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fille Thébé de deux colombes qui avoient le don de la parole. Čes deux colombes s'envolérent un jour de Thèbes en Egypte, pour aller, l'une en Libye, fonder l'Oracle de Jupiter Ammon, & l'autre en Epire, dans la forêt de Dodone, où elle s'arrêta, & apprit aux habitans du pays que l'intention de Jupiter étoit qu'il y eût un Oracle en ce lieu-lá. L'Oracle s'y établit auffi-tôt, & il ne tarda pas d'avoir un grand nombre de confultans. Dans cette forêt de Dodone, il y avoit une fontaine qui couloit avec un doux murmure aux pieds d'un chêne; la Prêtreffe interprétoit ce bruit, & annonçoit l'avenir fur ce murmure: c'eft ainfi que l'Oracle fe rendit dans les commencemens; mais dans la fuite on y chercha bien plus de façon. On s'avifa de fufpendre en l'air des vafes d'airain, des efpèces de chaudrons, auprès d'une ftatue de même métal, auffi fufpendue, & qui tenoit à la main un fouet d'airain à plufieurs cordes & mobiles : le vent venant à ébranler cette figure, elle frappoit les chaudrons, qui s'entrechoquoient les uns les autres, & rendoient un fon qui duroit affez long-temps: c'eft fur les variétés de ce fon qu'on annonçoit l'avenir; de-là venoit le proverbe : l'airain de Dodone, dont on ufoit quand

quelqu'un parloit trop. Enfin, c'étoient les chênes de la forêt de Dodone qui rendoient les Oracles, dit la fable.

DODONEUS, furnom de Jupiter. Voyez Dodone.

DODONIDES femmes qui rendoient les Oracles à Dodone, tantôt en vers tantôt par les forts.

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&

DOEAS. Voyez Acmon. DOLICHÉNIUS, furnom de Jupiter, fous lequel on le trouve représenté debout fur un tonneau, au bas duquel eft un aigle éployé : il est armé de pied en cap, le cafque en tête. On adoroit Jupiter fous ce nom dans la Comagène en Syrie, & chez les anciens habitans de Marseille.

DOLON, fils du héraut Eumedès, offre à Hector d'aller de nuit au camp des Grecs, examiner leur fituation & sonder leurs deffeins, à condition qu'on lui donnera le magnifique char & les chevaux immortels d'Achille; avantage qu'il préfère à l'alliance royale qu'Hector lai avoit offerte. Dolon, pour le déguiser, fe couvre tout le corps d'une peau de loup; & quand il eft près des retranchemens des Grecs, il imite la façon de marcher des bêtes, pour n'être point sufpect: mais ce déguisement ne lui fert de rien ; il eft découvert par Diomède, qui le met mort.

à

DOMALITÈS.

DOMATITÈS, furnom de Neptune.

DOMICIUS. On invoEquoit ce Dieu dans le temps des nôces, pour que la femme demeurât affidûment dans la maifon de fon mari, & qu'elle y vécût en paix avec lui. DOMÎDUCA. Voyez

Mariuge.

DOMIDUCUS. Voyez

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DORIENS. V. Héraclides. DORIPE, femme d'Anius. Voyez Anius.

DORIS, fille de l'Océan & de Thétis, époufa fon frère Nérée, & fut mère des cinquante Néréides. C'est une des Divinités de la mer. V. Nérée. DORIS eft auffi une des cinquante Néréides.

DOTO, une des Néréides dont parle Virgile au 9e livre de l'Enéide.

DOULEUR, fille de l'Erèbe & de la Nuit, felon Cicéron; ou de l'Air & de la Terre, fuivant Hygin.

DRAGON: cet animal fabuleux tenoit beaucoup du ferpent, quant à la forme; au refte, chaque poëte a décrit ceux dont il parloit, ainsi qu'il

a plat à fon imagination. Cet animal ne dorinoit jamais ; c'eft pourquoi on lui confioit la garde des chofes précieuses. Il étoit confacré à Minerve, pour marquer, dit-on, que la véritable fageffe ne s'endort jamais : il étoit auffi confacré à Bacchus, pour exprimer les fureurs de l'ivreffe; & à Mars, pour exprimer celles de la guerre. Plutarque le donne encore pour attribut aux héros.

