Page images
PDF
EPUB

vales, Compitales. EXPIATION pour les temples ou pour les lieux facrés: fi quelque criminel entroit dans un lieu facré, le lieu étoit profané; il falloit l'expier. dipe, exilé de fon pays, alla, par hazard, vers Athènes, & s'arrêta à Colone, près du temple des Euménides, dans un bois facré : les habitans fçachant qu'il étoit criminel, l'obligèrent de faire les expiations néceffaires. Ces expiations confiftoient à faire des libations d'eau tirée de trois fources, à couronner des coupes facrées de laine récemment enlevée de la toifon d'une jeune brebis, à répandre de l'eau pure, & non du vin, à verfer entiérement & d'un feul jet la dernière libation, le tout en tournant le vifage vers le Soleil; enfin, il falloit offrir trois fois neuf branches d'olivier, (nombre mystérieux), en prononçant une prière aux Euménides. dipe, que fon état rendoit incapable de faire une pareille cérémonie, en chargea Ifiène fa fille.

EXPIATION des armées. Voyez Armiluftres. Outre ces expiations, il y en avoit enco

re pour être initiés aux grands & petits mystères Eleufins, à ceux de Mythras, aux Orgies, &c. Il en avoit pour toutes les actions de la vie un peu importantes : les nôces, les funérailles, les voyages étoient précédés ou fuivies d'expiation. Tout ce qui étoit réputé de mauvais augure,

la rencontre d'une belette, d'un corbeau ou d'un liévre, un orage imprévu, un fonge & mille autres accidens, obligeoient de recourir aux expiations.

EXPIATOR; on donnoit ce nom aux Dieux en général, mais particuliérement à Jupiter, parce qu'il étoit cenfé pier les hommes des crimes qu'ils avoient commis.

ex

EXTA; ce font les entrailles des victimes, que les Arufpices examinoient pour en tirer des préfages. Voyez Entrailles.

EXTISPICES; on donnoit aux Arufpices ce nom, qui est compofé de deux mots latins Exta, entrailles, & infpicere, confidérer.

EXTISPICIUM; c'eft un des inftrumens destinés à fouiller dans les entrailles des ani

maux.

351

FAB

FABARIES, facrifice qui fe faifoit à Rome fur le mont Cœlius, avec de la farine de fève & du lard, le premier jour de Juin, en l'honneur de la Déeffe Carna; d'où vient que les calendes de Juin s'appelloient Fabaria. Voyez Carna.

FABIENS. Les Luperces, ou Prêtres de Pan, étoient divifés à Rome en trois colléges, des Fabiens, des Quintiliens & des Juliens. Voyez Luper

ces.

[ocr errors]

FABIUS, fils d'Hercule & d'une fille d'Évandre, eft regardé comme la tige de l'illuftre famille des Fabius à Ro

me.

FABLE; ce mot, qui fignifie en général une narration, s'applique en particulier aux narrations feintes ou ornées de fictions. Ce dictionnaire eft un recueil de toutes les Fables de

l'antiquité qui ont rapport à la religion païenne, à fes myftères, à ses fêtes, à fes cérémonies, au culte dont elle honoroit fes Dieux & fes héros. Les Fables font de plufieurs fortes; il y en a d'hiftoriques, de phy

F.

FAB

rales, de mixtes ; il y en a enfin qui ne font inventées que pour divertir.

FABLES hiftoriques; ce font. d'anciennes hiftoires mêlées avec plufieurs fictions ; & ces Fables font le plus grand nombre: telles font celles qui parlent des principaux Dieux & des héros, Jupiter, Apollon Bacchus, Hercule, Jason Achille : le fond de leur hiftoire eft pris dans la vérité.

[ocr errors]
[ocr errors]

FABLES philofophiquess ce font celles que les poëtes ont inventées, comme des paraboles propres à envelopper les myftères de la philofophie comme quand on dit que l'Océan eft le père des Fleuves; que la Lune époufa l'Air, & devint mère de la Rofée.

FABLES allégoriques; c'étoit une efpèce de parabole qui cachoit un fens myftique, comme celle qui eft dans Platon, de Porus & de Pénie, ou des richeffes & de la pauvreté, d'où nâquit l'Amour.

