par les parens, il fe jetta dans un coffre, qu'on ne put jamais ouvrir fans le mettre en pièces: mais on n'y trouva plus Cléoméde. On recourut à l'Oracle pour le confulter fur cet événement, & la Pythie répondit Cléoméde étoit le derque nier des demi-Dieux. En conféquence de cette réponse, les Grecs érigèrent à Cléoméde des monumens héroïques. Plutarque rapporte cette fable à l'occafion de l'enlèvement de Romulus dans le Ciel, & met les deux contes au même ni

veau.

CLEOPATRE, femme de Méléagre. Voy. Alcyone, Méléagre.

CLEOPATRE ou CLÉOBULE, fille de Borée & d'Orithye, femme de Phinée.

CLEOPOMPE, père de Parnaffe. Voyez Parnaffe. CLEOSTRATE, jeune homme de Thefpie en Béotie, délivra, par fa mort, fa patrie d'un monftre auquel il falloit tous les ans donner une jeune perfonne à dévorer. V. The fpie. CLÉROMANTIE(a), forte de divination qui fe faifoit par le jet des dez ou des offelets. Hercule avoit un Oracle en Achaïe, dont les réponses Le rendoient en jettant quatre

dez: le Prêtre répondoit enfuite fuivant les nombres qu'on avoit amenés.

CLIDOMANTIE, autre espèce de divination qui fe pratiquoit par le moyen des clefs (b).

CLIMÉNÈS, fils d'Oënée, Roi de Calidon. Voy. Oënée.

CLIO, la première des Mufes, eft regardée comme l'inventrice de la guitarre ; on la représente tenant une guitarre d'une main, & de l'autre un plectre, au lieu d'archet. Comme on la fait auffi préfider à l'histoire, on lui donne quelquefois la trompette à une main, & à l'autre un livre d'hiftoire. Son nom fignifie gloire, renommée (c). Elle ofa un jour faire des remon trances à Venus fur fon intrigue avec Adonis. La Déeffe la punit, en lui infpirant les foibleffes de l'amour ; & elle devint mère. Voyez Muses.

CLIO, une des Nymphes compagnes de Cyrène, mère d'Ariftée.

CLITA, une des Graces, fuivant les Lacédémoniens. V. Phaënna.

CLOACINA, Déeffe des Cloaques. Titus - Tatius ayant trouvé par hafard une ftatue dans un cloaque, l'éri

gea en Divinité, & la confacra fous le nom de Cloacina.

CLOACINA eft auffi un furnom de Venus, à caufe d'un temple qu'elle avoit près de Rome dans un lieu marécageux, où autrefois les Romains & les Sabins, après s'être fait la guerre pour le rapt des Sabines, s'étoient réunis en un feul peuple. Il n'y a que Pline qui en parle (a).

CLODONES, Plutarque dit qu'on donnoit ce nom aux Bacchantes de la Macédoine; mais il ne nous apprend pas pourquoi.

CLONIUS, un des cinq chefs qui conduifoient les Béotiens de Thébès au fiége de Troye fur cinquante vaiffeaux. CLOTHO, la plus jeune des trois Parques: fon nom (b) fait allufion à son office, car elle est cenfée filer le temps de la vie ; ou, felon d'autres, c'eft elle qui tranche le fil de nos jours. Voyez Parques.

CLYMÈNE, fille de l'Océan, fut aimée du Soleil, dont elle eut Phaeton & les Héliades. Voyez Héliades, Phaëton.

CLYMÈNE, autre fille de l'Océan, & compagne de la Nymphe Cyrene, mère d'Arif

tée.

(a) L. 15. c. 29. (b) Il vient de nółw, filer,

CLYMENUS, père d'Harpalice. Voyez Harpalice.

CLYTE, femme du Roi Cyficus, n'ayant pû furvivre à la mort du Roi fon époux, qu'elle aimoit éperduement, fe pendit de défefpoir. V. Cyficus. CLYTEMNESTRE étoit fille de Léda, femme de Tyndare, & fœur de Caftor de Pollux & d'Hélene. Voyez Caftor. Elle époufa en premières nôces Tantale, fils de Thyefte, dont elle eut un fils. Selon Euripide, Agamemnon, Roi d'Argos, tua le père & le fils, & enleva Clytemnestre contre fon gré, dit-elle dans Iphigénie (c). Caftor & Pollux, pour venger cet affront, lui déclarèrent la guerre ; mais Tyndare leur père, qui avoit confeillé l'enlèvement, reconcilia fon nouveau gendre avec fes fils. Ce mariage fut très-funefte à Agamemnon & à fa famille : à peine ce Prince fut-il parti pour la guerre de Troye, que la Reine fe laiffa féduire par Egyfte, (voyez Egifte, ) & fe fervit enfuite de lui pour faire périr fon mari, lorfqu'il revint à Argos. Cachant le parricide qu'elle méditoit fous de feintes careffes, un jour qu'Agamemnon fortoit du bain, elle lui fit donner une robe fermée

par en haut, & qui lui ôtoit entièrement la faculté de faire ufage de fes bras. Clytemneftre & Egyfte se jettèrent fur lui, & le maffacrèrent. Orefte vengea long-temps après la mort de fon père, fur fa mère, qu'il tua avec fon adultère. Clytemneftre, dans l'Electre de Sophocle, prend pour prétexte de l'affaffinat de fon mari, la mort d'Iphigénie, à laquelle Agamemnon avoit confenti. Voyez Agamemnon, Caffandre, Egyfte, Electre, Orefte.

