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pas fuivre la même route que les autres ; & lorfqu'on lui en demanda la raison, il répondit que fon Démon l'en détournoit. L'évènement justifia bien

qui rendent les oracles. A chaque homme, dit Ménandre, eft donné en naiffant un Démon ou bon Génie, qui lui fert pendant toute la vie de maître & de guide. Plutarque dit de mê-tôt l'avis du prétendu Génie : me, que ces Démons prennent tous ceux qui prirent un autre quelquefois des hommes en chemin que Socrate, furent amitié, qu'ils avertiffent de tués ou faits prisonniers par la leurs devoirs, les guident dans cavalerie des ennemis. Si lorf le chemin de la vertu, veillent qu'il alla fe préfenter aux juà leur fûreté, & les retirent des ges qui devoient le condamner, périls redoublés où ces hom- fon Démon ne l'arrêta point, mes fe livreroient par précipi- comme il faifoit dans les occatation ou par ignorance. Or fions dangereuses, c'eft, dit ces êtres intermédiaires, felon, Platon, qu'il n'eftima pas que nos philofophes, ne font pas de de ce fût pour lui un mal de moufimples intelligences, ils font rir, fur-tout à l'âge & dans les revêtus d'un corps fubtil & imperceptible à nos fens: l'univers en eft rempli; il y en a dans l'air, dans la mer, fur les montagnes, dans les forêts. Les poëtes donnent auffi le nom de Démon aux manes ou ombres des morts. Voyez Génie.

DÉMON de Socrate: ce philofophe difoit avoir un Démon ou efprit familier, dont les avertiffemens ne le portoient jamais à aucune entreprise, mais le détournoient feulement d'agir lorfqu'il lui auroit été préjudiciable d'agir. Après la défaite de l'armée commandée par le préteur Lachès, dit Cicéron, liv. 1, de divinat. Socrate fuyant avec ce Général Athé nien, & étant arrivé dans un lieu où aboutiffoient plufieurs chemins différens, il ne voulut

circonftances où il étoit. Ce n'étoit pas feulement pour lui qu'il recevoit ces avertiffemens intérieurs, fes amis y avoient auffi part, lorfqu'ils alloient s'engager dans quelque mauvaise affaire qu'ils lui communiquoient; & on rapporte plufieurs occafions où ils fe trouvèrent fort mal de ne l'avoir pas cru. Il est vraisemblable de croire que ce Démon de Socrate, dont on a parlé fi diverfement, jufqu'à mettre en queftion fi c'étoit un bon ou mauvais ange, n'étoit autre chofe que la jufteffe & la force de fon jugement, qui, par les règles de la prudence, & par le fecours d'une longue expérien→ ce, foutenue de férieuses réflexions fur le paffé & fur le préfent, lui faifoit prévoir l'a

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venir, quel devoit être le fuccès des affaires fur lefquelles il délibéroit pour lui-même, ou fur lesquelles il étoit confulté. En effet, que rifquoit-il d'infinuer au jeune Charmide, fils de Glaucus, de ne point aller combattre aux jeux néméaques? Sans infpiration divine, il voyoit, & fon incapacité & un certain air de ne point réuffir qui trompe très-rarement. Que rifquoit-il encore de dire au généreux Timarque, qu'il périroit dans la confpiration où il s'étoit engagé ? A combien peu de confpirateurs la fortune eft elle propice? Quant au fond, Socrate n'étoit peut-être pas fâché de laiffer croire au peuple que c'étoit une Divinité qui l'infpiroit: cette flatteufe opinion l'accréditoit infiniment dans l'efprit de fes concitoyens, & le tiroit du niveau des autres hommes; avantage dont les plus grands politiques du paganisme ont toujours été fort jaloux.

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DEMOPHILE, c'eft le nom de la feptième des dix Sibylles que compte Varron; elle étoit de Cumès, comme la Sibylle Déiphobe: c'eft d'elle qu'on a fait le conté des livres Sibyllins. Démophile apporta à Tarquin l'ancien neuf volumes, pour lefquels elle demanda trois cens écus d'or. Le Roi la rejetta avec mépris, & la regarda comme une folle. Elle,

voyant cela, en jetta trois dans le feu en prèfence du Roi, & lui demanda le même prix pour ceux qui reftoient : ce qui confirma Tarquin dans la pensée qu'elle étoit folle. Elle enbrúla encore trois autres, & perfévéra à demander encore le même prix pour ceux qui reftoient, avec menace de les brûler. Le Roi, frappé de cette perfévé rance, envoya chercher les Augures, dont l'avis fut qu'il devoit payer, des trois livrès reftant, tout le prix que la Sibylle en demandoit. Ces livres furent commis à la garde des Patriciens, & réputés facrés, comme contenant les deftinées de Rome. Voyez Sibylles & Sibyllins.

