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teux, d'aveugles; ils parlent d'une manière bouffonne des amours d'Anubis avec la Lune; ils difent que Diane eut le fouet: ils font faire à Jupiter fon teftament fur le point de mourir ils font battre les Dieux, & les font bleffer par des hommes; ils les font fuir en Egypte, où ils font obligés, pour fe cacher, de fe revêtir de la peau des crocodiles & des lézars: Apollon pleure Efculape, Cybèle Atys; l'un chaffé du ciel, eft obligé de garder des troupeaux; l'autre réduit à travailler à des ouvrages de maçonnerie, n'a pas le crédit de fe faire payer: l'un eft muficien, l'autre forgeron, l'autrre fage-femme. En un mot on leur donne des emplois indignes ce qui fent plutôt la bouffonnerie du théâtre, que la majesté divine. Quant à la fubftance que les poetes donnoient à leurs Dieux elle étoit légère, fubtile, & def tituée de fang. Cependant comme il ne paroiffoit pas poffible d'affurer l'exiftence à ces corps céleftes, quelque déliés qu'ils fuffent, on imagina une liqueur fpiritueufe & veloutée, qui circuloit légèrement dans leurs veines & qu'on appelloit Ichor. C'eft elle qui fortoit de leurs veines quand ils recevoient quelbleffure. Homère, que parlant du fang que Venus ré

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pandit quand elle fut bleffée par Diomède, dit que c'étoit une liqueur incorruptible, douce & colorée, & qui n'étoit paint altérée par le mêlange des mêts qui abrègent les jours des mortels. Tout Dieu traité de la forte fe défefpéroit, faifoit des lamentations pitoyables, prenoit à témoin le ciel & la terre de l'affront qu'il recevoit ; &, pour comble de malheur, il lui falloit recourir aux médecins : Pluton & Mars furent guéris par Pæon. Venus tomba évanouie; & Mars s'en retourna au ciel criant comme un forcené. Mais, comme cette liqueur fe diffipoit par la tranfpiration, ou par d'autres accidens, il falloit la réparer ; & c'eft à cet ufage qu'étoient destinés l'ambroifie & le nectar. Les Dieux fe nourriffoient auffi des vapeurs & des exhalaifons des facrifices. Voy. Ambroifie.

DIEUX, cette multitude de Dieux que le paganifme a enfantés, faifant l'objet principal de la Mythologie, chacun a fon article dans ce Dictionnaire: mais nous allons rapporter ici les titres les plus généraux fous lefquels on les comprend. On divife ordinairement les Dieux en Dieux naturels & Dieux animés ; en grands Dieux & Dieux fubalternes en Dieux pu

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DIEUX naturels : on entend par-là les Aftres & les autres êtres phyfiques. DIEUX animés, ce font les hommes qui, par leurs grandes & belles actions, ont mérité d'être déïfiés.

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LES GRANDS Dieux; les Grecs & les Romains reconnoiffoient douze grands Dieux, dont les noms étoient venus d'Egypte, dit Hérodote : c'étoient les Dieux de la première claffe, ou, comme s'expriment les Mythologues, les Dieux des grandes nations (a), ou les Dieux du confeil (b); ces douze grands Dieux étoient, felon Ennius, Junon, Vefta, Minerve, Cérès, Diane, Venus, Mars, Mercure, Jupiter, Neptune, Vulcain & Apollon. Une des

(a) Dii majorum gentium. (b) Di cenfentes ou confulentes.

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folies d'Alexandre, fut de faire le treizième de ces grands Dieux, dédaignant d'ètre afsocié à la foule des divinités.

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DIEUX fubalternes, ou les Dieux des moindres nations (c); ce font tous les autres Dieux, après les douze que nous venons de nommer, dont le nombre étoit innombrable dans la Grèce & dans l'empire Romain: il n'y avoit point de lieu dans Rome, dit Tite-Live, qui ne fût plein de Dieux de-là vient que Quartille dit: Notre pays eft fi plein de Divinités, qui l'honorent de leur préfence, que vous y trouveriez plus facilement un Dieu qu'un homme. Non contens de cette foule de divinités que la fuperftition de leurs pères avoit introduite, les Romains embraffoient le culte de toutes les nations fubjuguées, & fe faifoient encore tous les jours de nouveaux Dieux.