:

FABLES morales; ce font celles qu'on a inventées pour débiter quelques préceptes propres à régler les mœurs, com

[merged small][merged small][merged small][ocr errors]

FABLES mixtes, c'est-àdire, mêlées d'allégorie & de morale, & qui n'ont rien d'hif torique, ou qui, avec un fond hiftorique, font cependant des allufions manifeftes, ou à la morale, ou à la phyfique.

FABLES inventées à plaifir; ce font celles qui n'ont d'autre but que de divertir, comme celle de Pfiché, & celles qu'on nommoit Miléfiennes & Sybaritides.

FABULINUS, Dieu de la parole (a), qui étoit honoré chez les Romains, dit Varron. On l'invoquoit fur les enfans, & on lui faifoit des facrifices pour eux, lorsqu'ils commençoient à parler & à bégayer quelques mots. C'étoit un des Dieux qui préfidoient à l'éducation des enfans.

FACTION, Roi de Lyrneffe. Voyez Briféïs.

FAGUTALIS, furnoin donné au Jupiter de Dodone, & fignifie (b) qui habite dans un hêtre, parce que les Oracles de ce Dieu à Dodone fortoient du creux d'un hêtre.

FAIM. Voici une divinité qui devoit avoir peu d'adora

[ocr errors]

(a) Fabule dérive de fari, parler, (b) De fagus, un hêtre,

FAL FAM FAN teurs, à moins que l'on ne s'adreffat à elle pour l'éloigner, comme on faifoit avec les divinités malfaifantes. On plaçoit la Faim à l'entrée des enfers, avec les Maladies, les Chagrins, la Pauvreté, & tous les maux de la vie, dont on faifoit autant de divinités. On la peignoit fous la figure d'une femme féche, qui a le visage pâle & hâve, les yeux enfoncés, le corps maigre & décharné. Les Lacédémoniens avoient placé une ftatue de la Faim dans le temple de leur Minerve Chalcioéque.

FALACER, Dieu des Romains. On ne fçait pas trop quelle étoit la fonction de ce Dieu. Il y en a qui croient qu'il préfidoit aux colonnes du Cirque, nommées Falæ, & dont il eft parlé dans la fixième fatyre de Juvenal. D'autres ont dit, d'après Varron, que Falacer étoit le Dieu des pomy a des critiques qui prétendent que cet endroit de Varron a été mal entendu. Ce qu'il y a de certain, c'eft qu'entre les Flamines, il y en avoit un nommé Flamine Falacer.

miers ; mais il

FAMILIARES. Voyez

Lares.

FANATIQUES, c'étoient des gens qui fe tenoient dans les

temples

[ocr errors]

tend ainfi, quand il dit, au livre 2 de la Divination, parlant de certains philofophes qu'ils font fuperftitieux & prefque Fanatiques.

[ocr errors]

FANUS, Dieu des anciens, qui préfidoit aux voyageurs, & qu'on eftimoit auffi Dieu de l'année. Les Phéniciens le repréfentoient fous la figure d'un ferpent plié en rond qui mordoit fa queue, felon Macrobe. Cet article eft de Moréri, qui fe trompe en mettant Fanus pour Eanus, qui eft le même que Janus. Voyez Eanus.

remples (a), & qui, entrant dans une espèce d'enthousiasme comme animés & infpirés par la divinité qu'ils fervoient, faifoient des geftes extraordinaires, comme des Bacchantes, & prononçoient des Oracles. Les Fanatiques fe tenoient plus ordinairement au temple de Bellone. Juvenal dit que le Fanatique eft piqué de l'aiguillon de Bellone: ces malheureux fe tailladoient les bras avec des poignards, & faifoient ainfi à la Déeffe un facrifice de leur fang. Lampride, dans la vie d'Eliogabale, dit que cet Empereur, qui avoit renoncé à toute forte de pudeur & de honte, pouffa fa folie jufqu'à fe joindre à ces Fanatiques tailladés, & à branler la tête comme eux. Cette cérémonie de branler la tête leur étoit ordinaire: elle leur étoit auffi commune avec les Galles & les Agyrtes, gens de même efpèce. Les Fanatiques de Bellone étoient furnommés Bellonaires. Mais il y avoit encore des Fanatiques d'Ifis & de Sérapis, FATALITÉ du destin; & dans le temple de Sylvain: c'étoit la néceffité d'un évènepeut-être y en avoit-il encore ment dont on ignoroit la caufe, dans les temples d'autres Dieux. & qu'on attribuoit à la deftiLe nom de Fanatique fe trou- née. Les anciens donnoient tout ve pris en mauvaife part dans à la Fatalité; & les Stoïciens les meilleurs auteurs, & dans foumettoient même la Provile même fens dence à la Fatalité du deftin. que nous le prenons aujourd'hui. Ciceron l'en- Voyez Deftin.