DÉMOPHON ou DÉMOPHOON, fils de Théfée & de Phédre, accompagna, comme un fimple particulier, Elphénor à la guerre de Troye. Après la prife de la ville, il retrouva auprès d'Hélène fa grand'mère Ethra, mère de Thésée, & la ramena avec lui. A fon retour, il paffa à Daulis chez Lycur gue, qui en étoit Roi, & fe fit aimer de fa fille Phillis. (On peut voir les fuites de cet amour à l'article Phillis.) En arrivant à Athènes, il trouva le trône vacant par la mort de Mnefthée, qui l'avoit ufurpé fur lui, & s'en mit en poffeffion fans aucune difficulté, comme étant le légitime héritier. Il accorda gé

-néreufement fa protection aux Héraclides qu'Eurifthée perfécutoit, & fit même périr leur ennemi. Lorsqu'Orefte, coupable de parricide, vint à Athè nes, Démophon ne voulut, ni le renvoyer, ni l'admettre à fa table; il s'avifa de le faire fervir féparément ; & pour juf tifier cette espèce d'affront, il voulut qu'on fervit à chaque convive une coupe particulière, contre l'ufage. Voyez Coupe, Ethra, Héraclides, Macarie. DEMOS, nom d'un des chevaux ou des cochers de Mars.

DENDRITIS, furnom que les Rhodiens donnèrent à la belle Hélène, après lui avoir élevé un temple dans le lieu où les femmes de la Reine Polixo l'avoient pendue. Voy. Hélène, Polyxo.

DENDROPHORIE, cérémonie qui fe faifoit aux fe tes de Bacchus & de Cybèle; on promenoit un arbre par la ville, & enfuite on le plantoit devant le temple. Celui qui portoit cet arbre, s'appelloit Dendrophore (a). Le Dieu Silvain étoit appellé quelquefois Den drophore, parce qu'on le repréfentoit avec des branches d'arbres à la main.

DÉOIS fut aimée de Jupiter, qui, pour la tromper, fe métamorphofa en ferpent.

DERCÈTE, grande Divinité des Syriens, dont la figure repréfentoit une femme de la ceinture en haut, qui fe terminoit dans la partie inférieure par une queue de poiffon. Voici comment Diodore de Sicile & Lucien racontent fon histoire: Dercète ayant offenfé Venus, en fut punie par un violent amour, que la Déeffe lui infpira pour un jeune facrificateur fort bien fait. Dercète, après avoir eu de lui une fille, conçut une fi grande honte de fa foibleffe, qu'elle fit mourir le jeune homme ; & ayant emporté l'enfant dans un lieu défert, elle fe jetta dans un lac, où fon corps fut métamorphofé en poiffon. L'enfant qu'elle mit au monde eft la fameuse Sémiramis, qui, dans la fuite, mit fa mère au nombre des Divinités, & qui lui confacra un temple. Les Syriens, à cause de fa prétendue métamorphofe, s'abftenoient de manger du poiffon, & avoient pour ces animaux une grande vénération. Ils confacroient dans le temple de Dercète des poiffons d'or & d'argent, & lui en préfentoient tous les jours de véritables en facrifice. Voyez Atargatis, Sémiramis.

DËRCILE & ALIBION, fils de Neptune, enlevèrent à Hercule les bœufs de Géryon,

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venir, quel devoit être le fuccès des affaires fur lefquelles il délibéroit pour lui-même, ou fur lesquelles il étoit confulté. En effet, que rifquoit-il d'infinuer au jeune Charmide, fils de Glaucus, de ne point aller combattre aux jeux néméa→ ques? Sans infpiration divine, il voyoit, & fon incapacité & un certain air de ne point réuffir qui trompe très-rarement. Que rifquoit-il encore de dire au généreux Timarque, qu'il périroit dans la confpiration où il s'étoit engagé? A combien peu de confpirateurs la fortune eft elle propice ? Quant au fond, Socrate n'étoit peut-être pas fâché de laiffer croire au peuple que c'étoit une Divinité qui l'infpiroit cette flatteuse opinion l'accréditoit infiniment dans l'efprit de fes concitoyens, & le tiroit du niveau des au

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tres hommes; avantage dont les plus grands politiques du paganifime ont toujours été fort jaloux.