DRAGON d'Anchife: pendant qu'Enée faifoit des li"bations aux manes de fon pèreAnchife, il fortit du tombeau un Dragon énorme, dont le corps formoit mille réplis tortueux, & dont le dos étoit couvert d'écailles jaunes & azurées. Ce ferpent fit le tour du tombeau & des autels, le gliffa entre les vafes & les coupes, goû ta de toutes les viandes offertes, & rentra enfuite dans le fond du fépulcre, fans faire aucun mal aux affistans. Virgile dit qu'Enée prit ce Dragon pour un génie attaché au fervice d'Anchife.

DRAGON d'Aulide: tandis que la flote des Grecs s'affembloit dans le port d'Aulide, dit Homère, & qu'on of froit aux Dieux des facrifices à l'ombre d'un plane, un horri ble Dragon, marqueté de taches de fang, envoyé par Jupiter, fe gliffant de deffous l'autel, monta rapidement fut

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le plane, au haut d'une bran che, où étoient huit petits paffereaux, cachés fous des feuilles avec leur mère : il les dévora tous; & après ce cruel repas il fut tout d'un coup changé en pierre. Ce prodige épouvanta tous les Grecs; mais Calchas en tira un augure favorable comme ce Dragon, dit-il, a dévoré les huit paffereaux & leur mère, nous ferons autant d'années à combattre contre les Troyens, & la dixième année nous nous rendrons maîtres de leur ville. Pourquoi, dit Cicéron au liv. 2 de la Divination, conjecturer plutôt le nombre des années, que celui des mois & des jours? Quel rapport y a-t-il entre des oifeaux & le cours des années ? DRAGON de Cadmus. Voyez Cadmus.

DRAGON de Delphes: un Dragon gardoit l'antre d'où Thémis prédifoit les chofes fu tures ; &, felon quelques mythologues, c'étoit le Dragon lui-même qui y prononçoit les Oracles. Apollon venant à cet antre, tua à coups de fléches le Dragon qui lui en fermoit l'en trée, & s'empara de l'Oracle. Voyez Delphes.

DRAGONS des enfers. Voyez Cerbère.

- DRAGONS de Cérès: le char de cette Déeffe étoit tiré par deux Dragons aîtés, qui la transportèrent en peu de

temps par toute la terre, lorfqu'elle cherchoit fa fille Proferpine.

DRAGONS de Médée : cette Princeffe étoit portée par les airs, dans un char tiré par des Dragons aîlés. Voyez Médée.

DRIMAQUE, esclave fugitif, s'étant retiré fur une montagne ramaffa d'autres gens de fa forte, avec lefquels il ravageoit l'ifle de Chio, & faifoit de grands maux aux infulaires : pour fe délivrer d'un fi fâcheux voifin, ils mirent sa tête à prix. Drimaque, qui étoit déja avancé en âge, aimoit un jeune homme de fa compagnie; & voulant lui procurer cette grande récompenfe que ceux de la ville devoient donner à celui qui apporteroit fa tête, lui dit fort sérieusement: je fuis avancé en âge; j'ai déja affez vécu, coupe-moi la tête, & porte-la à ceux de la ville, & tu auras dequoi vivre heureusement le refte de tes jours: je me prive volontiers du peu de vie qui me refte, pour rendre la tienne heureufe. Le jeune homme s'en défendit d'abord ; mais il fut fi preffé par Drimaque, qu'il lui coupa la tête, la porta à la ville, & en eut la récompenfe promife. Les infulaires, charmès de la générofité de Drimaque, lui bâtirent un temple, & le déifièrent sous le nom de héros

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pacifique. Les voleurs le regar- nommé, fur-tout le bois ou doient comme leur Dieu, & s'affembloient les Druides. La lui apportoient les dixmes de defcription qu'en fait Lucain, leurs vols & brigandages. C'eft liv. 3, V. 399, lorfqu'il raconAthénée qui conte cette hif- te comment Céfar le fit abattoire. Drimaque fut auffi nom tre, infpire je ne fçais quelle frayeur religieufe, qui frappe

mé Euménès.

