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rendaient quelquefois. Par exemple, un homme qui venait demander aux dieux ce qu'il devait faire pour devenir riche, ils lui répondaient agréablement, qu'il n'avait qu'à posséder tout ce qui est entre les villes de Sicyone et de Corinthe. Aussi badinait-on quelquefois avec eux. Polémon dormant dans le temple d'Esculape pour apprendre de lui le moyen de se guérir de la goutte, le dieu lui apparut et lui dit : Qu'il s'abstint de boire froid. Polémon lui répondit : Que ferais-tu donc, mon bel ami, si tu avais à guérir un bauf? Mais ce ne sont là que des gentillesses de prêtres qui s'égayaient quelquefois; et avec qui on s'égayait aussi.

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Ce qui est le plus essentiel, c'est que les dieux ne manquaient jamais de devenir amoureux des belles femmes; il fallait qu'on les envoyât passer des nuits dans les temples, parées de la main même de leurs maris, et chargées de présens pour payer le dieu de ses peines. A la vérité, on fermait bien les temples à la vue de tout le monde, mais on ne garantissait point aux maris le chemin souterrain.

Pour moi, j'ai peine à concevoir que de pareilles choses aient pu être pratiquées seulement une fois. Cependant Hérodote nous assure qu'au huitième et dernier étage de cette superbe tour du temple de Bélus à Babylone, était un lit magnifique où couchait toutes les nuits une femme choisie par le dieu. Il s'en faisait autant à Thèbes en Egypte. Et quand la prêtresse de l'oracle de Patare en Lycie devait prophétiser, il fallait auparavant qu'elle couchât seule dans le temple où Apollon venait l'inspirer.

Athénée.

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Tout cela s'était pratiqué dans les plus épaisses ténèbres du paganisme, et dans un temps où les cérémonies païennes n'étaient pas sujettes à être contredites; mais à la vue des chrétiens, le Saturne d'Alexandrie ne laissait pas de faire venir les nuits dans son temple telle femme qu'il lui plaisait de nommer par la bouche de Tyrannus, son prêtre. Beaucoup de femmes avaient reçu cet honneur avec grand respect, et on ne se plaignait point de Saturne, quoiqu'il soit le plus âgé et le moins galant des dieux. Il s'en trouva une à la fin, qui ayant couché dans le temple, fit réflexion qu'il ne s'y était rien passé que de fort humain, et dont Tyrannus n'eût été assez capable Elle en avertit son mari, qui fit faire le procès à Tyrannus. Le malheureux avoua tout; et Dieu sait quel scandale dans Alexandrie!

Le crime des prêtres, leur insolence, divers événemens qui avaient fait paraître au jour leurs fourberies; l'obscurité, l'incertitude et la fausseté de leurs réponses, auraient donc enfin décrédité les oracles et en auraient causé la ruine entière, quand même le paganisme n'aurait pas dû finir.

Mais il s'est joint à cela des causes étrangères. D'abord de grandes sectes de philosophes grecs qui se sont moqués des oracles, ensuite les Romains qui n'en faisaient point d'usage; enfin les chrétiens qui les détestaient, et qui les ont abolis avec le paganisme.

FIN DE L'HISTOIRE DES ORACLES.

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DIALOGUES

DES MORTS

ANCIENS ET MODERNES.

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