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morts. Varron croit qu'il paffe pour un arbre funefte ou funèbre, ce qui eft la même chofe (a), à caufe de fon odeur, que l'on jugeoit propre à corriger celle des cadavres. Voy. Cypariffe.

CYPRINE, ou CYPRIS, furnom de Venus, parce que ce fut près de l'ifle de Cypre que cette Déeffe prit naissance dans l'écume de la mer, ou parce que cette ifle lui étoit confacrée.

CYPSÉLUS, fils de Labda. Voyez Labda. CYPSELUS, père de

Mérope.

CYRENE, Nymphe de Thrace, fut aimée du Dieu Mars, qui la rendit mère du fameux Diomède, Roi de Thrace. Voyez Diomède.

CYRENE, étoit fille d'Hypféus, Roi des Lapithes, fils de Pénée & de Créufe. Celle-ci étoit fille de la Terre, & Pénée étoit fils de l'Océan. Virgile dit qu'elle étoit fille du fleuve Pénée, & qu'elle habitoit dans des grotes au fond des eaux de fon père. Elle ne s'occupoit que de la chaffe, & faifoit un grand carnage de bêtes féroces. Apollon la vit un jour qu'elle fe battoit feule avec un lion; il demanda au Centaure Chiron, s'il ne feroit pas bien de la violer; Chiron

(4) De Funus, funérailles.

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CYRNO, une des maîtreffes de Jupiter, de laquelle il eut Cyrné.

CYSICUS, Roi de Cyfique dans la petite Myfie, reçut chez lui les Argonautes très-favorablement ; & après leur avoir fourni toutes fortes de rafraîchiffemens, & les avoir comblés de préfens, les laiffa partir. Mais un vent contraire les ayant obligés de relâcher pendant la nuit dans le même port, Cyfique, qui crut que c'étoit fes ennemis qui venoient le furprendre, alla attaquer les Argonautes, & dans le combat fut tué par Jafon même, qui eut beaucoup de regret de fa mort, & lui fit de magnifiques funérailles.

CYTHÈRE, ille de l'Archipel, aujourd'hui Cérigo vis-à-vis de Créte. Héfiode dit que Venus ayant été produite de l'écume de la mer, fut portée d'abord à cette ifle fur une conque marine : c'eft pourquoi Cythère lui fut particuliérement confacrée ; & le temple qu'elle y avoit, paffoit pour le plus ancien de tous ceux que

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Venus avoit dans la Grèce. CYTHEREA, furnom donné à Venus, de l'ifle de Cythère.

CYTHÉRÉUS, furnom donné à Cupidon, comme au fils de Venus, Déeffe de Cythère.

CYTHERIADES, furnom des Graces qui accompagnoient Venus; elles étoient honorées à Cythère.

CYTHERON, mont qui fépare la Béorie de l'Attique, confacré à Bacchus & aux Mufes. C'eft par fon confeil & par fon entremife que Jupi

ter & Junon fe reconcilièrent. Voy. Junon. C'eft fur ce mont que les poëtes ont mis la fable d'Actéon, les Orgyes de Bacchus, Amphion jouant de fa lyre, le Sphinx d'dipe, &c. CYTHERONIUS, furnom de Jupiter. V. Junon.

CYTHERUS, rivière du Péloponnèse en Elide : Paufarias met à fa fource un temple confacré aux Nymphes Ionides; & ajoute que les malades qui fe lavoient dans la fontaine du temple, en fortoient parfaitement guéris. Voyez Ionides.

DAC

DACTYLES, on appella

ainfi les premiers Prêtres de Cybèle ; parce que, difent les uns, pour empêcher que Saturne n'entendît les cris de Jupiter que la Déeffe leur avoit confié, ils chantoient, je ne fçais quels vers de leur invention, & dont les mesures inégales imitoient les tems du pied que les Latins nommoient Dactyle; ou, felon d'autres, parce que ces Prêtres n'étoient que dix au commencement, autant qu'il y a de doigts aux mains (a), cinq garçons & cinq filles. Paufanias nomme les cinq garçons, Hercule, Pédnéus, Epiméde, Jafius & Ida. Strabon n'en nomme que quatre, & tous différens, hors le premier: Hercule, Salaminus, Damnanée, Acmon. Dans la fuite, le nombre de ces Miniftres de Cybèle augmenta confidérablement fous différens noms. Voyez Corybantes, Curétes, Idéens.

DACTYLO MANCIE, forte de divination qui fe fai

(a) AxTuños, doigt. (b) Hiftor. liv. 29 & 31.

D.

DAC

foit par le moyen de quelques anneaux fondus fous l'aspect de certaines conftellations, & auxquels étoient attachés quelques charmes ou caractères magiques. C'eft par ce genre de divination que Gyges fçavoit fe rendre invisible, en tournant le chaton de fon anneau. Voyez Gygès. Ammian Marcellin (b) parlant du fucceffeur de Valens, que les peuples cherchoient à deviner, dit qu'on pratiqua pour cela la Dactylo mancie (c), mais d'une manière différente, que cet hiftorien décrit fort au long. Elle confiftoit à tenir un anneau suspendu par un fil au-deffus d'une table ronde, fur laquelle étoient différens caractères, avec les vingt-quatre lettres de l'alphabet. L'anneau, en fautant, fe tranfportoit fur quelques-unes des lettres, & s'y arrêtoit: ces lettres, jointes enfemble, compofoient la réponse qu'on demandoit. Le fort fit fortir ces quatre lettres, , E, 0, 4, qui commencent le nom de

(c) Aάxtudies, anneau qu'on porte au doigt.