cune affaire fans les confulter

DRIOPE. Voy. Dryope. & qui faifit. Leur autorité chez nos anciens Gaulois, les civil, qu'on n'entreprenoit auDRUIDES (a), c'étoient étoit fi grande, même dans le principaux miniftres de la religion, qui avoient fous eux un auparavant. Ils préfidoient aux grand nombre de miniftres fu- états, réfolvoient la guerre ou balternes; tels que les Bardes, la paix à leur gré, dépofoient les Eubages, les Vates, les les magiftrats Sarronides. Ils menoient une Rois, quand ils n'observoient les vie fort retirée & fort austère, pas les loix du pays: la juftice ne fe rendoit que par leur miniftère ; & ceux qui refufoient de fe rendre à leurs décisions, étoient frappés d'anathême ; tout facrifice leur étoit interdit, & le refte de la nation les regardoit comme des impies, qu'on n'ofoit même fréquenter. Afin que leur doctrine ne fût connue de perfonne, & qu'elle parût plus myftérieufe, non-feulement aux étrangers, mais aux Gaulois mêmes, les Druides n'écrivoient rien, mais ils chargeoient leur mémoire, & celle de leurs difciples, d'un nombre prodigieux de vers obfcurs, qui contenoient leur théo logie, & dont ils ne donnoient l'explication qu'avec de grandes réferves. Ils s'adonnoient à

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du moins en apparence. Cachés dans le fond des forêts, ils n'en fortoient que rarement; & c'étoit-là que toute la nation alloit les confulter. Hs avoient plufieurs colléges répandus dans toutes les provinces des Gaules, où ils étoient chargés de l'éducation de la jeuneffe. Le premier & le plus confidérable de ces collé ges étoit celui du pays Chartrain: c'étoit-là que réfidoit le chef fuprême des Druides: c'étoit dans les bois de cette contrée que s'offroient les grands facrifices, & où fe faifoient toutes les grandes céré monies que prefcrivoit la religion. Après ce collége, celui de Marfeille étoit le plus re

(a) Leur nom vient du mot celtique Déu, qui veut dire un hêne, que les Grecs nomment apus.

le plane, au haut d'une brànche, où étoient huit petits paffereaux, cachés fous des feuilles avec leur mère : il les dévora tous; & après ce cruel repas, il fut tout d'un coup changé en pierre. Ce prodige épouvanta tous les Grecs; mais Calchas en tira un augure favorable : : comme ce Dragon, dit-il, a dévoré les huit paffereaux & leur mère, nous ferons autant d'années à combattre contre les Troyens, & la dixième année nous nous rendrons maîtres de leur ville. Pourquoi, dit Cicéron au liv. 2 de la Divination, conjecturer plutôt le nombre des années, que celui des mois & des jours ? Quel rapport y a-t-il entre des oifeaux & le cours des années ? DRAGON de Cadmus. Voyez Cadmus.

DRAGON de Delphes: un Dragon gardoit l'antre d'où Thémis prédifoit les chofes futures; &, felon quelques my thologues, c'étoit le Dragon lui-même qui y prononçoit des Oracles. Apollon venant à cet antre, tua à coups de féches le Dragon qui lui en fermoit l'entrée, & s'empara de l'Oracle. Voyez Delphes.

temps par toute la terre, lorfqu'elle cherchoit fa fille Proferpine.

DRAGONS de Médée: cette Princeffe étoit portée par les airs, dans un char tire par des Dragons aîlés. Voyez Médée.

DRIMAQUE, efclave fugitif, s'étant retiré fur une montagne, ramaffa d'autres gens de fa forte, avec lesquels il ravageoit l'ifle de Chio, & faifoit de grands maux aux infulaires : pour fe délivrer d'un fi fâcheux voifin, ils mirent fa tête à prix. Drimaque, qui étoit déja avancé en age, amoit un jeune homme de fa compagnie ; & voulant lui procurer cette grande récompenfe que ceux de la ville devoient donner à celui qui apporteroit fa tête, lui dit fort férieule ment: je fuis avancé en áge; j'ai déja affez vécu, coupe-mo la tête, & porte-la à ceux de la ville, & tu auras dequoi vi vre heureusement le reste de tes jours: je me prive volon tiers du peu de vie qui me ref te, pour rendre la tienne heu reufe. Le jeune homme s'en défendit d'abord ; mais il fut fi preffé par Drimaque, qu'il lui

DRAGONS des enfers. coupa la tête, la porta à la ville,

charmés

Voyez Cerbère.

DRAGONS de Cérès:

& en eut la récompenfe promife. Les infulaires,

deux Dragons aîlés,

Ide cette Déeffe étoit de la générofité de Drimaque,

temple, & le

lui bâtirent un Kansportèrent en peu de déifièrent fous le nom de tres

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