit jamais permis de » jurer; 4. il ne pouvoit fe » fervir que d'une forte d'an» neau, percé d'une certaine » manière; 5°. il n'étoit per » fer; 13°. ce qu'on coupois » de fes ongles ou de fes » cheveux, devoit être en» terré fous un chêne verd; » 14°. tout jour étoit jour de » fête pour le Flamen Diale: » il ne lui étoit pas permis de » fortir à l'air, fans fon bon quitter dans fa maison, pour » fa commodité: cela lui avoit » été accordé depuis peu, dit » Sabinus, par les Pontifes, » qui lui avoient encore fait » grace fur d'autres points » & l'avoient difpenfé de » quelques autres cérémonies; » i5°. il ne lui étoit pas per» mis de toucher de la farine » levée; 16°. il ne pouvoit åter mis à perfonne d'emporter » du feu de la maifon de ce » Flamine, hors le feu facré; » 6°. fi quelque homme lié » ou garroté entroit dans fa » maison, il falloit d'abord lui » ôter les liens, les faire mon»ter par la cour intérieure » de la maison, jufques fur» net facerdotal, il pouvoit le » les tuiles, & les jetter du » toît dans la rue; 7o. il ne » pouvoit avoir aucun nœud, » ni à fon bonnet facerdotal, » ni à sa ceinture, ni autre » part; 8°. fi quelqu'un qu'on » menât fouetter, fe jettoit à >> fes pieds pour lui demander » grace, c'eût été un crime de » le fouetter ce jour-là ; 9°, il » n'étoit permis qu'à un homme libre de couper les che-» fa tunique intérieure qu'en un » veux à ce Flamine; 10°. il ne lui étoit pas permis de p toucher ni chèvre, ni chair » crue, ni lierre, ni féve, ni » même de proférer le nom » d'aucune de ces chofes » 11°. il lui étoit défendu de » couper les branches de vir » gne qui s'élevoient trop » haut; 12°. les pieds du lit » où il couchoit, devoient » être enduits d'une boue li » quide; il ne pouvoir cou » cher dans un autre lit trois » nuits de fuite, & il n'étoit » permis à aucun autre de » coucher dans ce lit, au pied » duquel il ne falloit met» tre aucun coffre avec un » tas de hardes ou avec du » lieu couvert, de peur qu'il » ne parût nud fous le ciel, » & comme fous les yeux de » Jupiter; 17°. dans les fef» tins, perfonne n'avoit féan»ce devant le Flamine Dia>>le, finon le Roi facrificateur; » 18°. fi fa femme venoit à » mourir, il perdoit fa digni» té de Flamine; 19o. il ne pouvoit faire divorce avec fa femme; il n'y avoit que >> la mort qui les féparat » 20°. il lui étoit défendu » d'entrer dans un lieu où il y eût un bucher à brûler les morts; 21. il ne lui » étoit pas permis de toucher » un mort: il pouvoit pour » tant affifter à un convci.. » Voici les paroles du Pré» teur qui contiennent un » édit perpétuel: je n'obligerai jamais à jurer, dans ma » jurifdiction, le Flamine Dia»le. Varron, dans fon deuxiè» me livre des chofes divines, » parle du Flamine Diale, en » ces termes: Lui feul doit » porter l'albogalérus, ou le >> bonnet blanc; foit parce qu'il »eft » eft le plus grand de tous, » foit parce qu'il faut immo»ler à Jupiter une victime >> blanche «<. FLAMEN Falacer, il prenoit le nom de l'ancien Dieu Falacer, dont on ne connoît prefque que le nom. FLAMINIQUE, c'eft ainfi qu'on appelloit la Prêtreffe, femme du Flamine Diale: elle s'habilloit de couleur de flamme, & portoit fur fes habits l'image de la fou dre, de même couleur. Il étoit défendu à la Flaminique d'avoir des fouliers de bête morte, qui n'eût pas été tuée. Il ne lui étoit pas permis de monter des échelles plus haut que trois échelons. Lorfqu'elle alloit aux Argées, elle ne devoit ni orner fa tête, ni peigner fes cheveux. Voyez Argées. Elle portoit dans fa coëffure un rameau de chêne verd. Le divorce lui étoit interdit, & fon facerdoce ceffoit par la mort de fon mari: enfin, elle étoit aftreinte, dit Aulugelle, Mariage. FLAVA LIBA. Voyez Matrales. FLECHES d'Hercule: ce héros trempa fes fléches dans le fang de l'Hydre de Lerne, & les empoifonna; enforte que toutes les bleffures qu'elles faifoient, étoient incu rables. C'eft de ces fléches qu'il tua le Centaure Neffus. En mourant, il les laiffa à fon ami Philoctete, comme ce qu'il avoit de plus précieux fur la terre: mais elles furent fatales à Philoctéte, qui, ayant voulu en faire ufage dans l'ifle de Lemnos, laiffa tomber par mégarde une fléche fur fon pied, & fe fit une horrible bleffure, dont il fut dix ans à guérir. Une des fatalités de Troye étoit les Grecs ne pouque voient prendre la ville, fans avoir des fléches d'Hercule: après bien des difficultés, Philoctéte vint au fiége, & y apporta ces redoutables fleches. Voyez Fatalitès, Philoctete. FLEUVES, ils eurent part aux honneurs de la divinité chez les Païens, comme tant d'autres créatures, fouvent bien moins considérables: les temples des Grecs & des Romains renfermoient les ftatues de leurs fleuves: il y avoit peu de rivières, fur-tout dans |