DIEUX publics, c'étoient ceux dont le culte étoit éta

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DIE

Neare, Apolis
Jove. Barcs,&t.
DIEUX de la Terr

Crecie ou la meredes Dies
Tela as Dhear Lanes, I
Der Prus, is Dea is
Pan, les Faces,
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ames, les Nyn#salis, &c EXamt, l'Ocean

Mews, Nigure & Am-
Neree & les Néréi-
Cons & les Tutons, les

ies Syreses, Eole

ཕྱ ོགs, ་
EUX de Fenter, Plu-
Cess, Prolespare, les
slices d'enfer, Eaque,
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-Defin, les Fariés,
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aconnu, is Joe & Puniqués, ens vous les Pins Lares, Eteré, les Jus adorez Ers. A

J. Epimé Mandauer & Sormendnins

les maséries & samdrieks Ciel, c'étoient & enfin les Die », Jupiter, Ju- céleftes, & cest

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267

DIO furieux, qui vomiffoient u par la bouche: Dioe les nourriffoit, dit-on, chair humaine, & leur donit à dévorer tous les étraners qui avoient le malheur e tomber entre fes mains. Hercule, par ordre d'Eurifhée, prit Diomède, qu'il fit dévorer par fes propres chevaux les amena enfuite à Euristhée, & les lâcha fur le mont Olympe, où ils furent dévorés par les bêtes fauvages. Voyez Abdère.

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DIOMÈDE, fils de Tydée, & petit-fils d'Oénée, Roi de Calydon, fut élevé à l'école du célèbre Chiron ? avec tous les héros de la

gandestes cons. ieu Grèce, Hercule, Théfée, Caf

DIEUX

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LES GRANDS Dersey

tor & Pollux, Achille, Hector, &c. Il eut pour femme

rée,

Grecs & is Romans der auffi Egialée, fille d'Adrafte; & de tome gras e em nple à das las series fille de

mère Deiphyle, fille d'Acomme Diomède avoit pour

type, & Hes- été prê- drafte; fa femme étoit fa tante,

de les Dieux de m

pe caffe, ou, comme e exprments Mythologas. Dien des grandes on les Dieu à as done

que

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& il devint gendre de son aïeul. Il commanda les Argiens au fiège de Troye, & s'y diftingua par mille belles actions. Il combattit contre Enée avec tant d'avantage, que Venus fut obligée, dit Homère, de couvrir fon fils d'un nuage pour le dérober à fes coups; Diomède s'en étant apperçu, ofa attaquer la Déeffe elle

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DIEUX inconnus : dans cette feconde claffe étoient placés les Dieux dont on ne fçavoit rien d'affuré, & auxquels on ne laiffoit pas d'élever des autels, & d'offrir des facrifices. Plufieurs Auteurs parlent des autels élevés aux Dieux inconnus, en plufieurs endroits, & en particulier chez les Athéniens, le plus religieux peuple de la terre, qui avoient confacré un autel au Dieu inconnu, de peur qu'il n'y en eût quelqu'un auquel ils n'euffent point rendu de culte. Cet autel fubfiftoit encore du temps de S. Paul: Ayant vu en paffant, leur dit cet Apôtre (a), un autel confacré au Dieu inconnu agroç e, je viens vous précher celui que vous adorez fans le connoître. V. Epimé nidès.

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DIEUX du Ciel, c'étoient Célus, Saturne, Jupiter, Ju

(a) Act. Apoft. {5) ύλαιοι & ἄυλοι,

non, Minerve, Mars, Vulcain, Mercure, Apollon, Diane, Bacchus, &c.

DIEUX de la Terre, Cybèle, ou la mère des Dieux; Vefta, les Dieux Lares, les Dieux Pénates, les Dieux des Jardins, Pan, les Faunes, les Satyres, Palès, les Divinités champêtres, les Nymphes, les Mufes, &c.

DIEUX de la mer, l'Ocean & Thétys, Neptune & Amphitrite, Nérée & les Néréïdes, Doris & les Tritons, les Napées, les Syrènes, Eole & les Vents, &c.

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DIEUX de l'enfer, Pluton, Cérès, Proferpine, les trois Juges d'enfer, Eaque Minos & Radamanthe. Les Parques, le Deftin, les Furies, les Dieux Manes, Charon, &c. On verra l'hiftoire de tous ces Dieux dans leur article particulier.

Il y a bien d'autres dénominations générales des Dieux, comme les Cabires, les Palices, ces, les Compitales, les Semones, les Dieux choifis, Selecti, les Indigètes, les Pataïques, les Penates, les Lares, les Empirés, les Etherés, les Mondains & Supramondains, les matériels & immatériels (b), & enfin les Dieux des Sphères céleftes, & ceux qui étoient

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