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du, mûr; jeune, jeune; sous, voûte; sang fin; sou;
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plaît en eux. La moindre affectation Est un vice. Les Italiens n' ont dégénéré, après le Tasse et l'Arioste, que parce qu'ils ont voulu avoir trop d'esprit ; et les Français sont dans le même cầs. Voyez avec quel naturel Madame de Sévigné et d'autres dames_ écrivent; comparez ce style avec les phrases

entortillées de nos petits romans; je vous cite les héroïnes de votre sexe, parceque vous me paraissez faite pour leur ressembler. Il y a des pièces de Madame Deshoulières qu'aucun

auteur de nos jours ne pourrait égaler. Si vous voulez que je vous cite des hommes, voyez avếc quelle clarté, quelle simplicité notre Racines' exprime toujours. Chacun croît, ên lě lisant, qu' il dirait_ên prose tout ce que Racine a dit_ên vers; croyez que tout ce qui ne sera pås_aussi clair, aussi simple, aussi élégant, ně vaudra riển du tout.

Vos réfléxions, Mademoiselle, vous ên apprendront cênt fois plus que je ne pourrais vous en dire. Vous verrez que nos bons écrivains, Fénélon, Bossuet, Racine, Despréaux, employaient toujours le mot propre. On s'accoutume à bien parler en lisant souvent

fice. âge: était, père, tête; pique, gite; robe, côté; bat, bar; met, pair, there; fig, field; rob, robe; ceux qui ont bien écrit; on se fait une ha bitude d'exprimer simplement et noblěment sa pensée sans_έffort. Ce n'est point_une étude; il n'ên coûte aucune peine de lire cë qui est bon, et de ne lire que cela. On n' a de maître que son plaisir et son goût.

XLI.

Lettre de Voltaire à Madame Du Deffand.

M. l'envoyé de Suède m'a dit, Madame, que vous vous souvenez toujours de moi avếc une bonté qui ne s'est pas démentie. Nous avons falt, au petit couvert du roi de la terre qui a le plus d'esprit, un souper où il ne manquait Il veut se charger des regrets que que vous. j'ai d'avoir perdu une société telle que lavôtre, ết de vous_ênvoyer ma lettre.

Vous avez diminué mon envie de faire un tour à Paris, lorsque vous l'avez_abandonné; mais j'espère toujours vous y retrouvế, quelque jour. La retraite a ses charmes, mais Paris a aussi les siens.

Il vous parait étonnant, peut-être, quë jë me vante d'être dans la retraite quand je suis

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à la cour d' un grand roi; mais, Madame, il në faut pås s'imaginer que j'arrive lë matin à une toilette avec une perruque poudrée à blanc, que j'aille à la messe ên cérémonie, que de là j' assiste à un dîner, que je fasse mettre dans les gazettes que j'ai les grandes entrées, et qu' après dîner je compose des cantiques ou des romances.

Ma vie n'a pas ce brillant; je n'ai pås la moindre cour à faire, pås même au maître dễ la maison, ét ce n'est pâs_à des cantiques quë je travaille. Jẽ suis logé commodément dans_un beau palais; j'ai auprès de moî deûx

ou trois philosophes avec lesquels jê dîne régulièrement et plus sobrement qu' un dévot. Quand je me porte biển, jě soupe avec le roi, et la conversation ne roule ni sur les tracasseries particulières, ni sur les inutilités générales; mais sur le bon goût, sur tous les _arts, sur la vraie philosophie, sur le moyen d'être heureux, sur celui de discerner le vra d' avec le faux, sur la liberté de penser, sur les vérités que Locke enseigne et que la Sorbonne ignore, sur le secret de mettre la paix hors d'un royaume. Enfin, depuis plus de

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face, âge; était,

père, tête; pique, gîte; robe, Lôté;

bat, bar; met, pair, there; fig, field; rob, robe;

deûx_an ans que je suis dans ce qu'on croit une cour, et qui n' i̇st_ên_ếffết qu'une iëtraite de philosophes, il n'y a point eu de jour où je n' ale trouvé à m' instruire.

Jamais_on_a mené une vie plus convenable a un malade, car n'ayant aucune visite à faire, aucuns devoirs à rendre, j'ai tout mon temps à moi, et on ne peut pås souffrir plus_ à son aise. Je jouis de la tranquillité ét de la liberté que vous goûtéz où vous êtes. Cela vaut bien les orages ridicules que j'a Éssuyés à Paris.

M. le comte d' Argenson m' a totalement oublié. S'il s'était un peu souvenu de moi lorsqu'il eut le ministère de Paris, peut-être n'aurais-je pås l' espèce de bonheur qu' on m' a enfin procuré. Cependant, on aime toujours sa patrie, malgré qu' on_ên_aît; on parle toujours de l' infidèle avec plaisir.

Je vous rends un compte éxact de mon âme, et vous pouvez me donner un billết d confession quand vous voudrez; mais ilfaudra aussi vous confesser à moi, mé dire comment vous vous-portez, ce que vous faites pour votre santé et pour votre bonheur, quand

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vous comptez retourner à Paris, et comment vous prenez les choses de la vie.

Portez-vous bien, Madame, et souvenez-vous du plus attaché ét du plus sensible de vos serviteurs.

XLII.

Lettre de Racine à son fils.

Il me parait par votre lettre que vous portếz un peu d'envie à Mademoiselle de la C., dece qu'elle a lu plus de comédies et de romans que vous. Je vous diral, avec la sincérité avec laquelle jë suis obligé de vous parler, que j' à un éxtrême chagrin que vous fassiez tant de câs de toutes ces nialseries, qui ne doivent servir tout au plus qu'à délasser quelquefois l'esprit, mais qui ne devraient point vous tenir autant à cœur qu'elles font. Vous êtes_engagé dans des études trèssérieuses, qui doivent attirer votre principale attention; et pendant que vous y êtes_engagé, et que nous payons des maîtres pour vous._instruire, vous devez éviter tout ce qui ent dissiper votre esprit et vous détourné,

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