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Théodofe, fucceffeur de Valens.

DADES, fête qu'on célébroit à Athènes, & qui prenoit fon nom des (a) torches qu'on allumoit durant trois jours; fe premier,en mémoire des douleurs de Latone, lorfqu'elle accoucha d'Apollon; le fecond, pour honorer la naiffance des Dieux; & le dernier, en faveur des nôces de Podalirius & d'Olympias, mère d'Alexandre. Voyez Podalirius.

DADUCHE ou DADUQUE, Prêtre de Cérès, qui étoit chargé de porter un flambeau ou une torche dans la célébration des mystères de cette Déeffe, en mémoire de ce que Cérès, cherchant fa fille dans les ténèbres de la nuit, alluma une torche, & courut le monde avec la torche à la main. On choififfoit pour le Daduque une perfonne honorable & diftinguée. Hercule, chez les Athé niens, avoit un Grand-Prêtre qui s'appelloit Daduque (b). Ce mot fignifie porte-torche, porte-flambeau.

DAGON, Dieu des Philiftins, qui avoit un temple à Azot, & un autre à Gaza. L'arche du Seigneur ayant été portée dans ce temple par les Philiftins, renverfa deux fois

(a) fis, torche.

l'Idole. Les Docteurs Juifs repréfentent ce Dieu comme un Triton, c'est-à-dire, fous la forme d'homme, depuis la tête jufqu'à la ceinture, & le refte en forme de poiffon. Sanchoniaton dit que Dagon étoit fils du Ciel, qu'il fut l'mventeur de la charrue, & qu'il apprit aux hommes à fe fervir du bled pour faire du pain. Dagon, en Phénicien, fignifie froment. Il y a donc lieu de croire que c'est l'inventeur du labourage, qui mérita après fa mort les honneurs divins.

DAMASTES, Géant fameux par fa cruauté, furnommé Procruste, c'est-à-dire, qui étend par force, parce qu'il obligeoit fes hôtes de s'égaler à la mesure de fes lits, les faifant tirer pour les allonger, s'ils étoient petits; ou leur faifant couper ce qui excédoit, s'ils étoient trop grands. Théfée le fit mourir par le même fupplice.

DAMATER, furnom de Cérès, d'où les Grecs ont nommé Dematrios, le dixième mois de leur année, qui répond à peu près à notre mois de Juillet, dans lequel Cérès donne fes biens aux hommes par les moiffons.

DAMIAS, Prêtreffe de

(b) Daduque eft formé de dus, une torche, du verbe X, j'ai、 je porte.

Ja bonne Déeffe, ainfi nommée, parce que Cybèle étoit furnommée Damie.

DAMIE, furnom de la bonne Déeffe, pris d'un facrifice que l'on faifoit à Cybèle pour le peuple le premier jour de Mai, qui pour cela étoit auffi appellé Damion (a). DANACA, nom que les Grecs donnoient à la pièce de monnoie que l'on mettoit à la bouche des morts, pour payer à Caron le paffage de fa barque. Voyez Caron.

DANAE, fille d'Acrifius, Roi d'Argos, fut enfermée fort jeune dans une tour d'airain par fon père, épouvanté d'un Oracle, fuivant lequel fon petitfils devoit lui ravir un jour la couronne & la vie. Jupiter, devenu amoureux de cette Princeffe, fe changea en pluie d'or; & s'étant introduit dans la tour, • rendit Danaé mère de Perfée. Acrifius ayant appris la grof feffe de fa fille, la fit expofer fur la mer dans une méchante barque ; mais elle arriva heureufement dans l'ifle de Sériphe, où elle fut bien reçue de Polidecte, qui en étoit Roi. Voyez Perfée.

DANÁIDES, ce font les cinquante filles de Danaus, Roi d'Argos. Ce Prince régna d'abord en Egypte avec fon frère Egyptus ; mais celui-ci,

après neuf ans d'union & de concorde, fe rendit l'unique maître, & foumit fon frère à fes loix. Egyptus avoit cinquante fils, & Danaus cinquante filles. Le premier voufut donner pour époules à fes fils leurs coufines-germaines. La propofition effraya les Danaïdes, de manière qu'elles s'enfuirent à Argos,afin d'éviter un mariage qui leur paroiffoit impie. Argos étoit en quelque forte leur terre natale, puifque la maifon de Danaus étoit iffue d'Io, qui étoit Argienne. Pélafgus, Roi d'Argos, les reçut favorablement, & leur accorda fa protection contre les pourfuites d'Egyptus. Cette arrivée des Danaides à Argos, fait le fujet d'une Tragédie d'Eschile, intitulée : les Suppliantes. Le poëte repréfente les Danaïdes avec leur père, venant demander un afyle à Atgos, en qualité de Suppliantes. Pélafgus juge qu'il feroit inhumain de rejetter les prières de ces illuftres filles; mais il lui paroît auffi dangereux en même- tems de les recevoir, par la crainte des armes d'Egyptus. Cette délibération fait tout le fond de la Tragédie Grecque. L'histoire de Danaus & d'Egyptus paroît bien différente dans le poëté tragique, de celle que racontent les autres poetes. Selon

(a) suos, peuple, d'où on a fait màμes, public.

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