CLYTIDES. La famille des Clytides dans la Grèce, étoit fpécialement destinée aux fonctions des Arufpices, avec celle des Jamides.

CLYTIE, une des Nymphes de l'Océan, après avoir été aimée d'Apollon, eut le chagrin de s'en voir abandonnée pour Leucothoë piquée de cette préférence, elle trouva moyen de faire périr fa rivale. Mais Apollon n'eut plus pour elle que du mépris: ce qui la jetta dans un tel défefpoir, qu'elle fe laiffa mourir de faim, couchée nuit & jour fur la terre, fes cheveux épars, tournant fans ceffe les yeux vers le foleil, & l'accompagnant de fes regards pendant toute fa courfe, jufqu'à ce qu'enfin elle fut changée en cette fleur, qui fe tourne toujours vers le foleil, qu'on appelle Héliotrope, tournefol, ou

fimplement soleil. Voyez Leucothoë.

CLYTIUS, un des géans qui firent la guerre aux Dieux ; Vulcain le terraffa avec une maffue de fer rouge, & le mit ainsi hors de combat.

CLYTIUS, fils d'Alcméon & de la fille de Phégée, fe fépara de ses oncles maternels ne doutant pas qu'ils n'euffent tué fon père, & fe retira en Elide, où il laissa poftérité. Le devin Epéraste, defcendoit de lui. Voyez Alcméon.

CLYTIUS, frère de Calétor, qu'Ajax tua au fiége de Troye, & père de Proclea, femme de Cygnus. Voyez Cygnus, Hémithea, Ténés.

CNEPH, c'est l'être fuprême dans le fyftême des Egyptiens: ce premier être exiftoit avant la formation du monde; & de fa bouche fortit l'oeuf primitif, dont les autres êtres étoient émanés. On le repréfentoit fous la figure d'un homme qui tenoit un fceptre à la main, ayant la tête couverte d'un plumage magnifique, qui marquoit fa fouveraineté fur toutes chofes, & à la bouche un oeuf, fymbole du monde qu'il avoit formé. Ou bien, on prenoit la figure d'un ferpent replié en rond, tenant fa queue dans fa bouche, pour nous apprendre qu'il n'a ni commencement,

ni fin. Les Egyptiens de la Thébaïde, dit Plutarque (a), ne connoissoient autrefois que ce Dieu immortel, & n'admettoient point de divinité mortelle. Preuve de l'ancienne tradition de l'unité de Dieu. CNUPHIS, c'eft le même que Cneph: Strabon dit, liv. 17, que Cnuphis avoit un temple dans la ville de Sienne, dans la Thébaïde.

COALEMUS (b), divinité tutélaire de l'imprudence.

COBALES, c'étoient des Génies malins & trompeurs de la fuite de Bacchus, dont ils étoient comme les gardes, & en même temps les bouffons. C'est ce que nous appellons vulgairement efprits folets (c). Il en eft parlé dans Aristophane.

COCALUS, Roi de Sicile, reçut chez lui Dédale que Minos perfécutoit: & charmé de pofféder un homme fi célèbre, & qui s'étoit fignalé par plufieurs beaux ouvrages, il n'eut garde de s'en défaire, lorfque Minos vint le lui redemander à main armée: il défendit fon hôte, & fit même périr le Roi de Crète. Voyez Dédale, Minos. COCYTE, un des fleu

(a) In Ifid. & Ofirid (b) Kos, fou, infenfé.

ves d'enfer, dont les marais bourbeux environnoient le Tartare: fes eaux ne groffiffoient que des larmes des malheureux qui étoient dans les enfers. Son nom fignifie en effet pleurs, gémiffemens, ce qui l'a fait prendre pour un fleuve d'enfer: car le Cocyte eft un fleuve de la Thefprotie, en Epire, ou plutôt un marais bourbeux, qui fe déchargeoit dans le marais d'Achérulie. Il y a un autre Cocyte, dans la Campagnie en Italie, qui fe décharge dans le lac Lucrin.

COCYTHUS, médecin, difciple de Chiron, qui guérit la bleffure d'Adonis; ce qui fit dire que le Cocyte des enfers avoit rendu le jeune Prince à la lumière du jour. Equivoque des noms, fondement d'un grand nombre de fables.