[ocr errors]

FASCINUS, divinité Romaine, qui étoit la même chofe que Pan. On l'invoquoit' fous ce nom pour préserver des fafcinations: on le pendoit furtout au cou des enfans. On en attachoit auffi une figure au char de ceux qui triomphoient, fur la tête defquels elle pendoit. C'étoit les veftales qui lui facrifioient aux fêtes Romaines. Cette divinitè paffoit pour avoir un très-grand pouvoir.

(a) Ils prenoient ce nom de Fanum, qui veut dire un temple.

FATALITÉS de Troye ; c'étoit une opinion répandue parmi les Grecs & les Troyens, que la ruine de Troye étoit attachée à certaines Fatalités qui devoient être accomplies. La première étoit, que la ville ne pouvoit être prilè fans les defcendans d'Eaque. On étoit fondé fur ce qu'Apollon & Neptune, employés à bâtir les murs de Troye, avoient prié ce Prince de les aider, afin que l'ouvrage d'un homme mortel venant à être mêlé avec celui des Dieux, la ville qui, fans cela, auroit été imprenable, pût un jour être prife, fi c'étoit la volonté du destin : c'eft ce qui fit que les Grecs firent tous leurs efforts pour arracher Achille, petit-fils d'Eaque, d'entre les bras de Déidamie, où fa mère l'avoit caché; & qu'après fa mort on envoya chercher fon fils Pyrrhus, quoiqu'il fût fort jeune. Il falloit en fecond lieu, avoir les flèches d'Hercule qui étoient entre les mains de Philoctète , que les Grecs avoient abandonné dans l'ifle de Lemnos. Le befoin qu'on crut avoir de ces flèches, obligea les Grecs à députer Ulyffe pour aller chercher Philoctete; & le rufé capitaine réuffit dans fon entreprise. La troifième & la plus importante Fatalité, étoit d'enlever le palladium que les Troyens gardoient foigneufement dans le temple de Mi

[ocr errors]

nerve. Diomède & Ulyffe trouvèrent le moyen d'entrer de nuit dans la citadelle, & d'enlever ce précieux gage de la fûreté des Troyens. Il falloit, en quatrième lieu, empêcher que les chevaux de Rhéfus, Roi de Thrace, ne buffent de l'eau du Xantke, & ne mangeaffent de l'herbe des champs de Troye : mais Ulyffe & Diomède vinrent furprendre ce Prince dans fon camp près de la ville, le tuèrent, & emmenèrent fes chevaux. Il étoit néceffaire, en cinquième lieu avant de prendre la ville, de faire mourir Troïle, fils de Priam, & de détruire le tombeau de Laomédon, qui étoit fur la porte Scée. Achille tua ce jeune Prince; & les Troyens eux-mêmes abattirent le tombeau de Laomédon, lorfque, pour

[ocr errors]
[ocr errors]

faire entrer le cheval de bois dans la ville, ils firent une brèche aux murailles. Enfin Troye ne pouvoit être prife fans que les Grecs euffent dans leur armée Télèphe, fils d'Hercule & d'Augé: mais ce Téléphe étoit allié des Troyens, & avoit époufé Aftioché, fille de Priam. Cependant, après un combat contre les Grecs, dans lequel il avoit été bleffé, il quitta les Troyens, & se jetta dans le parti des Grecs. Áinsi furent exécutées toutes les Fatalités de Troye ; & cette ville fe foutint jufqu'à ce que les

« PreviousContinue »