DÉMOPHILE, c'eft le nom de la feptième des dix Sibylles que compte Varron; elle étoit de Cumes, comme la Sibylle Déiphobe: c'eft d'elle qu'on a fait le conté des livres Sibyllins. Démophile apporta à Tarquin l'ancien neuf volumes,

voyant cela, en jetta trois dans le feu en prèfence du Roi, & lui demanda le même prix pour ceux qui reftoient: ce qui con firma Tarquin dans la penke qu'elle étoit folle. Elle enbrûla encore trois autres, & perfévé ra à demander encore le même prix pour ceux qui reftoient, avec menace de les brûler. Le Roi, frappé de cette perfévé rance, envoya chercher les Augures, dont l'avis fut qu'il de voit payer, des trois livres ref tant, tout le prix que la Sibylle en demandoit. Ces livres furent commis à la garde des Patr ciens, & réputés facrés, com me contenant les deftinées de Rome. Voyez Sibylles & Sibyllins.

DÉMOPHON ou DÉNOPHOON, fils de Thésée & de Phédre, accompagna, comme un fimple particulier, Elphenot à la guerre de Troye. Après prife de la ville, il retrouva ar près d'Hélène fa grand'mère Ethra, mère de Théfée, & l ramena avec lui. A fon retour, il paffa à Daulis chez Lycur gue, qui en étoit Rai, & fe fit aimer de fa fille Phillis. (On peut voir les fuites de cet amour a l'article Phillis.) En arrivant Athènes, il trouva le trône vacant par la mort de Ma

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pour lesquels elle demanda thée, qui l'avoit ufurpé fur lui,

trois cens écus d'or. Le Roi la rejetta avec mépris, & la re

& s'en mit en poffeffion fans au cune difficulté, comme étant it

garda comme une folle. Elle, légitime héritier. Il accorda gé

néreufement fa protection aut Héraclides qu'Eurifthée perfécutoit, & fit même périr leur ennemi. Lorfqu'Orefte, coupable de parricide, vint à Athè nes, Démophon ne voulut, ni le renvoyer, ni l'admettre à sa table; il s'avifa de le faire fervir féparément ; & pour juf tifier cette efpèce d'affront, il voulut qu'on fervît à chaque convive une coupe particulière, contre l'ufage. Voyez Coupe, Ethra, Héraclides, Macarie. DÉMOS, nom d'un des chevaux ou des cochers de Mars.

DENDRITIS, furnom que les Rhodiens donnèrent à la belle Hélène, après lui avoir élevé un temple dans le lieu où les femmes de la Reine Polixo l'avoient pendue. Voy. Hélène, Polyxo.

DENDROPHORIE, cérémonie qui fe faifoit aux fe tes de Bacchus & de Cybele; on promenoit un arbre par la ville, & enfuite on le plantoit devant le temple. Celui qui portoit cet arbre, s'appelloit Den drophore (a). Le Dieu Silvain étoit appellé quelquefois Den drophore, parce qu'on le re préfentoit avec des branches d'arbres à la main. -DEOIS fut aimée de Jupiter, qui, pour la tromper, fe métamorphofa en ferpent.

DERCÈTE, grande Divinité des Syriens, dont la figure repréfentoit une femme de la ceinture en haut, qui fe terminoit dans la partie inférieure par une queue de poiffon. Voici comment Diodore de Sicile & Lucien racontent son histoire: Dercète ayant offensé Venus, en fut punie par un violent amour, que la Déeffe lui infpira pour un jeune facrificateur fort bien fait. Dercète, après avoir eu de lui une fille, conçut une fi grande honte de fa foibleffe, qu'elle fit mourir le jeune homme; & ayant emporté l'enfant dans un lieu défert, elle fe jetta dans un lac, où fon corps fut métamorphofé en poiffon. L'enfant qu'elle mit au monde eft la fameufe Sémiramis, qui, dans la suite, mit fa mère au nombre des Divinités, & qui lui confacra un temple. Les Syriens, à caufe de fa prétendue métamorphofe, s'abftenoient de manger du poiffon, & avoient pour ces animaux une grande vénération. Ils confacroient dans le temple de Dercète des poiffons d'or & d'argent, & lui en préfentoient tous les jours de véritables en facrifice. Voyez Atargatis, Sémiramis.

DERCILE & ALIBION, fils de Neptune, enlevèrent à Hercule les bœufs de Géryon,

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